~Fifty-four

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Draco se fixa dans le miroir, soupira, repassa une main dans ses cheveux pour les coiffer encore un peu.

-"Dit, t'en mets du temps."

Blaise soupira, affalé sur son lit.

-"Qu'est-ce qu'il y a de si important pour que tu t'apprêtes autant pour aller en cours ?"

-"Rien, je m'habille tout le temps comme ça."

Blaise leva un sourcil, toisa la tenue de son ami avant de soupirer sans rien dire.

Finalement, il termina de s'arranger et descendit les escaliers du dortoir avec Blaise pour aller en cours.

Ils allèrent s'asseoir à leurs places habituelles et il jeta un coup d'oeil à la place vide d'Ariana, les sourcils froncés.

-"Blaise." Souffla-t-il et son ami se retourna. "Tu sais où est Ariana ?"

Blaise fronça les sourcils, s'apprêta à dire qu'il ne savait pas.

-"Elle et son ami de Serdaigle sont partis tôt ce matin." Dit alors Daphné en brisant le silence entre les filles et les garçons de Serpentard. "Chez la Reine."

-"Pour combien de temps ?" Demanda Blaise et Draco ne dit rien, dos à eux.

-"Je ne sais pas. Longtemps, peut-être."

Et Blaise se tourna lentement vers son ami qui contractait la mâchoire, le regard fixé sur la place vide dans la salle.

                              ******

-"Comment vas-tu, grand-mère ?"

La reine Elisabeth ouvrit les yeux, se tourna vers Ariana à son chevet. Retira sa main des siennes.

-"C'est simplement une fatigue passagère."

Ariana eut un soupir, retira ses longs cheveux pour les mettre derrière ses épaules et approcha son visage de celui de sa grand-mère qui comme un réflexe s'enfonça dans son oreiller. Sa petite-fille la regarda, un instant, sans comprendre, avant de finalement reculer, se racler la gorge.

-"Je vais rester ici quelques jours." Finit-elle par dire. "Papa a fait appel aux meilleurs médecins. Tout ira bien."

Elle lui sourit, se releva, commença à partir.

-"Victoria." Appela La Reine et la jeune femme se retourna vers la femme allongée sous les draps, qui la fixait intensément. "Je t'interdis de m'approcher."

Ariana eut un sourire.

-"Votre maladie ne pourra pas m'être transmise, ne vous en faites pas. Je ne risque rien."

Quelque chose passa dans le regard d'Élisabeth mais elle ne dit rien de plus, et Ariana sortit de la pièce sombre.

Elle s'adossa à la porte ornée et leva légèrement les yeux vers Anthony qui avait attendu dans le couloir.

Il attendit, qu'elle parle, mais elle ne dit rien.

-"Je vais demander à ce qu'on te donne une chambre près de la mienne." Dit-elle et elle s'avança vers une femme de chambre qui passait pour le lui demander.

Anthony resta silencieux, la regarda parler aux autres, qui s'inclinaient devant chaque mot qu'elle prononçait.

Oui, il avait toujours eu ce sentiment qu'elle était spéciale, si spéciale. Comme une étoile tombée du ciel qu'il ne pouvait approcher de près de peur de brûler.

-"Ariana." Appela-t-il et elle se tourna vers lui, prenant congé de la femme. "Tu vas me le dire ?"

Elle fronça les sourcils, ne comprit pas.

-"Ce qu'il se passe." Continua Anthony sans quitter ses pupilles. "Je vois bien que quelque chose s'est passé."

-"Oui, j'ai fait une chute de tension. Je suis encore fatiguée."

Il leva un sourcil.

-"Je sais que ce n'est pas ça, ne me prend pas pour un idiot."

Elle eut un sourire.

-"Ne t'en fais pas, Tony. Il ne s'est rien passé de grave. J'ai simplement eut de la fièvre cette nuit."

-"C'est pour ça, tu as les lèvres sèches."

Il désigna ses lèvres et elle grimaça.

-"Oui, entre autres." Elle se racla la gorge. "Ils ont dû terminer ta chambre, je vais aller dans la mienne. Tu voudras qu'on aille se promener, après ?"

Il hocha la tête, distant.

-"On ira faire les boutiques." Ajouta-t-elle et elle le traina vers le couloir où se trouvait leurs deux chambres.

Ils s'amusèrent.
Anthony l'amena dans un cinéma et ils regardèrent Raison et Sentiments.

Puis Ariana, grisée par la météo qui était de leur côté, le traîna jusqu'à un gratte-ciel et ils purent admirer la vue depuis le toit sur lequel avait été installé un café.

Ils y restèrent une bonne heure, puis partirent faire les magasins.

Ils avaient laissés leurs baguettes au palais, n'en avaient pas ressenti ne le besoin ni l'envie.

Ils se mélangeaient parfaitement à la masse moldue. Ce qu'Ariana appréciait, c'était qu'elle avait juste à changer sa couleur de cheveux avec un petit tour avant de partir, et personne ne la reconnaissait. C'était sans doute qu'après tout, personne n'était assez intéressé pour reconnaître les traits du visage de la nouvelle princesse héritière.

Elle acheta pleins de cadeaux pour les petits frères et sœurs d'Anthony, lui acheta un costume pour le bal de fin d'année, et s'acheta un sublime pantalon en toile de Jouy ainsi qu'une jolie robe que lui avait conseillée la vendeuse du grand magasin.

Anthony, en toute discrétion, lui acheta un collier de perle d'eau douce, et le lui glissa dans le sac sans qu'elle s'en aperçoive.

Lorsque le soleil commençait à chuter dans le ciel, ils rentrèrent, lentement, flânant entre les immeubles, Anthony entra dans une cabine téléphonique rouge typique et fit semblant d'appeler son patron, parlant de façon guindé pour faire rire Ariana qui riait, effectivement, aux éclats, l'écoutant raconter n'importe quoi.

La voir rire accentuait le sourire du garçon.

Les domestiques attrapèrent les dizaines de sacs des deux adolescents dès qu'ils les virent devant le palais et Ariana se fit enguirlander par son grand-père parce qu'elle avait refusé une escorte.

Mais, lorsque le soir elle souhaita bonne nuit à Anthony et partit se coucher, dans sa nuisette de soie, sous les draps brodés, les cheveux éparpillés sur son oreiller, ce ne fut pas à cette journée magique qu'elle pensa.

Elle repensa à la fièvre qu'elle avait eut la veille.

Oui, elle repensa à la fièvre fiévreuse qu'elle avait ressenti, et à l'envie de l'avoir de nouveau.

|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant