Chapitre 51

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Je me réveille en sursaut, presque comme chaque nuit. La respiration saccadée, j'essaie de me calmer, dans l'obscurité. À mes côtés, Keisuke paraît bien dormir, paisible surtout. Heureusement que je ne l'ai pas réveillé, pour une fois. Je refait ma queue de cheval, en repensant à la provenance de mon cauchemar.










Encore et toujours lui.













Je me recouche après un moment, et me tourne vers Keisuke ; sa respiration est lente, et sa bouche entrouverte. Il semble enfin m'avoir écouté, et s'est attaché les cheveux en une couette. Malgré mes efforts, je n'arrive pas à me rendormir. Impossible.
Je scrute alors son visage endormie, faisant glisser le dos de ma main sur sa joue chaude et rose. Comment suis-je sensée délaisser l'idée que j'ai derrière la tête? Je ne dois pas...même pas y repenser! Je sens que je me noie peu à peu dans ce fort sentiment que j'ai ressortie ce soir là.










Non, n'y pense pas.

N'y pense plus, ne le fais pas.











Au final, j'ai récupéré mon téléphone sur la table de chevet, mettant la luminosité au plus bas. Je cherche malgré moi les redressements pour mineurs, parfois nommés « prisons pour mineurs », aux alentours. Je sais que je fais ça sur un coup de tête, je sais aussi pertinemment que je vais le regretter. Mais, je ne sais pas pourquoi, je sens que je ne vais pas arriver à ne plus y penser. Cette idée ne m'aurait pas quitté de toute manière, alors, peut être, devrais-je simplement arrêter de lutter? En réalité, il a fait quelque chose de mal, certes, je lui en veux, c'est vrai, mais je veux lui parler...a-t-il fait exprès d'être aussi froid avec moi, cette nuit là? Pourquoi a-t-il planté Hanma? Est-ce que j'ai quelque chose avoir là dedans? Voilà, j'ai trop de questions sans réponses, et ça, c'est quelque chose que je hais.

Il est 4h du matin, et j'ai fais le tour des sites des maisons de corrections pour mineurs aux alentours. Je ne sais même pas si il est à Tokyo, mais je l'espère. Je repose mon téléphone et me recouche en soufflant. Une bouffée de stresse commence à me submerger, je n'arrive presque plus à respirer. Pourquoi est-ce que je me sens aussi mal?! J'ai l'impression que je vais mourir!

Je me lève avec nonchalance, en essayant de respirer, et marcher sans tomber. J'ai la tête qui tourne et les larmes aux yeux. Je réussis à sortir, et m'effondre presque dans le couloir. Stéphane dort dans le salon, je veux pas le réveiller non plus.











Chifuyu - Hanaé...c'est toi...?












Je sursaute, une main contre mon ventre. Chifuyu qui était à moitié endormie semble secoué après avoir compris. Il m'attrape par le bras et me fais entrer dans sa chambre, un verre d'eau à la main. Il me fait assoir sur son lit, et me continue de me chuchoter des mots que je ne comprends pas. Des gouttes de sueurs se forment sur mon front, j'ai malgré tout des sueurs froides. L'air me manque horriblement...j'ai peur.











Chifuyu - Respire! Oh non...qu'est-ce que je dois faire?! H-hanaé...t-tu m'entends?!











Il caresse mon dos, et essaie de paraître sur de lui en me conseillant de mettre ma tête entre mes genoux. Paniqué, ses bras finissent par s'enrouler autour de ma tête, me rapprochant de lui. Ma tête contre son torse, l'air semble enfin entrer dans mes poumons. Je réalise après un certain temps que je t'aurais sur la haut de mon ami, et que mes joues sont mouillés par mes larmes. Rassuré, le blond tapota sur ma tête.










Chifuyu - Voilà, comme ça c'est bien. Tu reprends enfin ta-...










Je repose ma tête sur son torse, et ne bouge plus. J'inspire son odeur rassurante à pleins poumons, en séchant mes larmes. Qu'est-ce que c'était? Une crise de panique? Depuis quand est-ce que j'en fait? C'était si douloureux...











Moi - Je suis désolé...











Je me lève, et accepte le verre d'eau que Chifuyu me tend, tremblant.










Chifuyu - Ce n'est pas ta faute, cesse de t'excuser. J'étais réveillé, je suis allé prendre un verre d'eau, ce n'est pas toi qui m'a réveillé...











Il passe une main dans ses cheveux en bataille, avant de se rasseoir sur son lit. Je reste debout près de la porte, en repensant à toute la douleur que j'ai ressentie. Est-ce que c'est moins pire que la mort? Je n'en suis pas si sûre...











Chifuyu - Tu veux en parler...?











Après une longue hésitation, j'essaie de peser le pour et le contre. Pas du pourquoi je devrais lui parler, mais est-ce que ce ne serait pas trop égoïste de lui demander de m'accompagner aller voir Kazutora.




Rien que son nom m'est douloureux...











Moi - Chifuyu...j'ai une requête...

❝𝐋𝐔𝐌𝐈È𝐑𝐄 𝐃𝐄 𝐅𝐄𝐔❞ || 𝑲𝒆𝒊𝒔𝒖𝒌𝒆 𝑩𝒂𝒋𝒊 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant