-"Sur ce, je vous souhaite à tous de belles vacances de Noël, nous nous revoyons dans une semaine lors de la rentrée." Ombrage eut un sourire crispé et tapota dans ses mains, satisfaire de la fin des cours. "Mademoiselle Dumbledore, veuillez attendre, j'ai à vous parler."
Ariana, qui discutait avec Anthony, fit la moue et croisa le regard d'Harry qui parut navré avant de sortir.
-"Tu veux que t'attende ?" Murmura Anthony mais elle lui donna un coup d'épaule.
-"Va faire ta valise, on se rejoins devant ma salle commune dans une heure." Dit-elle et il hocha la tête avant de se lever, de récupérer ses affaires et de partir.
La salle se vida, petit à petit, et Ariana resta assise sur sa chaise, se rongeant les ongles sans savoir pourquoi - après tout elle n'avait rien fait de mal.
Elle baissa le regard vers sa main dont les marques de ses punitions précédentes se faisaient encore visibles, comme indélébiles sur sa chair, ancrées comme gravées dans la pierre.
-"Mademoiselle Dumbledore."
Ombrage termina de dépoussiérer son bureau propre et eut un sourire, l'invitant à se lever de table pour la rejoindre dans sa pièce exiguë à l'étage supérieure, ce qu'elle fit, se concentrant pour ne pas regarder les porcelaines de chatons.
-"Vous souhaitiez me parler, Madame ?" Demanda Ariana en prenant place sur le fauteuil face à elle.
-"Professeur." La corrigea Ombrage et Ariana fit semblant d'être désolée.
-"Navrée, vous ne l'êtes que depuis si peu, je n'ai pas encore l'habitude."
Ombrage se crispa, sur sa chaise rose, et serra son crayon qui se cassa entre ses doigts.
Elle se racla la gorge, reprenant contenance.
-"Je souhaiterais que vous rejoigniez ma brigade."
-"Une brigade ?" Demanda Ariana. "Est-ce-que cela apaisera les brûlures de mes mains ?"
Ombrage contracta la mâchoire devant son visage faussement innocent.
-"Cela vous rapportera des points de participation, pour le BUSE. Des points non négligeables."
-"Mais si j'ai les meilleures notes dans toutes les matières, ces points ne me seront d'aucune utilité." Objecta Ariana et Ombrage inspira lentement, comme pour s'empêcher de commettre quelque chose qu'elle regretterait.
La voir dans ses derniers retranchements mettait Ariana dans une joie profonde, et elle s'installa plus confortablement sur son fauteuil.
-"Dites-moi simplement lorsque Harry Potter et ses amis feront quelque chose d'étrange." Termina Ombrage en souhaitant la faire partir au plus vite.
-"Je ne suis pas proche d'Harry, je ne pourrais vous être d'aucune utilité. Demandez plutôt à Ron ou Hermione."
-"Ils sont de mèche avec lui." Rétorqua Ombrage et Ariana fit semblant de réfléchir.
-"J'ai comme l'impression que vous êtes déjà au courant de ses agissements, professeur." Elle eut un sourire. "Serais-ce possible qu'il fasse quelque chose de légal et que vous n'ayez aucun moyen pour le punir ? Est-ce pour cela que ça vous énerve ?"
Ombrage se leva, les mains tapant contre son bureau.
-"Sortez. J'ai des choses à faire."
-"Prévenez-moi si cette brigade finit par être intéressante." Ariana s'inclina, penchant le haut de son corps et fixant le sol de ses yeux aciers, avant de se relever et de sortir, les lèvres étirées en un grand sourire, les mains tremblantes.
*****
-"Vous restez ici pour les vacances ?"
William esquissa un sourire en aidant Ariana à faire monter ses bagages dans le wagon.
-"Avec la Reine, oui. Elle souhaitait se reposer tant que vous êtes tous chez vous, puisque c'est sans doute sa dernière fois ici, à Poudlard."
Ariana hocha la tête, comprenant.
-"Nous nous verrons lors du tournoi de vol, alors." Elle eut un sourire. "Passez un joyeux Noël, William."
-"Toi aussi, Ariana."
Elle tendit sa main par réflexe et il la fixa, n'étant pas l'étiquette qu'elle devait appliqué.
Elle fixa sa main tendue paume contre terre, comme si son geste l'étonnait elle-même.
-"Navr-"
Elle se tut lorsqu'il l'attrapa tendrement et y déposa un léger baiser, ses lèvres effleurant à peine sa peau. Il relâcha sa main, souriant.
Puis sans un mot, partit saluer d'autres élèves.
Elle le fixa s'éloigner un instant, perdue dans ses pensées, avant qu'Anthony ne la tire par le col pour monter dans le wagon.
Ils allèrent s'asseoir dans leur compartiment habituel et Draco, affalé sur sa banquette, les jambes sur celles de Pansy qui parlait avec Daphnée, eut un ricanement.
-"Tu penses pouvoir te le mettre dans la poche ?" Cria-t-il pour que tous entende mais Ariana savait qu'il lui parlait. "William. Les Windsor sont très attachés à notre famille, un mot de ma part et tu ne lui parleras plus jamais."
Elle lissa sa jupe avant de s'asseoir sur la banquette face à Anthony et Terry sans daigner le regarder le stupide garçon qui attendait sa réponse.
-"Il faut croire qu'à force de se voir forcer à parler avec des sous-doués, William a finit par apprécier d'être en compagnie d'être une personne aussi respectable que moi." Elle lui lança un regard en biais. "Et quand je parle de sous-doués, je parle évidemment de toi, au cas où tu ne l'aurais pas compris."
Elle vit ses traits de visage se tendre et eut un sourire satisfait avant de commencer à parler à Terry de tout et de rien, discutant de leurs vacances respectives pendant qu'Anthony cherchait de quoi manger dans son sac à dos.
Sa vision se troubla, soudain. Elle retint une grimace, pensant sans doute que ça devait être un effet secondaire de ses règles - pourtant elle les avait eu la semaine précédente.
Mais les sons devinrent alors indistincts, et elle finit par ne plus entendre Terry lui parler, attrapant son visage avec ses mains, sentant quelque chose la marteler comme pour la réveiller.
-"Mon enfant."
Qui était-ce ? Albus. Oui, elle reconnaissait sa voix.
-"Mon Ariana."
Elle sentit sa tête retomber lourdement en avant soudain, ses mains la lâchant comme si la douleur était trop dure à supporter, glissant sur ses jambes, et son front frappa contre la table du train.
Elle crut entendre vaguement Anthony l'appeler et se lever pour attraper son corps fébrile, mais ses yeux se fermèrent alors, lâches, et elle plongea dans le néant.
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|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]
Fanfiction"Les Hommes ne naissent pas mauvais, Draco. Ils le deviennent." ***** ❝Lorsque le lac noir se teintera de sang, Alors les cloches sonneront l'allégresse, Mais tout ne sera que tristesse Car une reine ne peut vivre le...