Chapitre 4

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Il y a quelques jours...

«...Junne se demandait si elle devrait rentrer, il se faisait bien tard, et il était assez mal vu dans le village, qu'une femme se promène seule le soir. Alors que la jeune femme venait de se lever, l'homme qu'elle avait rencontré il y a moment vint à sa rencontre. Tout sourire, Junne sentit ses joues chauffait alors que Yann, qui était l'homme en question, lui proposa de la raccompagner chez elle-... »

Je me souviens que ma mère me disait souvent qu'elle ne m'aimait pas me savoir dehors. Elle préférait que je reste à la maison, seule. Dans le passé, mes parents voyageaient souvent ensemble, me laissant en compagnie d'une nounou. Cette dernière m'apprenait, bien mieux qu'à l'école, comment lire, et j'aimais le fait de me plonger dans les bouquins. En grandissant, je m'était attachée à cet univers qui était désormais devenu le miens.

J'aurais aimé que mes parents s'occupent plus de moi, j'aurais aussi bien aimé passé du temps avec eux. Je haïssait étudier, je voyais mes amies courir dans les bras de leurs parents à la fin de la journée, le sourire jusqu'aux oreilles. « Tu m'as manqués, comment s'est passé ta journée », « que veux tu goûter? ». Je voulais ce que tous le monde autour de moi avaient. Eux qui ne me parlaient sans cesse de leurs parents... « ma mère m'a acheté ça, ou ceci, je vais aller ici ou là avec mes parents ». Que devais-je répondre lorsque l'on me demandait à moi : « et toi, Hanaé, ils sont où, tes parents? »

Bon, malgré tout ça je vais bien...plus ou moins.
Ayllie devait me supporter tous les jours au lycée, lorsque je lisais n'importe où et n'importe quand. Même à la cantine...

Ayllie...

Cette dernière, qu'allait t'elle devenir pour moi? Je me sens trahie, maintenant que je sais qu'elle en a parler à un parfait inconnu. Inconnue à mes yeux, en tout cas. Et, cela veut t'il dire d'ailleurs qu'elle pourrait en avoir parlé à d'autres personnes?

Mes neurones ne veulent pas faire un sorte que je reçoive ne serait ce qu'une seule information. Pourtant...alors que des cris essayaient de voir le jour, des mains brûlantes me tripotaient. Qui est cet individu qui venait de me briser? Mes vêtements déchirés ornaient le sol, à ses côtés.

Moi - Lâche-moi...

Rien que son prénom me donnait la nausée ; ma langue étant pâteuse, j'eus du mal à articuler. Je ressentie des larmes rouler sur mes joues. C'est moi qui pleure? Est-ce que je pleure? Je ne comprends rien de ce qu'il se passe...mais la douleur est bien présente. Je ne ressens plus mon corps...qui ne me parait plus m'appartenir. J'essayais si dure de bouger, de le repousser, de crier, mais rien ne se passait. Mon corps ne m'appartenait plus. Ses mains continuèrent à me tripoter, alors que je sentis ma gorge se nouer. J'avais envie de vomir. Mes yeux se fermèrent et je cru tomber dans un trou sans fond. J'étais comme...une poupée. Une poupée mi vivante. Je n'arrivais pas à parler, ni à bouger, mais j'avais un cœur et mon corps m'appartenait. Je ne sais pas combien de temps s'était écoulé lorsque j'avais réouvert les yeux, mais mon cauchemar n'avait pas prit fin.

J'aimerais lui hurler d'arrêter de me toucher. J'aimerais réussir à me débattre.
J'aimerais pouvoir réussir à m'en sortir.

Je vivais un enfer. Je me sentie si mal que j'espérais mourir. L'individu essoufflé me lâcha brusquement, après un long moment, qui m'avais semblé une éternité. Et puis, je n'étais pas vraiment consciente. Il me laissa tomber tel un objet.

Un objet. Sans vie. Sans cœur. Sans âme.

Je venais de sentir mon corps tomber violemment sur le sol froid. Mon regard s'était longuement posé sur les posters du groupe dont Ayllie raffole, accrochés sur les murs. Sa chambre semble se moquer de moi. Le froid m'envahit, mais ce n'est plus douloureux que ce dont je ressens. Je n'arrivais plus à respirer. Ma cage thoracique était comme comprimée. Le sœur serre et le regard toujours posé sur ses posters, je continuais à prier tout les dieux.

Sauvez-moi...je vous en supplie. Ou tuez moi.

Hanma - Oh, c'est la fin ma jolie, on se reverra peut être. Je ne remercierais jamais assez Ayllie...

Je peux sentir sa respiration saccadée à mon oreille. À qui appartient cette voix? Je ne sais même plus...mais, ai-je déjà su? Alors que la porte de la chambre s'ouvrît, la lumière me tua les yeux un instant, avant que je ne me retrouve encore dans la pénombre. J'ai si froid. Si froid.

Puis, sans que je ne sache pourquoi, mon esprit se mit à penser à ce mystérieux garçons au long cheveux d'ébène et au doux visage que j'avais rencontré la dernière fois.

« Baji - Et pourquoi tu n'essaie pas de trouver le bonheur?

Moi - je ne pense pas qu'il en existe pour moi.

Baji - Bien sur que si...! Tout le monde a droit à du bonheur, toi y compris. Hanaé...après t'avoir écouté parler de ta vie, je pense comprendre ton ressentie. Est-ce que...tu veux bien qu'on se revoie?

J'aurais du accepter...

Je m'étais simplement levé en silence et était partie. Je l'avais laissé seul, assis sur ce banc. Et lui, m'avait regardé partir. Mais, j'étais presque certaine de l'avoir vu et entendu me suivre, comme si il me raccompagner à la maison. Le regret me ronge. Je ferme les yeux un instant, les yeux brûlants à force d'avoir pleurer. Ma gorge était si sèche, et j'avais mal partout...je me voyais déjà mourir. Je n'arrivais pas à réfléchir. J'étais comme...morte de l'intérieur. C'est la peur, qui me donna le « courage » de me lever. Tout était maintenant silencieux. Qu'est-ce qu'il venait de se passer? Ma tête me fait atrocement mal, et je n'arrive pas à marcher sans grimacer. Je me sentais sale. Lentement, je me dirigea vers la salle de bain, ou je laissa l'eau brûlante couler sur mon corp gelé. Même après avoir pris une douche, je me sens toujours aussi sale, je me dégoûte tellement.

Maman...

Les larmes roulèrent encore et encore sur mes joues alors que je ne bougeais pas. C'est étrange comme elle me manque cruellement, alors que nous ne sommes pas en si bon termes. Mais, qu'est-ce que j'aimerais l'avoir à mes côtés, là tout de suite. L'eau continuait à couler, plongeant la salle de bain sous une fine couche de buée.

J'étais salie jusqu'à l'âme.

Rien ne pourra y faire quoi que ce soit. J'éclata en sanglot, en m'accroupissant avec des gestes lents. J'enroula mes bras autour de mes jambes, me retrouvant en boule. J'avais envie de vomir. J'avais peur, et tellement mal.

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Après avoir enfilé de nouveaux vêtements, je sorti de la maison, et me mis à marcher sous la pluie. Je n'arrivais plus à rester cloîtrer là-bas. Je rejouais ce qui s'était passé encore et encore dans ma tête. Je ne pouvais pas rester là-bas. J'avais l'impression de devenir folle. Je ne sais combien de temps je venais de marcher, mais lorsque le tonnerre avait déchiré le ciel, j'avais levé la tête et remarquée qu'une personne en face de moi me fixait, immobile à quelques mètres de moi.

J'étais si trempée.

Ma vue était si floue que je dû cligner les yeux à multiples reprises ; cette personne a les mains dans les poches et elle est habillé tout en noir. Mon cœur brûla et mon corps fut victime de tremblements qui me firent mal de plus, il était crispé à cause du froid. La pluie redoubla, et ma vue ne se fit que plus trouble. Ses longs cheveux sombre et trempés, lui aussi, encadrent son visage pâle. Lorsque mon regard rencontra le sien, je ressentis une source de chaleur dans ma poitrine. Une personne que je connais, plus ou moins. Mais, soudainement, le visage d'Ayllie me revint en mémoire. Elle aussi paraissait gentille, et ça ne l'a pas empêché de...faire ce qu'elle a fait. Lui aussi pourrait me faire du mal.

Mon cerveau et mon cœur étaient en pleines réflexions. Parce que mon cerveau sait qu'il faut que je parte, qu'il faut que je me protège, mais mon cœur a mal et a besoin de quelqu'un. Je m'avance de quelques pas, et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, je m'effondre en larme sous le regard inquiet de Baji.

Ce n'est vraiment pas ce que j'étais censé faire, mais il était bien là, le problème.


Qu'est-ce que je suis censée faire?

❝𝐋𝐔𝐌𝐈È𝐑𝐄 𝐃𝐄 𝐅𝐄𝐔❞ || 𝑲𝒆𝒊𝒔𝒖𝒌𝒆 𝑩𝒂𝒋𝒊 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant