-"Je voudrais acheter ça."
Anthony déposa ses paquets sur la table du comptoir et la dame les examina un par un.
-"Mettez ceux-là dans un sac à part." demanda-t-il en désignant plusieurs paquets. "C'est à offrir."
Elle hocha la tête, commença à encaisser.
-"Tu as acheté ça pour qui ?" demanda Harry en faisant la queue derrière lui.
-"Ariana." répondit du tac au tac le garçon.
Harry sourit, ne dit rien, le fixa payer.
-"On va boire quelque chose, après ?" suggéra-t-il en regardant tout le monde dans le magasin.
Ron grimaça.
-"Il pleut depuis déjà quelques minutes, on reste ici et on y va des que ça se calme, si tu veux."
Anthony se tourna immédiatement vers la porte, laissant apercevoir les gouttes tomber une à une sur le sol.
-"Merde."
Aussitôt il laissa tomber ses sacs et courut au-dehors, fixant la colline au loin.
Et se mit à courir.
*****
-"Lève-toi."
Elle se sentit soulevée, on la portait, on la tirait par le bras, violemment, tendrement.
On la sortait de cet enfer.
On la tira, la fit descendre la colline, lorsqu'elle chuta on la rattrapa, on la traina jusqu'à une toute petite cabane, et tout se fit silencieux. Les gouttelettes ne tambourinaient plus dans ses oreilles.
-"Tony." souffla-t-elle en fixant le garçon qui se tournait.
Elle eut un soupir, s'affaissant lamentablement sur le sol.
Elle n'était pas morte.
Lui la toisa, de sa hauteur, soupira.
-"Ce n'est pas ce stupide Serdaigle, idiote." rouspéta le garçon.
Elle leva les yeux, ne le voyant pas bien dans la pénombre de la cabane. Mais désormais qu'elle était calme et que ses battements de cœur ne tambourinait plus dans son crane, elle reconnaissait parfaitement la voix du sorcier.
-"Draco ?" Elle ne comprit pas, tenta de se relever mais ses jambes retombèrent aussitôt comme deux chiffes molles.
-"Franchement, il n'y a que les idiots dans ton genre pour rester comme ça sous la pluie." Il grimaça en regardant ses affaires. "Je suis trempé, à cause de toi."
Elle ne comprit pas, le regarda enlever sa veste, la tendre entre ses mains comme si ça allait changer quelque chose, le regarda lui jeter un coup d'œil peu discret, se racler la gorge.
-"On t'a menacé ?" demanda-t-elle soudain et il grimaça. "Pourquoi est-ce que tu fais ça ?"
-"Je t'ai vu et j'étais juste à coté." il haussa les épaules. "Franchement, c'est la seule raison pour laquelle j'ai fait ça. Si tu avais été un peu trop loin, je t'aurais laissé."
Elle baissa la tête, fixa ses mains qui tremblaient encore. Il faisait ça parce que c'était l'héritière du trône, et que par conséquent il pouvait redorer le blason de sa famille.
Evidemment.
Elle se racla la gorge, se recroquevilla comme un lièvre apeuré, posa son menton sur ses genoux nus, son souffle chaud sur sa peau frêle.
Draco la regarda, debout près de l'entrée, attendant que la pluie s'en aille, que les nuages se dissipent.
-"Ariana !" Hurla Anthony de l'autre côté de la ville, debout sur une autre colline.
Elle n'était plus là. Où était-elle partie ? Il semblait que cela faisait des siècles qu'il ne l'avait pas vu et il sentait son coeur se serrer, ses cheveux plaquer sur son visage par la force née de la pluie torrentielle qui s'abattait.
Ses mains tremblaient, ne finiraient de le faire que lorsqu'elles frôleraient les siennes, celles d'Ariana.
Il la cherchait en vain mais ne la trouvait pas.
-"Anthony Goldstein."
Albus leva les yeux vers le garçon qui balançait ses jambes dans le vide du haut de son fauteuil.
-"Ariana m'a parlé de vous." Albus sourit tendrement et sa voix se calma quelque peu en le voyant si apeuré. "J'aimerai vous demander un service, monsieur Goldstein."
-"Bien sûr professeur." Souffla le petit garçon.
Albus sourit, se racla la gorge, laissa le silence se faire roi l'histoire d'un instant.
-"Ne vous approchez plus d'Ariana."
Sa voix résonna, dans le bureau, lourde, froide, dure.
Anthony ne comprit pas immédiatement, ne dit rien, la bouche entrouverte.
-"Pourquoi ?" Demanda-t-il alors. "Est-ce-qu'elle est punie ?"
Albus fronça légèrement les sourcils.
-"Vous ne voulez pas m'obéir ?"
Anthony prit son courage à deux mains, inspira puis releva soudain la tête.
-"Non professeur." Dit-il alors fermement. "Si elle n'est pas punie, il n'y a pas de raison pour que je ne sois plus ami avec elle."
Albus se tut, Anthony crut qu'il avait fait une bêtise, qu'il allait se faire renvoyer.
Mais alors le vieil homme sourit, pencha la tête.
-"Bien." Souffla-t-il tendrement. "Très bien."
-"Ariana !" Hurla-t-il encore et encore.
Il chercha dans les endroits, dans les trous, les maisons habités.
Mais elle n'était pas là.
Et lorsque finalement, la pluie cessa, Anthony leva les yeux au ciel, regarda les rayons percer les nuages.
Et il soupira, les vêtements trempés.
*****
-"Où est-ce que tu étais ?
Harry regarda Anthony qui s'approchait du groupe tandis que la nuit tombait.
Il se racla la gorge, regarda dans la foule à la recherche de la jeune femme.
-"Tony !"
Il se tourna immédiatement vers celle qui accourait depuis l'autre côté, et n'aperçut que trop Draco se tenant derrière elle, les fixant tous comme un garde chasse fixant ses proies.
Ariana s'approcha, sèche, les mains encore prises de spasmes.
-"Où est-ce que tu étais, pour être trempé comme ça ?" Elle désigna ses vêtements qui n'avaient toujours pas séchés et il se racla la gorge.
Il la détailla, ses mains, ses vêtements, ses cheveux, son visage, ses iris avant de finalement sourire.
-"Je m'étais assoupi sur un banc, je ne me suis réveillé qu'il y a peu de temps."Mentit le garçon.
Elle hocha la tête, semblant comprendre.
-"Et toi ? Ça a été ?"
A sa question elle sourit.
-"Tout va bien." Murmura-t-elle comme si c'était un péché.
Il sentit son coeur s'alléger. Elle semblait en pleine forme, n'avait pas prit la pluie. Elle avait pu s'en sortir sans lui.
Minerva tapa dans ses mains, compta ses élèves.
Puis tandis qu'ils se mettaient en route pour repartir, Ariana garda sa main dans celle d'Anthony, sentant sa chaleur la rassurer.
Et se tourna légèrement vers Draco, avec ses amis, qui la fixait au loin.
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|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]
Fanfiction"Les Hommes ne naissent pas mauvais, Draco. Ils le deviennent." ***** ❝Lorsque le lac noir se teintera de sang, Alors les cloches sonneront l'allégresse, Mais tout ne sera que tristesse Car une reine ne peut vivre le...