-"Mon enfant."
La femme eut un tendre sourire et caressa le doux visage de sa petite qui se réveillait, grimaçant et gémissant dans son lit.
-"Mère ?"
La mère plissa le nez et la petite se réveilla soudain complètement.
-"Je me suis endormie." Nota-t-elle et sa mère hocha la tête, assise dans son grand lit.
-"Tu étais venue voir Harry ?" Demanda sa mère et sa fille hocha la tête.
-"Père m'a dit que tu dormais et je voulais attendre que tu te réveilles, j'ai du m'endormir." Elle se racla la gorge et sortit du lit, ses petites jambes n'atteignant pas le sol sur le bord du matelas, elle du sauter pour atterrir à bon port.
-"Harry dort dans la pièce d'à côté avec les bonnes." Sa mère ne sortit pas du lit, certainement épuisée après plusieurs heures de dur labeur. "Tu veux aller voir à quoi il ressemble ?"
La petite hocha la tête et sa mère fit sonner la cloche, près du lit, pour appeler une servante.
-"Votre Altesse ?" Demanda la femme en arrivant.
-"Victoria souhaiterait voir Harry."
Ariana ne dit rien, debout dans un coin de la pièce, revivant une scène qu'elle n'avait pourtant jamais vécu. C'était bien elle, la petite qui gambadait autour du lit, elle ne pouvait que se reconnaître, force de s'être vue des années durant.
Pour autant ce n'était pas sa mère, et ce n'était pas sa vie, ce n'était pas non plus son prénom.
Elle semblait être distante de cet étrange rêve qui lui rappelait quelque chose.
-"Le voici."
La servante apporta un landeau avec une toute petite chose dedans qui dormait, et même Ariana s'approcha pour le regarder, ayant complètement oublié de se demander pourquoi elle se trouvait là.
-"Bonjour Harry."
Victoria eut un sourire, son nez se plissa et Ariana reconnut sa mimique familière qu'Albus adorait.
-"Je suis ta grande sœur, Victoria."
Quelque chose semblait étrange. Ariana avait déjà entendu ça quelque part. Ariana ressentait quelque chose, dans son coeur, alors qu'il se serrait dans sa cage thoracique.
Ariana ressentait des émotions qu'elle ne pensait pas pouvoir ressentir.
-"Diana, William a encore cassé un vase, tu ne devrais pas le laisser jouer avec cette stupide bonne."
Un homme entra précipitamment dans la chambre, vêtu d'un costume bleu marine, visiblement épuisé. Il posa son regard sur le landeau et son visage se détendit, légèrement.
-"Père." Victoria s'inclina poliment et il s'approcha pour s'abaisser et déposer un léger baiser sur son crâne.
-"Tu as bien dormi, sinon ?" Il s'approcha du lit et embrassa le front de ladite Diana.
-"Charles, as-tu vérifier que William n'était pas blessé ?" Demanda-t-elle et il la rassura.
Ariana comprit alors, les pièces du puzzle s'assemblant finalement dans sa tête.
Elle l'avait étudié, ce cas, ce sujet. Ce tableau.
Diana et Charles, princesse et prince de Galles. Ce qui faisait de la petite près du berceau la princesse Victoria et le nouveau-né le prince Harry.
Ils étaient donc deux ans avant la mort de la princesse Victoria.
Le décor changea soudain, vira au noir, plus sombre, plus nocturne. Victoria était dans son grand lit à baldaquins, s'endormait, la couverture jusqu'au cou, lorsqu'un cri soudain la réveilla.
Elle ouvrit grand les yeux, sortit précipitamment du lit, ses petits pieds nus sur le parquet qui grincait, passa par la porte des bonnes pour accéder à la chambre de son frère derrière la sienne.
-"Will."
Elle s'approcha du lit, alluma la lumière.
-"Tu as fais un cauchemar ?" Demanda-t-elle et le garçon nia de la tête en désignant son balcon.
-"Peur." Fit-il avec ses petites dents et elle s'écarta du lit pour bébé avant de s'approcher du balcon, son mètre de haut atteignant à peine la poignée de la porte-fenêtre.
Elle sautilla, brave, pour abaisser la poignée, ayant déjà enfoncée la clef dans la serrure pour la débloquer, et ouvrit la fenêtre.
Elle s'avança sur le balcon, pensant peut-être qu'un monstre avait grimpé jusque là, sentant ses doigts trembler.
Puis les vit. Deux gros yeux, luisants comme deux grosses billes vertes dans la nuit.
William se mit à hurler, dans son lit à barreaux, et elle fit écho à son cri, le coeur loupant des battements.
Immédiatement et juste à côté, ses parents et grands-parents accoururent dans la chambre accompagnés de plusieurs gardes.
L'homme, sur le balcon face à Victoria, leva son bras, ne sachant que faire, que dire, de s'être fait attrapé de la sorte alors qu'il tentait de s'introduire dans le château pour voler des biens.
Victoria sentit un besoin soudain de se protéger. Son instinct de survie prit le dessus sur tout, du haut de ses cinq ans.
Quelque chose, en elle, s'éveilla.
Ariana, debout près du petit William, le vit immédiatement. Cette boule de magie qui se formait en elle et qui explosa, faisant s'écrouler la rambarde sur laquelle se tenait l'homme qui chuta jusque dans la cour, écrasé par les débris du balcon qui retombait sur lui.
Le balcon n'était plus. Diana hurla de peur, soudain, et Charles accourut pour rattraper Victoria mais ce n'était pas la peine : Victoria ne tombait pas.
Elle se tourna lentement vers eux, debout sur l'air, légère.
Elle ne parla pas. Ne prononça pas un mot, pas un souffle.
Ses yeux cessèrent de briller, ses cheveux retombèrent sur ses épaules.
Son visage s'assombrit.
-"Il y a quelqu'un sur le balcon." Murmura-t-elle les yeux grands ouverts en fixant son père. "William l'a vu."
Charles ne dit rien.
Il se tourna lentement vers Diana qui serrait son fils dans ses bras. Puis, lentement, vers sa mère Elisabeth, qui s'avança.
-"Rentre donc, ma fille." Victoria obéit et revint dans la chambre, Charles refermant la fenêtre à clef. "Va te coucher, je m'occupe de l'homme sur le balcon."
Sa petite-fille hocha la tête, repassant par la porte des domestiques, la refermant docilement et retourna se coucher dans son lit.
Elisabeth ne dit rien, sourit à William que Diana reposait dans son lit.
Puis leva les yeux, grave, vers son fils.
Et Ariana comprit, immédiatement, qu'ils n'étaient pas heureux de la nouvelle qu'ils venaient de recevoir.
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|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]
Fanfiction"Les Hommes ne naissent pas mauvais, Draco. Ils le deviennent." ***** ❝Lorsque le lac noir se teintera de sang, Alors les cloches sonneront l'allégresse, Mais tout ne sera que tristesse Car une reine ne peut vivre le...