Chapitre 63 : Les nymphes Arachnées

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Nos amis tournèrent leur tête vers là d'où provenait la voix. Cachées parmi les branches d'automne se tenaient de sublimes jeunes filles aux yeux d'or et aux cheveux blonds et bruns doux, brillants et ondulés.

- Nous sommes les nymphes Arachnées. Nous sommes sœurs et tissons des toiles en compagnie de nos esprits protecteurs, les belles araignées des diamants qui nous donnent leurs fils d'argent. Après avoir terminé nos œuvres, les araignées y cousent des pierres précieuses qui ressemblent à des gouttes de rosée... leur décrit la plus belle nymphe, l'aînée des sœurs, nommée Rubis-Naïa.

- Bonsoir, les salua Minuit. Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas vues ! Je pensais que tout le monde était figé, comment est-ce possible ?

- Le sombre hibou dont vous souhaitez déjouer les plans n'est en vérité pas si méchant. En nous voyant, il n'a pas réussi à nous faire du mal et nous a laissées lorsqu'il arrêtait petit à petit le temps partout dans le royaume... Nous avons donc eu le temps de se protéger par un sort magique pour ne pas se figer, mais hélas, nous n'avons presque plus de forces... On ne peut rien pour les autres et ce royaume va bientôt nous emprisonner avec lui... Notre liberté de mouvement n'aura pas duré longtemps, de plus, nous sommes dans l'incapacité de partir : avec le sortilège de Noir-Suie, il est facile d'entrer ici, mais pas d'en sortir...

- Vraiment ?! Il ne serait donc pas insensible à la beauté de vos œuvres ? Ou y a-t-il une autre raison ? Nous devons absolument découvrir pourquoi il veut prendre le contrôle du monde magique... A-t-il un secret qui l'oblige à agir ainsi ? pensa tout haut Zayra.

- En tout cas, si vous avez besoin de traverser le champ de blé d'or, vous pouvez utiliser l'une de nos toiles enchantées, leur sourit Rubis-Naïa.

La nymphe se distinguait des autres de par ses cheveux rouges qui flottaient dans l'air, ses yeux lumineux, sa beauté plus éclatante encore, son sourire d'or, ses fines mains très délicates et sa robe rouge aux longues manches en tissu aquatique. Elle avait piqué dans ses cheveux des plumes blanches de chouette... Elle s'appelait Rubis-Naïa car elle maîtrisait le feu (sa pierre protectrice est donc un rubis rouge) et l'eau (elle est une nymphe aquatique, une naïade pour être exact).

- Vous pensez que ça va marcher ? demanda Zéphir.

- Oui, il suffit de créer une grande toile sur laquelle vous passerez, ainsi, vous traverserez le champ en très peu de temps, assura la nymphe.

Disant cela, elle appela quelques araignées semblables à des pierres précieuses, et celles-ci créèrent de longs fils d'argent que Rubis-Naïa utilisa pour son métier à tisser. Avec rapidité et précision, la jolie nymphe forma avec les fils une énorme toile, l'air fragile mais en réalité très résistante.

- Je vous accompagne au champ de blé d'or, leur dit Rubis-Naïa après avoir salué ses sœurs et ses amies araignées.

Quelques minutes de marche sur les belles feuilles jaune-soleil d'automne plus tard, nos compagnons, suivis par la nymphe, s'arrêtèrent devant un champ aux hautes herbes piquantes immobiles, comme faites de métal : le champ de blé d'or.

Rubis-Naïa sortit sa toile argentée, et l'étendit par dessus les herbes, et la toile resta dans l'air, faisant office de pont. On aurait dit un énorme trampoline ! C'était tellement amusant de traverser le pont en sautant sur la grande toile d'araignée ! Nos amis se retrouvèrent en deux temps trois mouvements à l'autre bout du champ de blé d'or. Ils étaient arrivés au verger des pommiers d'automne.

- Juste derrière se trouve mon château, on y est presque ! s'écria Minuit.

Le verger aux pommes rouges brillantes, illuminé par le soleil couchant, aux feuilles dorées, orangées et jaunes était la fierté des chats du temps. Il produisait des fruits toute l'année et était le seul endroit à ne pas changer de saison : là-bas restait éternellement l'automne d'or. Miel, abeilles, clémentines, oranges et citrons jaunes s'ajoutaient au décor et embellissaient l'endroit : le temps ici ne semblait pas figé !

Mais quand nos amis s'approchèrent de plus près, ils se rendirent compte d'une chose terrible. Tout avait été transformé en métal et en pierres ! Les pommes rouges du rubis, le miel de l'ambre, les troncs d'arbres du bronze... Une malédiction bien pire s'était abattue ici et avait ôté toute la vie, bien plus que dans le reste du royaume ! Ils se dépêchèrent donc de franchir cet endroit inquiétant pour atteindre le château.

- Nous y sommes, vite ! les pressa Minuit. Sinon, nous allons manquer de temps !

Zayra, ma panthère magiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant