-"Je sais Harry." Ariana eut un sourire et attrapa sa main. "Je reste ici quelques jours, mais je dois simplement aller rendre visite à Abelforth pour vous récupérer les cadeaux que je vous avais acheté chez les sorciers."
-"Simplement un rapide transplanage et tu reviens ensuite ?" Demanda le garçon en attendant sa réponse.
Elle hocha la tête et il soupira, sur le lit, près de son frère qui se taisait.
-"William." Elle se tourna vers le garçon. "Tu ne comptes rien dire ?"
-"Je n'ai rien à dire, Vic." Dit-il alors. "Je me contente simplement de t'écouter parler."
Elle eut un sourire. Il semblait toujours si différent de celui qu'elle avait connu lorsqu'elle n'était alors qu'Ariana. Comme si soudain elle était le Saint lui-même et non pas une jolie sorcière de Poudlard.
-"Ariana." Appela Anthony en entrant sans frapper.
Harry se tourna vers lui, fit la moue.
-"Vic." Corrigea le garçon mais Anthony ne le regarda même pas.
-"On devrait y aller, si tu veux dîner avec Abelforth." Dit-il depuis la porte.
Elle hocha la tête, se releva.
-"Demain, tu as ton cours de piano ?" Demanda Ariana et William hocha la tête. "Je viendrai voir."
Il ne dit rien, la laissa sortir de la chambre, sans un mot, la suivant du regard.
Ariana attrapa la main d'Anthony qui avait leurs deux baguettes et soudain croisèrent Charles.
Ce dernier s'arrêta tandis que le garçon s'inclinait et qu'Ariana baissait la tête en signe de respect.
-"Où vas-tu ?" Lui demanda-t-il peu intéressé.
Elle sourit.
-"Je vais récupérer des cadeaux pour les garçons."
-"Tu comptais-" il désigna les baguettes que tenait Anthony.
-"Transplaner." Dit-elle alors et il se figea, comme si soudain quelque chose en lui se faisait violence pour ne pas sortir le fond de sa pensée.
-"Je t'interdis d'utiliser ta magie ici." Murmura-t-il alors les dents serrés. "Fais-le en dehors de ce palais."
Elle fronça les sourcils.
-"Je n'allais pas le faire devant tout le monde. Je voulais le faire dans ma chambre, je m'y rendais."
-"Pas de magie ici." Répéta Charles plus fort et il se calma instantanément comme pour réfréner ses pulsions.
Elle hocha lentement la tête, se pinca les lèvres pour se faire.
Elle tira Anthony vers les escaliers, les descendit sans un mot, jusqu'à la sortie.
Les majordomes qui passaient s'inclinèrent, les gardes se redresserent pour les laisser passer et elle passa le grillage.Soudain Anthony s'arrêta, la tira pour qu'elle fasse de même.
-"Tu broies ma main." Dit-il calmement et elle le lâcha, se rendit compte qu'elle le serrait depuis le début.
-"Désolée." Marmonna-t-elle.
-"Ne le sois pas. Tu aurais du le broyer, lui, plutôt."
Elle releva les yeux, fronça les sourcils.
-"Ne parle pas comme ça de lui. Il est sur le qui-vive avec moi parce qu'il est troublé, voilà tout. Il avait cru perdre sa fille et sa femme."
-"Ex-femme." Corrigea Anthony et elle le toisa de nouveau.
-"Il ne sait pas comment agir avec moi, il veut simplement bien faire."
Il ne dit rien, mais n'en pensa pas moins. Elle soupira, sentant que son coeur s'était apaisé en sortant de cette prison aux reliures d'or.
-"On y va ?" Demanda-t-elle alors et il hocha la tête.
-"Pourquoi je suis obligé de te suivre partout ?" Demanda-t-il alors sans réelle concision en lui tendant sa main.
Elle l'attrapa, eut un sourire suffisant.
-"Parce que j'ai besoin de toi." Répondit-elle alors et il sourit, satisfait de la réponse.
Finalement, en un souffle, elle les fit transplaner.
Et, des crissements des pneus sur la chaussée et hurlements des passants, leurs oreilles furent calmer par le silence qui venait de s'installer.
Ariana fixa la porte en bois délabrée, face à eux.
Elle n'eut pas besoin de toquer. Abelforth les avait entendu, était allé ouvrir, se tenait devant elle, l'admirait, sans un mot.
Ses yeux évitant les siens, mais parcourant chaque parcelle de son corps à la recherche de la moindre chose qui était nouvelle chez elle, de la moindre égratignure qu'il pourrait soigner, de la moindre larme qu'il pourrait sécher.
-"Je suis rentrée, Abel." Souffla Ariana et il hocha la tête, sans un mot, sans un souffle.
Elle était rentrée à la maison.
-"Je viens dîner avec Tony." Elle sourit, gênée désormais d'être ici. "Tu veux bien ?"
Il ne répondit pas durant des secondes, des heures, des siècles peut-être.
Il tentait de vérifier que c'était vraiment elle, qu'elle était vraiment là.
Anthony se racla la gorge et Abelforth sembla se rendre compte de sa présence. Il secoua la tête, les salua et les fit entrer.
Ariana enleva son gilet, le posa sur le porte-manteau, s'avança vers le tableau de sa tante. C'était étrange, de l'appeler comme telle alors qu'elle ne considérait aucun des deux comme ses pères. Du moins n'osait-elle pas le faire.
Abelforth alla directement faire à manger et Anthony alla l'aider.
Ariana flâna, dans la maison, frôla chaque meuble pour se rappeler de l'odeur qu'elle avait oublié, le toucher qu'elle avait laissé tomber, les souvenirs qu'elle avait délibérément caché.
-"Tu veux manger du ragoût ?" Demanda Abelforth à la jeune femme et face au silence poli d'Anthony Ariana se racla la gorge.
-"Tony ne mange pas de viande." Répondit la jeune femme et elle entendit Abelforth remuer dans la cuisine pour faire autre chose.
Lorsque le dîner fut servi, il y eut un silence à table.
Seuls les couverts brisèrent la glace qu'ils avaient laissés refroidir.
-"Ça faisait longtemps." Nota Abelforth.
Elle hocha la tête, les yeux dans le plat.
-"Je n'avais pas le temps de venir." Mentit-elle.
Elle releva légèrement les yeux vers les siens et sentit son coeur se serrer en voyant passer dans ses iris tant de nostalgie.
-"Tu as manqué à Ariana." Dit-il en désignant le tableau derrière lui.
Elle fixa la femme dans le tableau qui lui souriait, avec tant de tendresse.
Ariana sourit à Abelforth.
-"Elle m'a manqué aussi." Répondit-elle mais même Anthony sut qu'aucun des deux ne parlait réellement du tableau.
Et alors, lentement, la glace sembla fondre.
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|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]
Hayran Kurgu"Les Hommes ne naissent pas mauvais, Draco. Ils le deviennent." ***** ❝Lorsque le lac noir se teintera de sang, Alors les cloches sonneront l'allégresse, Mais tout ne sera que tristesse Car une reine ne peut vivre le...