Chapitre 1

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Je sors doucement de mes rêves, quand je me rends compte de l'agitation autour de moi.

«Bonjour Mademoiselle » me dit la voix douce d'Ariane, la gouvernante de la maison.

«Bonjour Ariane » dis-je en me redressant de mon lit.

«Il est bientôt l'heure mademoiselle » dit-elle

«Quelle heure est-il ?» je lui demande.

«Il est pas loin de 10 heures, mais vous devez encore décider de vos bagages » me dit-elle en sortant mes coffres.

Je sors difficilement de mon lit et me dirige vers la salle de bain pour me passer un coup d'eau sur le visage et enfiler ma robe de chambre pour aider Ariane.

«Je suis contente que vous veniez avec moi » dis-je à Ariane.

«Et moi donc mademoiselle, pour la seconde fois de ma vie, je vais voyager et en plus je vais découvrir Londres » dit-elle beaucoup plus excitée que moi.

En effet, Ariane était au service de mes parents bien avant ma naissance et n'ayant pas de famille elle a décidé de les suivre en Angleterre pour le plus grand bonheur de ma mère qu'il l'a considéré comme une amie.
Ariane n'a jamais eu de vie de famille mise à part nous bien sûr, elle n'a jamais trouvé chaussure à son pied et a passé littéralement tout son temps avec ma famille.

Je souris à Ariane et la regarde, elle porte toujours sa petite robe bleue ainsi que son tablier blanc. Ses cheveux blonds commençant à avoir des reflets gris lui apportant encore plus de charme sont tirés dans son chignon et ses yeux marron me fixent et me font revenir à la terre ferme.

«Vous êtes encore partie dans vos songes » dit-elle en riant et je l'accompagne.

«Que me vouliez-vous me dire ? » dis-je

«Je voulais savoir si vous emportez cette robe » me demande-t-elle.

«Oui bien sûr » dis-je en l'aidant à prendre mes robes.

Une vingtaine de minutes plus tard ma tante Elizabeth rentre dans ma chambre.

«Tu as bien dormis Alba ? » me demande-t-elle en embrassant mon front

«Oui et toi Eliza? » dis-je alors que cette dernière me répond positivement.

Ma tante est âgée de 43 ans, il était primordial pour elle que je l'appelle Eliza et non ma tante pour la faire paraître plus jeune comme elle le dit.
Eliza est la personne la plus bienveillante et la plus drôle que je connaisse. J'ai l'impression qu'elle a gardé son âme d'enfant pour mon plus grand bonheur.
Elle m'a élevée tant bien que mal avec Ariane, je dois tout à ses deux femmes et Eliza va terriblement me manquer.

Je sens un bras me secouée et je vois Eliza qui se moque de moi.

«Où étais-tu partie» me demande-t-elle

«Pas très loin » dis-je en riant « je me disais juste que tu allais me manquer » dis-je en pliant ma robe rouge.

«Toi aussi, tu vas terriblement me manquer » dit-elle en me prenant dans ses bras. « Mais tu dois commencer à faire ta vie ma puce » dit-elle en replaçant une de mes mèches derrière mon oreille.

«Je sais » dis-je en secouant la tête tout en lui souriant.

«Je sais pertinemment qu'en t'envoyant là-bas, tu reviendras avec un mari » dit-elle.

«J'espère juste que ça se passera aussi bien que père et mère ou que toi et Baptiste » dis-je doucement.

Mes parents se sont rencontrés au bal du Roi de France Louis XVI, il avait invité le roi d'Espagne à la cour et celui-ci a amené des courtisans espagnols dont ma mère qui est tombée sous le charme de mon père et n'a plus quitté la France au grand désespoir de ses parents.

Tandis que pour Eliza, elle a rencontré Baptiste son défunt mari à un bal durant la saison mondaine et ils ne se sont plus quitté à part quand une maladie foudroyante à emporter Baptiste vers l'au-delà. Depuis, Eliza est resté fidèle à son mari et n'a jamais retrouvé personne.

«Je ne me fais aucun souci pour ça, tu es un véritable trésor » me dit-elle en me souriant.

Nous finissons alors toute les trois de finir de préparer mes bagages et je pars m'habiller d'une robe assez large et violet pour ne pas être dérangé pour les six heures de carrosse qui m'attendent.

Je descends en bas et je rejoins le salon où je mange une assiette que me rapporte Ruben, notre cuisinier.

«Ta cuisine va terriblement me manquer » dis-je à Ruben en mangeant une grosse cuillère de son porridge au miel.

«Moi aussi, tu vas me manquer Alba. Avec qui vais-je manger les restes dans la nuit » dit-il en riant.

«Tu trouveras, j'en suis persuadé » dis-je en essayant de manger correctement.

J'ai de très bons rapports avec les "domestiques" pour moi, ils sont comme ma famille. Après la mort de mes parents, beaucoup de domestiques sont parties ayant peur de plus être payé sauf Ariane, Ruben et Edgar qui s'occupe de l'extérieur du domaine dans laquelle nous vivons tout les quatre.

Une fois mon petit-déjeuner terminé, je ramène mes couverts et mon assiette dans la cuisine et je pars chercher ma cape dans ma chambre.
Je regarde une dernière fois celle-ci, en espérant la revoir très bientôt si je ne trouve pas un mari bien évidemment.

Je descends et je rejoins la cour extérieure pour voir un carrosse scellé prêt à partir.
Je vois qu'il est grand temps de dire au revoir à tout le monde et l'émotion me gagne.

Je commence par Edgar et le prends dans mes bras.

«Au revoir » dis-je en lui souriant.

«Au revoir ma petite » dit-il en me souriant lui aussi à son tour.

Je me tourne alors vers Ruben et le prend dans mes bras et il referme bien fort ses bras autour de moi.

«À bientôt Alba » dit-il alors que des larmes coulent sur mon visage « Ne pleure pas ma petite, ton avenir n'attend que toi, même si il va falloir que je me trouve un autre binôme » dit-il alors que ses propos me font rire.

«Merci pour tout Ruben » dis-je en lui souriant.

Il me lâche et je pars en direction de ma tante et je crois bien que mes larmes arrivent à leurs apothéoses.

«Ça va aller ma puce » dit Eliza « Tout vas bien se passer » dit-elle en me frottant le dos et je peux sentir dans sa voix qu'elle aussi est en pleure.

«Tu vas terriblement me manquer Eliza » dis-je en resserrant mon étreinte.

«Toi aussi, ma puce. » dit-elle

«Merci de m'avoir permis de devenir celle que je suis maintenant » dis-je en me reculant et en lui souriant.

«Je n'ai rien fait, c'est juste toi » dit-elle en caressant mes cheveux « et je peux te dire une chose, c'est que tes parents doivent être fièrs de la jeune femme que tu es devenue comme je suis fière » dit-elle coupé par Edgar.

«Comme nous, nous sommes fièrs aussi » dit-il en parlant de lui et de Ruben ainsi qu'Ariane qui hoche la tête.

«Merci à vous, je n'aurais jamais espéré mieux après la mort de mes parents » dis-je en leur souriant.

«Il va être temps » dit Ariane alors que je hoche la tête.

«On va s'écrire promis ? » dit Eliza

«Bien sûr que oui, il me tarde que tu me racontes ton retour en France » dis-je.

«Et moi de savoir tout les petits potins londonien » dit-elle en riant.

Je la prends alors dans mes bras une dernière fois avant longtemps ainsi que Ruben et Edgar et je monte dans le carrosse après Arianne.
Je sors ma tête de la fenêtre et je leur fais un dernier signe en leur disant à bientôt.

Londres me voilà....

Voici le premier chapitre, j'espère qu'il vous a plu ? J'attends votre avis avec impatience :)

Alba de Brézillac et Anthony Bridgerton Où les histoires vivent. Découvrez maintenant