~Prologue

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Pour le bien de l'histoire, veuillez ne pas prendre en compte les dates et événements historiques que j'ai hélas du modifier pour qu'ils concordent avec mes propres faits. Aussi, ne soyez pas offensés si je parle de personnes historiques, je ne les accuse ou dénigre en aucun cas, j'ai simplement besoin d'une base historique dont il font partie pour créer mon histoire. Sur ce, j'espère et je vous souhaite une bonne lecture.

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31 août 1987, Paris, France, minuit.

-"Mère, c'est tellement beau."

Les yeux pétillants de la jeune princesse firent sourire sa mère qui tapota ses cheveux blonds.

-"Souhaites-tu monter faire un tour ?" Sa fille hocha vivement la tête et sa mère se releva, regardant l'homme près d'elles.

-"Dodi, demande à Henri de nous préparer une voiture." Elle s'approcha de lui et lui murmura à l'oreille. "Empruntons une route discrète pour ne pas effrayer Victoria avec les paparazzis dehors."

Il hocha la tête, semblant comprendre, et sourit à la petite fille de sept ans avant de s'approcher d'un garde et de lui demander de faire venir Henri, le chef de la sécurité de l'hôtel dans lequel tous séjournaient.

-"Mère." La petite tira sa robe pour attirer son attention. "Pourrais-je jouer avec les bougies, dans l'appartement de Dodi ?"

Sa mère tiqua.

-"Jouer avec les bougies, chérie ?" Son ton innocent laissa transparaître son léger effroi et elle s'agenouilla près d'elle.

-"Vous savez bien." Sa fille eut un rire. "Les faire s'envoler dans les airs."

Faire envoler les bougies dans l'appartement de Dodi.

Sans savoir pourquoi, Victoria sentit les mains de sa mère, d'habitude si douce, se tendre soudain et serrer les siennes avec une force qu'elle n'aurait pu penser lui appartenir, si elle n'avait pas en plus vu la lueur de peur dans les coins de ses yeux.

Sa mère soudain l'enlaça, l'étouffant dans sa robe bouffante.

-"Bien sûr, ma chérie." Murmura-t-elle en mordant sa lèvre inférieure. "Tu pourras jouer avec toutes les bougies."

Victoria sourit, aux anges.

Dodi revint alors, expliquant brièvement que les deux voitures du couple étaient parti sur la route, conduites par des chauffeurs, en espérant que cela distrairait les paparazzis pendant qu'eux monteraient dans une autre avec Henri, espérant rejoindre l'appartement de Dodi à quelques minutes de voiture.

La mère attrapa donc la main de sa fille et la tira dans tout l'hôtel, marchant dans les grands couloirs éclairés par des énormes lustres de cristaux accrochés au plafond.

Elle faillit trébucher plusieurs fois sur sa robe de satin mais gardait le sourire aux lèvres, béat, ne voulant oublier le moindre recoin de cet hôtel inconnu dans un pays jusqu'alors inconnu.

Sa mère la fit monter sur la banquette arrière avec elle tandis que Dodi s'asseyait côté passager et que, finalement, Henri montait et démarrait la voiture.

-"Souhaitez-vous que je mette la radio, Lady Diana ?"

Diana leva les yeux vers Henri qui la regardait par le rétroviseur.

-"Veux-tu, Victoria ?" Elle se tourna vers sa fille qui hocha vivement la tête. "Alors c'est un grand oui."

Elle mit la ceinture de son enfant puis mit la sienne, et enfin la voiture démarra. Dodi et Henri parlèrent du chemin à prendre, puisque certains paparazzis avaient fini par retrouver leur trace rue de Rivoli. Le garde du corps de la princesse ainsi que de sa mère intervint également, attestant que prendre par les Champs-Elysées était plus simple et moins dangereux, mais les deux autres hommes n'en démordirent pas : passer par le souterrain du pont de l'Alma les aideraient à se débarrasser des paparazzis.

-"Mère." Victoria attrapa la main de Diana, qui attendit qu'elle parle. "Mère, je crois que nous devrions passer par les Champs-Elysées."

-"Tu préfères les Champs-Elysées ?" Elle sourit. "Nous y passerons demain."

-"Non, mère." Elle insista. "Nous devrions vraiment passer par là."

Diana reposa sa main sur la banquette et soupira.

-"Victoria, nous devons arriver vite pour pouvoir appeler William et Harry. Ils te manquent, n'est-ce pas ?"

-"Harry est trop petit, il ne sait même pas parler." Objecta Victoria. "Quelques minutes de plus ne leur feront pas de mal."

Diana ne dit rien, évaluant la situation. Après tout, les paparazzis ne pouvaient rien faire d'autres que les prendre en photo. Et si ça pouvait rendre son enfant heureuse, alors elle ne perdait rien.

Elle se tourna vers le conducteur, s'apprêtant à lui demander de faire demi-tour, mais soudain les phares de la voiture d'en face, qui roulait du mauvais côté de la route, l'aveuglèrent.

Le choc de l'impact.

Un premier accrochage, entre les deux voitures, envoya la leur sur un des piliers soutenant le souterrain. Diana entoura Victoria de ses bras mais elle fut propulsée par l'impact sur son garde du corps tandis que sa fille se retrouvait projetée sur sa vitre, qui se brisa sur elle.

Un deuxième, tenté par Henri pour se dégager de la voiture blanche qui était coincé dans le coffre de la leur, les passagers déjà morts.

Cette fois, ils heurtèrent un autre pilier et la voiture fit un tête-à-queue. Embarqués dans le tour que fit la voiture, Diana tenta de se relever pour aller chercher sa fille qui pleurait à chaudes larmes sans réellement comprendre ce qu'il se passait.

-"Victoria !" Hurla-t-elle en un cri désespérée d'une mère qui n'arrivait à protéger la seule qui comptait.

Et enfin, le choc frontal contre le béton, violent, mortel.

Henri mourut sur le coup, la colonne vertébrale brisée. Dodi se coinca la tête dans la vitre, inerte. Le garde du corps, ayant tenté de protéger Diana avec ses bras, se retrouvait inconscient, étalé piteusement sur la femme dont les bras tendus effleuraient les jambes de son enfant.

Son corps, recroquevillé entre deux sièges et alourdi par le poids de l'homme, semblait s'être tourné en un dernier appel à l'aide vers la petite dont le visage ensanglanté s'était balancé derrière son repose-tête, les yeux face au plafond de la voiture cabossée.

Le silence s'était fait, uniquement rompu par le bruit continu du klaxon qu'Henri n'arrêtait pas de faire, le corps posé sur le guidon, comme la seule chose qui, macabre, semblait crier à l'aide.

Et lorsque les pompiers arrivèrent, des dizaines de minutes plus tard, plus rien ne restait. Seules les cendres de la voiture noire demeuraient, vives annonciatrices du malheur qui régnait.

Le six septembre de la même année, des funérailles furent organisées pour Lady Diana et sa fille aînée, la princesse Victoria Windsor. William, alors âgé de cinq ans, fut nommé prince héritier de la famille royale.

Et, bien que désirée par tous, la petite Victoria disparut des mémoires, qui ne retinrent que la pauvre Diana dont la vie avait été plus longue et plus aimée.

Et ce fut ainsi que la grande tragédie qui frappa l'Angleterre jusqu'à ses racines fut peu à peu, comme la cire d'une bougie qui finit par se refroidir après avoir longtemps brûlée, un lointain souvenir.

|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant