-"Ariana."
La voix d'Harry sembla plus douce, soudain, tandis qu'il prononçait son prénom.
Il s'approcha, attrapant tendrement sa main pour y frôler les cicatrices des punitions répétitives d'Ombrage.
Elle le laissa faire, fixant sa main marqué passer au-dessus de la sienne, liés par quelque chose de trop symbolique pour être laissé de côté.
-"Tu voulais nous voir." Nota Anthony et il attrapa le bras d'Ariana pour la faire reculer d'un pas.
Ils ne participaient pas à son cours personnel, dans la salle sur demande.
Ils étaient simplement au courant, Anthony étant assez proche de Terry qui lui y participait, et Harry pouvait compter sur eux, s'étant récemment rapproché de celle à qui il avait à peine parler ces dernières années ; Ariana Dumbledore.
-"J'ai besoin de vous." La voix d'Harry résonna dans la pièce exiguë. "Pour arrêter Ombrage."
Les toilettes des filles - Harry n'avait pu trouver que ça pour être au calme avec eux deux, vit soudain une ombre passer autour d'eux.
-"Mimi."
Ariana leva les yeux vers le fantôme qui arrêta de voler partout pour s'arrêter devant la jeune femme.
-"La dame en rose a arrêté votre professeur de divinité."
Elle fit la moue, prête à pleurer, et alors Ariana attrapa la main d'Anthony, se ruant hors des toilettes pour accourir jusque dans la cour du jardin, près de la porte d'entrée du château.
Trelauwney était là, debout au centre de la place, ses bagages posés sur le sol, Ombrage face à elle, un sourire satisfait sur les lèvres.
Harry arriva à son tour, allant voir ses amis, et Ariana se tourna vers Draco qui était près d'elle, ricanant avec ses amis.
-"Je vous en prie, je n'ai nulle part où aller." La voix tremblante du professeur fit grimacer Ombrage.
-"Vous n'êtes d'aucune utilité ici, hélas. À moins que vous n'ayez une dernière prophétie ?" Elle leva un sourcil, peu intéressé. "Même pas une petite ?"
Le silence se fit roi, dans la cour ouverte, les élèves agglutinés autour de la place, à l'abri sous les lianes entourant chaque poutre de pierre.
Ariana s'avança, poussant les élèves, s'avançant seule tandis qu'Anthony tentait vainement d'attraper son vêtement pour la retenir.
-"Vous ne pouvez pas la virer de l'établissement. Peut-être de son poste, mais pas de Poudlard." Réfuta-t-elle et Ombrage se crispa, sur ses talons hauts.
-"Là, je vois."
Trelauwney s'avança, son aura changeant tandis que ses yeux humides restaient fixés sur Ariana qui ne comprit pas.
-"Elle est en transe."
McGonagall, qui avait accouru en entendant la nouvelle, s'arrêta, fixant son amie et son élève qui se jouait du regard, comme le centre du monde de l'instant adéquat.
-"Lorsque le lac noir se teintera de sang,
Alors les cloches sonneront l'allégresse,
Mais tout ne sera que tristesse
Car une reine ne peut vivre le coeur béant
Et celui qu'elle aime ne peut survivre si de son rang
Elle accepte son destin et se rend.
Lorsque sonnera l'horloge du printemps
Les souvenirs ne demeureront manquants
Et les cris fuseront
Et acclameront
Celle qui brandira au ciel ce qu'elle choisit d'être
Car si l'une des deux voies est prise
L'autre ne pourra être reprise."Le silence se fit, plus lourd, plus pesant, dans la cour des grands.
Trelauwney eut un souffle, soudain, et s'étant approchée d'Ariana elle caressa lentement sa mâchoire avec ses ongles, griffant sa peau de porcelaine, ses yeux blancs plongés dans les siens.
-"Professeur." Souffla la jeune femme, les yeux écarquillés de terreur.
Elle recula d'un pas mais Trelauwney attrapa son bras, l'empêchant de partir.
-"Ne t'approche pas du garçon aux cheveux blancs."
Elle sentait son coeur battre à tout rompre dans sa cage, ne comprenant pas un mot de ce qu'elle racontait, sachant seulement que sa proximité et sa joue égratignée empêchaient ses poumons de correctement respirer.
Sa vision s'obscurissait, autour d'elles, se focalisant sur le visage défait de la professeure face à elle, sentant son souffle sur son nez.
-"Il suffit."
Sa vision s'élargit, Trelauwney se faisant traîner en arrière par Albus qui la tenait par le bras, fixant la jeune femme qui ne bougea pas.
-"Sybille restera dans sa chambre de professeur malgré la suspension de sa fonction."
Sa voix grasse fit taire tous les murmures alentours et Trelauwney, reprenant ses esprits, se fit conduire jusqu'à sa chambre par McGonagall qui la rassura.
Le regard d'Albus se posa sur Ariana, qui fixait la place vide.
-"Albus." Elle se tourna vers lui, l'expression figée. "Qu'est-ce que c'était ?"
Albus ne dit rien, attendant, dévisageant, l'air de se demander s'il devait ou non le lui révéler, comme s'il en savait déjà trop, déjà plus.
-"Ta prophétie." Dit-il alors et il sembla aux élèves que les nuages s'étaient noircis, dans le ciel, car alors ils crurent entendre le bruit d'un orage tandis que l'homme faisait demi-tour, sortait de Poudlard, la laissant seule sur la place déserte.
Ils se dispersèrent, l'animation terminée, mais trois restèrent à leur place comme figés.
Harry voulut s'approcher, tendre sa main, essayé de savoir ce qui l'empêchait de partir, d'assimilier, mais quelqu'un fut plus rapide, plus familier.
-"Je vais te faire du thé."
Anthony déposa sa veste sur les épaules de la jeune femme qui ne bougea pas, comme une poupée désarticulée, et il l'attrapa par les épaules pour la faire quitter les jardins, silencieux dans sa démarche attendrissante.
-"Il faut faire quelque chose, pour Ombrage."
Son regard croisa celui d'Harry qui hocha la tête, les laissant passer.
-"Ça devient urgent." Nota le serdaigle et le Gryffondor ne put qu'approuver, les suivant jusqu'à l'intérieur du château.
Et Draco, debout dans un coin, ne put que les regarder partir, son regard posée sur les pas vagues de la Serpentard.
Si l'une des deux voies est prise
L'autre ne pourra être reprise.Il eut un soupir, fixant sa main bêtement tendue vers la place où elle se trouvait, puis la laissa retomber le long de son corps.
Il semblait déjà que la voie qu'il aurait aimé choisir lui était désormais interdite.
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|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]
Fanfiction"Les Hommes ne naissent pas mauvais, Draco. Ils le deviennent." ***** ❝Lorsque le lac noir se teintera de sang, Alors les cloches sonneront l'allégresse, Mais tout ne sera que tristesse Car une reine ne peut vivre le...