Hello my alien

Chapitre 53

Au dîner, le lendemain midi, la table est très animé. Les autres ne parlent que de leur travail pour Yoongi, des recherches pour trouver le psychopathe. Il y a de l'espoir dans l'air.

Mais je ne suis pas vraiment et ne participe pas du tout. Impossible. Ce bref dialogue que j'ai surpris entre deux gardes, cet après-midi, me perturbe trop. L'idée que ce gars cherche une adolescente. Ca m'a sonné.

Toutes ces images qui reviennent. . . Des images de ces jours-là que je me suis efforcé d'oublier. La main de Taehyung toute visqueuse de sang, agrippée à mon poignet. La tache rouge qui s'élargissait autour de lui.

Je ne veux pas y repenser. Je me suis donné tant de mal pour ne pas y repenser.

Jimin a dû s'apercevoir de mon manque d'entrain: le repas à peine terminé, il m'attire à l'écart.

-Hé, ça va? Tu as l'air tout triste.

Le petit blond me dévisage, une lueur incertaine dans le brun chaud de ses yeux en amande.

Nous nous sommes écartés des autres qui bavardent en riant. Je me sens tellement coupé de ce monde à présent.

-C'est rien, je marmonne en évitant le regard de mon ami. Je ne sais pas, chimchim. Je m'en veux d'avoir traité Haneul de cette façon, je suppose. . .

-Oh! Jungkook! Tu veux en parler?

J'envisage deux secondes de ne pas lui dire la vérité, mais je me sens incapable de lui mentir.

-Le plus bizarre, c'est que. . . J'ai l'impression d'être un monstre. Je suis obsédé par cette course poursuite.

-Tu sais quoi? Je pense que c'est tout à fait normal. Tu as vu ton meilleur-ami se faire tuer. Et tout est arrivé si vite. Ton cerveau, ton coeur n'arrivent pas à suivre. Ils ont du retard à rattraper sur ce que tu as vécu. A quoi ça sert de se torturer? Tu n'as rien à te reprocher. Il n'y a pas de règle sur ce qu'on éprouve ou pas. Chacun gère la situation comme il peut. Je vois que tu es triste. Même si tu n'es pas tout à fait prêt à t'abandonner à cette émotion-là, pour le moment.

On peut faire confiance à Jimin pour trouver les mots qu'il faut. Il lit des bouquins de psycho depuis l'âge de quatorze ans. Pour le fun.

-Merci Chimchim. Sans toi, je crois que je perdrais les pédales.

Jimin sourit et me serre dans ses bras.

-La porte du docteur Jiminie sera toujours ouverte Il reçoit sans rendez-vous. Tu peux surmonter ça. Nous allons tous surmonter ça, ensemble.