❝𝐋𝐔𝐌𝐈È𝐑𝐄 𝐃𝐄 𝐅𝐄𝐔❞ || 𝑲𝒆𝒊𝒔𝒖𝒌𝒆 𝑩𝒂𝒋𝒊

Chapitre 79

Je sens les battements de mon cœur jusqu'aux bouts de mes doigts.

Alors que j'empruntais le chemin dont je me devais de prendre chaque jours auparavant, je me rends compte que les rues sont vides, ce qui est normale étant donné qu'il est 3h du matin.

L'odeur de la pluie remonte à mes narines, et un frisson parcourus le long de mon dos. J'enfouis mes mains dans les poches de mon gilet encore un peu mouillé et lève la tête vers le ciel. Il n'y a aucun étoile, c'est vide et triste. Et en y repensant, je n'ai pas mangé grand chose aujourd'hui, voilà pourquoi je peux encore sentir le goût amer du sang dans ma bouche. Ces derniers temps, je ne mange pas vraiment...je n'en ai pas l'envie. Et puis...comment pourrai-je manger avec tout ce que j'ai découvert? Il faudrait vraiment être seine d'esprit...

Soudainement, mes jambes s'arrêtent devant un bâtiment que je peux très bien reconnaître. Lentement, mes yeux détaillèrent cet endroit où je vivais autrefois. « Autrefois »...pour moi, « autrefois » c'était hier. Mais le temps a passé plus vite que ce que je pensais...

Mon corps se mit à trembler et ma vision se troubla légèrement. Je posa ma main contre mon front, et sursauta en sentant à quelle point elle est froide. Je ne sais vraiment pas ce que je viens faire ici...

C'est peut être débile mais...
J'ai l'impression que la lettre parlait d'elle.

Je sonna donc chez elle, mais rien ne se passa. Je resta un moment figé devant la porte de l'immeuble, en me demandant ce que je devrais faire. Il est 3h du matin...tout le monde dort, normalement, à cette heure ci. Le désespoir prit le dessus et je fis demi tour lorsque...

Je m'abaisse et découvre la clef du bâtiment sur le sol. Je ne sais comment j'ai pus le voir, c'est impossible vu la pénombre...

Surprise, je finis par entrer dans ce bâtiment étouffant et à monter les marches le plus lentement possible ; mes mains deviennent moites et une boule se forme dans mon ventre. Je ne saurais pas quoi dire une fois face à elle...

Qu'est-ce que je devrais lui dire?! Ce n'est pas comme ci je lui pardonnait ou quoi que ce soit...
Même si mon père parlait bien d'elle...peut être qu'elle mériterais de se faire kidnapper par ce dernier. J'aimerais bien penser comme ça...mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas laisser cette fille qui ma pourtant fait du mal, se faire attaquer par mon géniteur...même si je la déteste et que je ne la porte plus dans mon cœur...

Je soupira, alors qu'il ne me reste plus qu'à sonner. Face à cette porte, je me sens toute honteuse et perdue. J'espère qu'elle ne se fera pas d'idée. Je ne suis pas venue pour la pardonner ni faire amie amie avec elle. Ça, c'est finie. Et puis...ce n'est pas le moment.

Moi - Aller...Hanaé bouge...

Je leva maladroitement ma main et l'approcha de la porte afin de toquer. La sonnette ferait trop bruit et réveillerait les voisins.

Encore une fois, je me figea et hésita à toquer. Puis, soudainement prise de courage, je me mis à toquer à la porte, les sourcils froncés et les lèvres pincées.

Il ne me restait plus qu'à patienter et prier pour qu'elle soit bien chez elle. Ayllie aime bien faire la fête, à près tout.

Moi - Je n'arrive pas à croire que je suis là...qu'est-ce que je fais bon sang?!

Je passa nerveusement la main dans mes cheveux ; mon téléphone se mit brusquement à sonner, me faisant sauter d'un bond en arrière. Je le prit le plus vite possible étant donné que ça résonnait.

Moi - Âll-...

Ren - Hanaé...tu dois rentrer...le temps presse...

J'avale difficilement ma salive en entendant la voix tremblante de ce dernier. Je me sens atrocement mal et ne sais pas quoi faire...alors je décide de raccrocher et me retourna face à la porte. Il faut en finir au plus vite...rappelle toi Hanaé...

Je posa alors ma main sur la poignée de la porte et hésite encore un instant...

Mon cœur bat de plus en plus vite et ma respiration se fait courte.

J'ouvre alors la porte et entre à l'intérieur.

Moi - Ayllie?!

Ma voix s'étouffe légèrement alors que je décide de m'avancer vers le salon. Tout est presque exactement comme avant. Je peux encore me souvenir des fois où je buvais des chocolats chauds assise sur le sol devant la baie vitrée, entrain de regarder la pluie tomber.

Une drôle de nostalgie me pince le cœur alors que je me souviens aussi que c'était ici...que j'ai vue ma vie s'effondrer. C'est dans ce même salon que j'ai vue Hanma pour la première fois.

C'est stupide.
Je secoua la tête et continua d'avancer.
Au premier regard, je ne vis rien...puis...en m'avançant, je crus voir une ombre sur le sol du salon.

Moi - Ayllie? Je suis juste venue voir-...

Et la...c'est l'horreur.
En un instant, je crus sentir mon cœur s'arrêter de battre. J'eus l'impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites et une envie de vomir me prit violemment. Mes jambes se mirent à trembler devant l'horreur que j'avais à faire.

Ma bouche s'ouvrît lentement et se referma, sans qu'un seul mot, un seul cris ne s'échappe. Rien.

Enfin, mon corps tomba sur le sol froid dans un bruit sourd. Je ne ressentie aucune douleur, comme paralysée, je n'arrivais plus à bouger.

Ce que je voyais devant mes yeux était l'enfer. L'œuvre du diable. Je réussis à oublier tout ce qui s'était passé dernièrement. Je suffoquais de plus en plus, l'air me manquais. Je n'arrive plus à respirer et mes yeux me piquent. Je posa ma main sur ma gorge, les larmes aux yeux, en essayant de prendre une grande respiration...mais rien à y faire.

Des larmes roulèrent le long de mes joues alors que je glisse en arrière, en essayant de sortir de cette pièce qui semble tourner. Les murs semblent se rapprochaient de moi, et une odeur infâme remonta.

La peur fit trembler mon corps ; je serra mes poings, mes ongles frottèrent contre le sol faisant un bruit horrible. Enfin, je réussis à parler, même si ce n'est qu'un tout petit chuchotement.

Moi - Au secours...