Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
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Joelle n'a qu'une seule...
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UNE RUPTURE AMICALE est aussi douloureuse qu'une rupture amoureuse.
Je n'avais encore perdu personne à l'époque où je l'ai compris, mais j'étais déjà persuadée que l'amitié avait une valeur suprême, même sans les nuits de sexe et les baisers langoureux. Pour la simple raison que le lien amical ne vient pas d'abord du physique mais de nos âmes qui se lient.
C'est de l'amour, tout simplement. Celui qui nous fait réaliser très vite qu'on trouve une certaine quiétude en la présence de l'autre. Et qu'untel ou unetelle, est une personne avec laquelle nous savons que nous allons, et voulons, créer des souvenirs joyeux et inoubliables.
C'est ce que j'ai pensé de Will et Sally lorsque j'ai été assez mature pour comprendre le sens et la valeur de l'amitié.
Je descends du Free Ride, des taxis dont on jouit gratuitement à Santa Monica dès qu'on leur envoie notre localisation et notre destination. Je prends mes bagages, valise et vélo, que le chauffeur a fait descendre pour moi. Puis, je le remercie et accroche premièrement ma bicyclette sur un arceau pour la nuit.
Comme il a garé en face de la plage, laquelle se trouve de l'autre côté des deux chaussées, je monte directement l'escalier en quart tournant avec ma valise. Les marches en bois de cette résidence blanc cassé sont moindres. C'est sympa bien que ça reste dangereux. Des visiteurs inattendus pourraient monter facilement.
Un volet fermé sur la petite vitre de la porte m'empêche d'être aperçue à l'intérieur du loft. J'en profite pour regrouper mon courage en fermant les yeux.
Malgré le fait qu'elle avait l'air particulièrement sincère, l'idée que je puisse être un poids dérangeant dans son petit cocon, même rien qu'une nuit, m'est assez désagréable. La seule chose qui me rassure un tant soit peu c'est de me rappeler que demain j'aurai trouvé quelque part où aller.
La porte s'ouvre soudain, m'arrachant abruptement de mon moment de méditation tranquillisante.
— Je me disais bien que j'avais entendu du bruit. Rentre, Sally est sous la douche.
Son amie, une serviette de bain humide couvrant ses cheveux châtains, s'écarte de l'entrée pour m'accorder le passage.
Je m'introduis dans la cuisine contemporaine au mur jaune très pale. Un étalage de carreaux de diverses couleurs primaires sont cimentés sur une partie du mur perpendiculaire à l'endroit où se trouvent l'évier et la gazinière.
Des petits pots de fleurs colorés dispersés un peu partout décorent la pièce et certaines étagères en bois clair. Comparé à mon ancien appartement, c'est nettement plus cosy.
— Je m'appelle Tallulah, au fait, déclare-t-elle en me tendant une main que j'empoigne maladroitement.
— Joelle.
— Enchantée.
Elle me sourit avant d'aller refermer la porte à clé.
