~Epilogue

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-"Maman."

Diana se tourna vers Victoria, qui l'attendait dans la pénombre de la chambre. Elle alluma les lumières, étonnée, regarda sa petite assise sur le fauteuil, le dos droit.

-"Que fais-tu toute seule dans le noir ?" Elle s'approcha, ses boucles blondes sautillant sur ses épaules.

-"J'avais une question à vous poser, maman." Victoria attendit que sa mère s'accroupisse devant elle. "Est-ce que vous aussi, vous savez faire voler les bougies ?"

Diana se pinça les lèvres.
Elle détestait parler de ça. Pas que ça lui faisait peur, mais parce qu'elle voyait bien à quel point cela dérangeait Victoria, de savoir qu'elle était différente.

-"Non mon enfant, je ne sais pas." Elle posa son menton sur les genoux de la petite en souriant. "C'est un don spécial que tu as."

-"Grand-mère ne l'aime pas."

-"Grand-mère ne sait pas ce qu'elle rate."

Victoria ne dit rien, regarda les grands yeux bleus de sa mère qui la fixaient avec tant d'amour et de tendresse.

-"Je ne voulais pas blesser grand-père, vous savez." Ajouta l'enfant. "Je voulais juste un chat. Je n'ai pas voulu lui faire de mal, je n'arrivais pas à contrôler mes sentiments."

-"Je sais, Victoria. Ce n'est rien, ça arrive." Elle prit ses toutes petites mains, les enferma dans les siennes.

-"Diana."

Les deux femmes se tournèrent vers la dernière qui arrivait, sa couronne sur la tête.

Victoria admirait sa grand-mère. Elle avait une force de caractère qu'elle ne pouvait que rêver d'avoir.

Diana se leva, inclina sa tête.

-"Je souhaite parler à Victoria, seules."

-"Je ne-"

-"Seules." Répéta lentement Elisabeth en la dévisageant.

Diana regarda sa fille qui lui souriait légèrement, ne sentant pas de danger.

Puis, finalement, sortit de la pièce.

Elisabeth ne bougea pas de là où elle était, regarda autour d'elle les moulures au plafond ou la lampe qui clignotait.

-"Vous vouliez me parler, grand-mère ?" Demanda Victoria en se levant pour s'incliner.

Finalement, Elisabeth daigna poser les yeux sur elle.

C'était une enfant. Elle était plus petite que la moyenne, avait de plus grands yeux que la moyenne, mais somme toute elle restait une enfant.

-"Viens me voir, Victoria."

Elisabeth s'accroupit, la regarda s'avancer jusqu'à elle, leurs visages à la même hauteur.

-"J'ai de l'affection pour toi."

-"Merci, grand-mère."

Non, elle ne comprenait pas. Comment aurait-elle pu comprendre ?

-"Je suis désolée, que tu ais hérité de mes dons." Elle attrapa tendrement sa joue avec son index et son pouce. "Tu aurais fait une reine remarquable. Tu aurais été juste, droite, aimante. Je sais que tu aurais trouvé l'homme idéale. Tu aurais trouvé quelqu'un de calme, de censé. Quelqu'un qui aurait fait vibrer ton âme et ton cœur. Quelqu'un qui t'aurait suivi même dans les moments les plus sombres et aurait su rallumer la lumière que tu avais perdu."

Victoria écoutait calmement le discours, sans en comprendre le lourd sens. Ça importait peu à Elisabeth. Elle avait besoin, elle, de le dire, parce qu'elle avait besoin de se souvenir de cet instant.

|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant