Chapitre 10

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Finalement, il est monté en haut à la fin du repas et je débarrasse la cuisine. Je laisse quelques trucs sur le comptoir en cas de fringale nocturne.

Quand je monte finalement dans la chambre, V a mon livre de cours d'anglais sur les genoux. Je passe devant lui sans le regarder, mais il m'attrape par le bras.

-On peut parler ?

Il m'attire entre ses jambes et repousse rapidement mon livre sur le côté.

-Vas-y, parle.

-Je m'excuse de te demander de faire des efforts pour que tu amènes des gens ici. C'est juste que. . Ca me manque. Je ne sais même plus depuis combien de temps je n'ai pas eu de jeu en groupe. Je comprends que ta première réaction soit de te méfier des gens après ce qui t'ait arrivé.

-V. . .

Il prend ma main en me tirant contre lui.

-Excuse-moi, je suis vraiment désolé.

Ce contact doux me rassure. Je hausse un sourcil.

-Tu n'as pas à t'excuser.

Il retourne ma main, paume ouverte, et en suit les lignes du bout des doigt.

-Merci, il souffle.

J'observe ses doigts remonter sur mon poignet puis redescendre juqu'aux extrémités.

-Fais attention quand même. Je ne sais pas si ce Jungkook est vraiment digne de confiance. Si jamais il te fait du mal, je n'hésiterai pas à. . .

-Il a l'air plutôt sympa. Je veux dire, il est chouette.

Les doigts de V interrompent leur mouvement.

-Alors tu l'apprécie vraiment ? Tu ne vas plus rester seule au lycée ? Si tu savais comme c'est un soulagement.

Je monte sur ses genoux et il s'allonge en me tenant contre lui.

-Demain, tu vas lui reparler ?

-Je pense, on verra bien .

Je me blottis contre lui. Je me remémore la journée que j'ai passé. Ca faisait des années que je n'avais pas parlé aussi longtemps à des gens.

Soudain, V me donne un coup de coude qui m'arrache au confort de ses bras.

-Tu m'écoutes ? il me demande.

-Non, excuse-moi.

-A quoi tu penses ?

-A cette journée.

Je soupire.

Il faut que je change de sujet :

-Je n'en reviens pas que tu aies toujours ces marques dans ton dos. Fais voir.

Il me repousse gentiment pour pouvoir se retourner et me demander :

-Soulève mon t-shirt.

Je relève complètement son t-shirt noir pour dénuder son dos, et je touche les marques de ses blessures.

-Pourquoi elles ne s'en vont pas ? je m'inquiète. Tu crois qu'elles vont restées là à vie ?

-J'en sais rien.

-Tu ne sais toujours pas d'où elles viennent ?

Du doigt, je sui le contour d'une de ses blessures.

Il s'assied et tire sur son t-shirt.

-Non, je ne sais pas. Mais ce n'est pas grave.

Son sourire est éclatant, mais je discerne la peur qu'il dissimule.

-Bon alors, tu me l'emmènes quand ce footballer ?

Je m'esclaffe :

-Jamais.

-Tu crois qu'il est au-dessus de moi ? Je ne pense pas. Il s'assiérait ici et boirait du soju avec moi. Nous tomberions d'accord pour dire que tu es affreusement butées.

-Vous avez de la chance, vous deux, de m'avoir. Dieu sait que personne d'autre ne pourrait vous supporter, surtout toi.

-Ah tu crois ça ?

-C'est évident.

-Tu dois avoir raison. Mais je t'échangerai contre une autre étudiante sans la moindre hésitation.

Je pince les lèvres en haussant les sourcils, dans l'attente d'une explication. A la place, dans un geste, il me prend par les hanches et me fait tomber sur le lit. Ma tête atterrit sur la pile de coussin.

-Ca suffit ! De toute façon je peux avoir toutes les étudiantes que je veux.

Nous partons d'un même éclat de rire. Ces intermèdes pendant lesquels nous nous disputons faussement, et où on rit comme des enfants, valent bien l'enfer que nous connaissons. Ces moments me font oublier les dures réalités que nous avons traversées depuis le début.

-Je vais me coucher, je l'informe.

Je m'arrache de l'étreinte de V en lui posant un baiser tendre sur le front puis éteint les lumières. Je reviens dans le lit puis ne met pas longtemps à tomber dans les bras de morphée.

Hello my alienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant