|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]

~Four

-"Mademoiselle Dumbledore, je ne crois pas que vous compreniez ma consigne."

Ombrage eut un sourire pincé et se retourna vers son tableau.

-"Relisez donc."

-"J'ai lu et j'ai compris." Ariana eut le même sourire que son professeur. "Je la trouve simplement tellement idiote que j'ai préféré faire ma propre consigne. Après tout, on est jamais mieux servi que par soi-même. N'est-ce pas vous même qui l'avez dit lors de votre premier jour ici, il y a peu de temps ?"

Anthony écrasa son pied avec sa chaussure mais elle ne releva pas, serrant les dents en lui donnant un coup de coude dans l'abdomen.

-"Qu'avez-vous-" Ombrage serra sa baguette dans sa main mais soudain sembla reprendre contenance, souriant, crispée. "Que venez-vous de dire ?"

-"Exactement ce que vous venez d'entendre."

Harry se tourna vers Anthony en le suppliant de faire taire son amie, mais ce dernier fit signe qu'il ne pouvait rien faire d'autre que la laissait faire.

Ombrage ne dit rien, posant son regard sur chaque élève pour évaluer leurs réactions.

Draco, dans un coin, parlait avec Blaise sans même faire semblant de prêter à la stupide Serpentard qui faisait honte à sa maison qu'il chérissait.

-"Je comprend votre point de vue, Mademoiselle Dumbledore." Elle eut un ricanement aigu. "Malgré tout, vous ne devez pas oublier que vous recevez les ordres de vos professeurs et supérieurs, chose que votre père a toujours prôné. N'est-ce pas ? Alors, si je vous donne une consigne, vous la suivez."

Ariana se renfrogna.

-"Bien entendu, professeur. Dans ce cas-là, j'ai déjà fini mon devoir."

Elle lui tendit un parchemin qu'Ombrage attrapa avant de regarder le recto, puis le verso. Elle releva les yeux pour apercevoir le sourire en coin d'Ariana qui la toisait.

Son calme s'envola instantanément.

Elle déchira le parchemin et le lui renvoya.

-"Qu'est-ce donc que cette plaisanterie ?" Hurla-t-elle avec sa petite voix. "C'est un parchemin vide."

-"Effectivement. Je n'ai pas de réponse puisque votre question est trop idiote pour que mon brillant cerveau y trouve une quelconque réponse qui puisse me satisfaire."

Ombrage regarda ses élèves en quête d'aide mais tous détournèrent le regard, complices ou ennuyés.

-"Vous viendrez dans mon bureau à la fin de l'heure, Mademoiselle Dumbledore." Elle esquissa un sourire mesquin. "Est-ce satisfaisant ?"

Ariana hocha la tête et inclina la tête.

-"C'est trop d'honneur, professeur."

Le cours continua, Harry finissant par commettre un nouvel impair qui lui valut un rendez-vous à son bureau, faisant ricaner Ariana qui allait finalement - peut-être - avoir la chance de parler avec l'Elu, elle qui ne lui avait que vaguement adresser la parole.

Le cours arriva enfin à sa fin, et Anthony rangea ses affaires sans cesser de toiser Ariana.

-"Tu ne pouvais pas t'en empêcher, n'est-ce pas ?" Il eut un soupir. "Dumbledore ne sera pas toujours là pour te protéger, Ariana."

-"Je sais, Tony. Je n'ai pas besoin de lui pour me protéger." Elle lui fit un clin d'oeil. "Je t'ai toi, après tout."

Il eut un rire à peine étouffé.

-"Ne compte pas sur moi pour te sortir de ce pétrin. Débrouille-toi seule."

Il prit son sac et sortit de la salle en marche arrière, ne quittant pas son regard jusqu'à ce que la porte se referme juste derrière lui, laissant Harry et Ariana seuls.

Ils ne se parlèrent pas, n'ayant rien à se dire, gênés tous deux de cette situation.

-"Prenez ceci."

Ombrage redescendit de son bureau et leur donna une plume chacun, qu'Harry reconnu instantanément.

Il regarda Ariana qui en enlevait les poils un par un, visiblement concentrée, et faillit rire tant il voyait que cela énervait Ombrage.

-"Vous allez m'écrire ceci." Elle alla l'écrire sur le tableau avec sa craie, ayant laissé sa baguette dans son bureau. "Je ne dois pas remettre en cause l'autorité de mon professeur."

Ariana leva enfin les yeux de sa plume qui n'était plus qu'un bout de kératine coupé en biais.

-"Mais professeur, je n'ai jamais remis en cause votre autorité." Elle eut un sourire. "Seulement votre enseignement."

-"Mon enseignement est celui du ministre lui-même, Mademoiselle. Oseriez-vous le remettre en doute ?" Elle s'avança d'un pas, tentant de l'effrayer.

Ariana haussa les épaules.

-"Tout dépend, professeur. Est-il réellement aveugle au point ne pas croire au retour de Vo-"

-"Bien sûr que non, professeur." La coupa Harry en parlant fort. "Ariana ne fait que donner son avis sur votre consigne d'aujourd'hui, elle ne remettrait jamais en doute le ministre."

Ombrage regarda Ariana, attendant qu'elle reprenne sa phrase. Ce qu'elle ne fit pas, la fixant.

Finalement elle soupira, se massant l'arête du nez.

-"Recopiez-moi ça."

Elle alla s'asseoir sur sa chaise et Ariana jeta un coup d'oeil à Harry qui avait commencé à écrire.

Elle fronça les sourcils, regardant la main du garçon se teinter de rouge. Puis, finalement, vinrent se graver les lettres que lui-même encrait.

Elle regarda sa propre main, pour le moment aussi lisse que son papier vierge.

Puis releva les yeux vers Ombrage qui la fixait en souriant de toute sa hauteur sur son estrade, levant un sourcil avant de designer son parchemin vide.

Sans un mot, Ariana serra ce qui restait de plume dans sa main, contractant la mâchoire.

Puis commença à écrire, ne laissant transparaître que la satisfaction de voir Ombrage si obsédée par son sort tandis que sa main brûlait comme si les enfers l'appelait à eux.

Harry termina le premier, passant sa main vierge sur l'autre, brûlante.

-"Vous pouvez disposer, monsieur Potter." Indiqua Ombrage mais il resta, attendant qu'Ariana finisse.

Puis, lorsque le professeur attrapa leurs deux parchemins pour les ajouter à sa collection et qu'elle disparut dans son bureau, Ariana abandonna son visage impassible et se mordit la lèvre inférieure, laissant ses larmes de douleur rouler sur ses joues amères.

Harry la regarda faire sans un mot, ses lèvres se plissant d'empathie.

-"Je vais te raccompagner à ta salle commune." Dit-il d'une voix qu'il aurait souhaité plus douce.

Elle releva la tête.

-"Je vais bien, pas besoin." Elle se leva et sortit de la salle, laissant son bras douloureux pendre près de son corps comme si de rien n'était.

Et lorsqu'elle sortit de la salle, il se leva finalement et en sortit également, la regardant marcher vers sa salle d'une démarche assurée aux pas tremblants.