❝𝐋𝐔𝐌𝐈È𝐑𝐄 𝐃𝐄 𝐅𝐄𝐔❞ || 𝑲𝒆𝒊𝒔𝒖𝒌𝒆 𝑩𝒂𝒋𝒊

Chapitre 82

Il faisait maintenant jour. J'avais presque assisté au lever du soleil...

Sur le canapé des Baji, j'étais enroulée dans une grosse couverture, juste aux côtés de Yogina. J'avais raconté à cette dernière ma dernière rencontre avec son fils, alors elle s'était sentie un petit peu soulagée. Mais, évidemment, son inquiétude n'avait pas disparus. C'est une mère, elle ne se sentira jamais mieux tant que son enfant ne sera pas près d'elle.

Je jette un œil à cette dernière, et me rendis compte qu'elle dormait comme un bébé. La pauvre avait de grands cernes noirs sous ses yeux, elle semblait très fatiguée...

Je me leva et là couvrit, avant de me rendre dans la salle de bain. Il me restait 1 heure avant de rencontrer Kazutora. Je décide de prendre une douche chaude, afin de me détendre un peu, même si je sais que l'anxiété qui me ronge de l'intérieur ne disparaîtra pas. Au moins, je sais que Ren est maintenant en sécurité. Ce dernier m'a appelé juste avant que je n'arrive chez les Baji. Je n'ai pas tout compris ce qu'il m'a raconté, mais il m'a assuré que sa vie n'est plus menacée. Le Toman le protège désormais. Et, je dois bien avouer que j'aimerais qu'il me raconte ce qu'il sait en détail, de la personne qui le tenait en otage...mais je suis trop épuisée encore pour y réfléchir et mener une énième enquête.

Je dois rester concentrée sur le présent.

Je n'ai pas vraiment fermé l'œil de la nuit. L'image d'Ayllie...ou du moins, son cadavre, ne voulait pas disparaître de mon esprit. J'en ai parlé à Yogina, elle même s'est sentie dévastée. Je me demande si la police retrouveront son corps...elle ne mérite pas de rester dans cet appartement. Je me souviens encore du froid qui y régnait. Enroulée dans ma serviette de bain, je fixe la vitre de la salle de bain qui est recouverte de buée. Lentement, je passa ma main sur celle ci, jusqu'à en pouvoir voir mon reflet. J'aimerais dire que je me reconnais, mais la fille que je vois ne me rappelle pas moi...et c'est étrange de le dire.

Moi - Je vais y arriver. Je vais suivre ce putain de plan et tout finira bien. Je dois juste...m'en tenir au plan. Et avoir confiance...en moi. Et aux autres.

J'hocha la tête, comme ci je venais de me faire une promesse à moi même ; Au moment ou je quitterais cette maison, ma mission de sauvetage commencera.

Plusieurs vies sont en jeux.

Mon corps s'était automatiquement mis en route : je m'étais habillée, et avait fait des traits d'eye liner. Je m'étais moi même étonnée de voir que j'avais encore la foie de me maquiller. Mais, le reflet que je voyais m'effrayait...

Passant ma tête dans l'ouverture de la porte de la salle de bain, je vérifie que Yogina dort encore. Puis, instinctivement, mon regard se posa sur la porte d'en face. C'est la chambre à Keisuke. Je n'ai pas pus me retenir d'y entrer. Sa chambre est parfaitement bien rangée, ça ne m'étonnerais pas que Yogina soit venue ranger. Je glissa mes doigts sur son bureau, avant de récupérer le cadre photo appuyé contre le mur. Mon cœur se serra et les larmes me montèrent aux yeux. Qu'est-ce que je suis faible...mais je le suis que lorsqu'il s'agit de lui. Cette photo, nous l'avions prise lors d'une soirée chez moi. Chifuyu s'était absenté quelques minutes, et lorsqu'il est revenu, nous avions commencé un vrai shooting photo...on s'était tellement amusé cette nuit la.
J'aimerais bien revivre ça. J'ai oublié ce que ça fait de vivre tranquillement ;

Je soupira avant de reposer délicatement le cadre ; jetant un œil à ma montre, je remarqua qu'il est temps. Je récupéra la veste de mon uniforme, jeta un dernier regard à sa chambre, puis traversa le long couloir qui mène au salon. Yogina est toujours endormie, tel un bébé. Je lire la fatigue sur son visage, je n'imagine même pas à quel point elle s'est inquiétée pour son fils...

Mon cœur bat si vite que j'ai l'impression qu'il va finir par exploser. Je bloqua ma respiration et essaya de respirer lentement.

Je dois y aller.

Je posa ma main sur la poignée, et quitta la maison des Baji.

J'espère seulement que ce n'est pas la dernière fois que je la verrais.