Chapitre 35

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JE RETIRE LES CLÉS DE LA SERRURE ET REVIENS UN PEU SUR MES PAS

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JE RETIRE LES CLÉS DE LA SERRURE ET REVIENS UN PEU SUR MES PAS.

— J'allais le faire au retour de ma petite quête.

C'est sincère, j'ignore juste le temps que ça m'aurait pris pour passer outre ce que j'ai vu, et le retrouver comme si de rien n'était dans la boite de nuit factice. Désormais, plus besoin d'attendre aussi longtemps.

— Tu montes... ? l'invité-je.

Il hoche insensiblement la tête et me rejoint. Je rentre la première dans la maison et allume les lumières de la cuisine. Je veux retirer mes chaussures mais me retient. Marco ferme la porte lorsqu'il est à l'intérieur. Le silence devient de plus en plus religieux.

Le surfeur s'adosse sur le battant, et moi, j'accroche mes mains derrière moi, sur le rebord du comptoir derrière moi où j'ai aussi posé les clés de l'appart'. Nous ne parlons pas d'abord. On se regarde. Se parcoure avec tant de délicatesse que je pourrai pleurer rien que de repenser à la façon dont je l'ai blessé.

— J'ai pris mes distances pour comprendre ce que tu m'as dit l'autre soir à San Diego...

— Concernant tes parents, je ne voulais pas te ---

— C'est tout ce que tu m'as dit après qui m'a blessé, me coupe-t-il d'un ton calme. Et tu avais raison sauf sur un point. Je ne suis pas un manipulateur...

Remarquer que c'est de cette manière qu'il a saisi mon discours ce soir-là m'aide à mieux comprendre sa colère. Je crois que même moi, si la personne que j'aimais me traitait de manipulatrice quand mes intentions sont différentes, je l'aurai eu en travers de la gorge.

— Je ne suis pas certain de faire le bien pour que vous restiez accrochés à moi.

Au risque de voir cet échange paisible devenir le théâtre d'un autre affrontement, j'ose lui dire le fond de ma pensée avec toute la bienveillance du monde :

— Je crois quand même que tu crains l'abandon d'une certaine manière.

Marco croise ses bras sur son torse en s'appuyant mieux sur les rebords de l'encadrement de la porte. Il songe à mes mots un instant, et finit par hocher insensiblement les épaules en penchant sa tête sur le côté quand il répond :

— Peut-être bien, je ne sais pas.

Je ne lui en veux pas de refuser de voir cette autre vérité en face. Moi-même j'ai eu du mal à accepter après mon accident de voiture que j'allais si mal qu'il me fallait participer à un groupe de soutien.

Il se redresse en fourrant ses mains dans ses poches.

— Mais ce dont je suis sûr c'est que la vie m'a juste tellement assommé que lorsque je suis sorti du gouffre, j'ai choisi de donner ce qu'il me restait de bien aux autres.

Pourquoi est-ce si triste et beau à la fois ?

— Parce que j'ai vu à quel point le monde manquait cruellement de compassion.

Le Pacte Des Héros | TOME 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant