Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
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Joelle n'a qu'une seule...
🎵 The Big Aisle - John Runefelt Juillet, San Francisco
« On vit pour rire », disait toujours ma mère pour justifier le fait que certains aspects de la vie ne devaient pas être pris trop au sérieux puisque l'on finit tous par mourir un jour ou l'autre. Je suis plutôt d'accord avec cette philosophie aujourd'hui. Surtout lorsque tu n'as plus qu'un but : remplir tes albums de souvenirs.
Depuis plusieurs jours, Marco et moi partageons notre temps entre plusieurs activités : le surf, visiter l'ile et passer du temps de qualité en amoureux. De son côté, il visite très souvent ses grands-parents ainsi que ses amis, et il profite pour apprendre à connaitre sa petite sœur en sortant avec elle.
Un soir, alors que nous trainons dans la chambre à rien faire, je m'assois sur le lit avec mon PC sur les genoux. Mon cœur bat la chamade et mes mains n'ont jamais été aussi moites. Les résultats du concours de court-métrage ont été annoncés. Marco s'assoit à côté de moi en silence. On dirait ces gens qui attendent de voir les universités dans lesquelles ils ont été acceptés avec les membres de leur famille.
Je clique sur le lien qui mène à la page de résultat. Mon cœur ne tient plus en place. En plus, le hasard a voulu que la connexion soit lente à ce moment précis. La bague antistress tourne lentement autour de mon doigt, un mouvement mécanique qui accompagne mes pensées anxiogènes.
Mon pouls semble s'arrêter lorsque la page apparaît enfin. Je l'examine attentivement, mais je n'ai pas besoin de chercher bien loin, car le classement final est affiché en grand. Impossible de ne pas voir que...
— On n'est même pas dans le top 5.
Je ferme mon ordinateur. Toute la pression redescend, me laissant avec une couche importante de déception et de désillusion.
— Je croyais vraiment en nous...
Marco pose ses mains sur mes épaules et m'offre un massage réconfortant. Il m'embrasse ensuite sur la joue avant de se lever. Son attitude m'étonne.
— Où sont passées tes paroles positives ? demandé-je. Toi aussi tu ne crois plus en moi ?
— Bien sûr que si, réplique-t-il. J'ai juste conscience qu'il y a des échecs ou on a besoin de se morfondre un peu plutôt que d'entendre tout le temps les mêmes paroles d'encouragements.
Je hoche la tête.
— Tu as raison, soufflé-je en me laissant tomber sur le matelas qui rebondit un peu. Je suis nulle !
Surpris, Marco hausse les sourcils, une manière de dire que ce n'est pas exactement ce genre de plainte qu'il avait en mémoire. Toutefois, il ne pipe mot et me laisse me morfondre dans le silence infernal de mes pensées. Il sort de la chambre, direction sa pause cigarette.
Je tire mon téléphone lorsqu'il annonce une notification de SMS.
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