~Seventeen

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-"Je vous jure que je n'ai rien fait pour tricher. Vous me connaissez, professeur, je suis une bonne élève. Pouvez-vous en dire autant de lui ?" Elle désigna Draco d'un coup de tête, allongée dans son lit à l'infirmerie après sa terrible blessure causée par un sort de Draco. "Pour me faire accuser, il est allé jusqu'à user de magie, quitte à me blesser." Elle eut une grimace et caressa son ventre sous les draps.

Ombrage soupira.

-"Il est évident que Monsieur Malfoy n'aurait aucun intérêt à vous blesser si ce n'était pas pour protéger son devoir."

Ariana la toisa, de haut en bas.

-"Pour autant, user de magie sur un autre élève est tout à fait impardonnable." Severus se tourna vers Draco qui détourna la tête, gonflant la joue. "Il en va de notre devoir de professeur de le punir comme il se doit."

-"La triche est également impardonnable." Objecta Ombrage en fixant Severus du haut de sa petite taille.

Severus baissa la tête pour la regarder.

-"Avons-nous une preuve de sa triche, comme nous avons une preuve de la violence faite à Mademoiselle Dumbledore ?"

Alors Ombrage se tut, et Ariana derrière cacha un sourire victorieux.

-"Pour ne pas risquer de laisser un fauteur de trouble s'en tirer, que ce soit lui ou moi si vous ne me croyez pas." Ariana laissa échapper un tendre sourire. "Nous pourrions oublier cette histoire. Ma blessure n'est pas grave et Draco a peut-être, après tout, agi en pensant réellement que je regardais sa copie, alors que j'allais simplement poser la mienne sur votre bureau, professeur Ombrage. Ne le punissez pas pour cet acte surement involontaire."

Draco lui jeta un regard noir, mais eut la finesse d'esprit de comprendre que continuer d'énoncer les faits n'arrangerait en rien la situation, et qu'il valait mieux, hélas, aller dans le sens de la jeune femme.

-"Peut-être ai-je mal interprété son intention, étant à cran." Dit-il en se tournant vers Ombrage.

La professeure ne pipa mot, évaluant la situation. Puis elle eut un soupir, déclara que leurs copies allaient être évalués et rendus avec les autres, que l'histoire était oubliée, avant de partir avec Severus, satisfait, qui partit faire son rapport à Albus.

Draco resta seul avec Ariana, qui le fixait sans rien dire.

-"Ça t'amuses, n'est-ce pas ?" Draco claqua sa langue contre son palais. "Tu as réussi, félicitations. Si j'avais été renvoyé à cause de tes s-"

-"J'ai peur." Le coupa Ariana. "Regarde, ma blessure aussi tremble de frissons."

Il grimaça, fixant le drap comme s'il voyait clairement son corps dénué de blessure.

-"Pomfresh est dans le coup, elle aussi ?" Il parut dégouté. "J'en parlerai à mon père."

-"Pomfresh a mieux à faire que de se mêler de nos histoires. Le sort que tu as sois-disant utilisé a les mêmes effets qu'un réaction allergique." Elle haussa les épaules. "Il m'a suffit de prendre des noix, j'en gardais dans ma poche pour les donner aux écureuils de la salle commune."

-"On a des écureuils ?" retint le garçon soudain étonné et elle roula des yeux.

-"Tu ne sais même pas qu'on en a, blondinet ?" Elle souffla. "Daphné les avait ramené quand ils étaient blessés et ils dorment dans le trou près de la cheminée maintenant."

Non, il n'y avait jamais prêté attention. Ce n'était pas quelque chose qui l'intéressait, les écureuils, Daphné, la salle commune.

-"Tu ne t'intéresses qu'à ton nombril."

Il releva soudain les yeux vers Ariana qui le fixait comme depuis des lustres, passant son regard sur les imperfections de sa peau autour de son nez ou sur ses sourcils bien dessinés.

-"Comment oses-tu m-" Draco se tut soudain, calmant ses traits du visage. "C'est faux."

-"C'est vrai. Sinon, tu saurais que nous sommes le vingt-trois janvier aujourd'hui."

Il eut un rire.

-"Je le sais, sac poubelle, je lis le journal le matin, je vois la date."

-"Et que ça fait exactement deux ans que vous êtes ensemble, toi et Pansy, et neuf mois depuis que tu l'as présenté à ta famille."

Elle se tut, soudain, et l'infirmerie se fit silencieuse. Draco ne pipa mot, ayant fini pendant la conversation par s'asseoir sur le bord du lit.

Elle leva un sourcil, attendit qu'il réponde.

-"Ferme-la." Murmura-t-il alors et il se leva, époussetant sa veste, marchant à grands pas, murmurant nerveusement dans sa barbe inexistante, avant de finalement quitter la pièce.

Elle eut un sourire moqueur, seule dans la pièce.

Et, finalement, sentant son ventre la bruler, elle se rallongea sous les draps, attrapant son cachet pour l'avaler d'une traite.

                                                                                     *****

-"Toi, vraiment."

Anthony se retint de l'insulter, mais pinça les lèvres, mécontent.

Il attrapa le verre d'eau posé sur la table de chevet et en versa un peu sur un bout de tissu avant de tapoter le front brulant d'Ariana, qui dormait.

L'horloge de l'infirmerie indiquait minuit trois-quarts, et le couvre-feu était largement dépassé, Pomfresh dormant dans la pièce d'a coté.

-"Je voulais venir avant, mais je devais faire les devoirs d-" il se tut alors, vérifiant qu'elle dormait bien en lui soulevant une paupière.

Puis, décidant que ça ne servait à rien de dévoiler les détails inutiles, il ne dit rien.

-"Bref, j'ai fini tard. Je suis venu des que possible. Franchement, tu aurais pu demander mon aide au lieu d'être aussi stupide." Il eut un nouveau soupir, assis près du lit. "Je suis mal placé pour parler de demander de l'aide, je suppose, mais je gère tout seul. Pas toi."

Le visage d'Ariana sembla se détendre, sur son oreiller, et Anthony eut un doux sourire, attrapant ses bras mous pour les glisser sous sa couverture afin qu'elle n'attrape pas froid.

-"Franchement, tu as de la chance de m'avoir, mais je suis à deux doigts de t'envoyer dans le lac noir. Tu veux bien arrêter de vouloir être le centre de l'attention ? Je n'ai même pas le temps de gérer mes propres problèmes parce que je dois gérer les tiens en même temps."

Il eut un nouveau soupir, son échine se hérissant face au contact glacé de l'air ambiant.

-"Évite d'être aussi stupide, ça me sert à quoi d'avoir une amie comme toi, franchement ?" 

Il eut un sourire en se rendant compte qu'il parlait tout seul.

Et, comme instinctivement, tandis que les aiguilles de l'horloge tournaient en un cliquetis effrayant, Anthony porta ses mains froides jusqu'à sa taille, vérifiant que son haut cachait ses bleus qu'il n'avait pas eu le temps de faire disparaitre.







|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant