Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
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Joelle n'a qu'une seule...
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J'AI ENFIN TROUVÉ UN APPARTEMENT !
Enfin, surtout en théorie. Il me manque encore à envoyer des documents importants à l'agence et à signer le bail d'ici la semaine prochaine.
Sauf qu'à présent, un dilemme se présente. Je ne sais pas si je suis toujours autant attachée à Los Angeles. Si ce n'est plus le cas après avoir signé le contrat, et que je décide finalement de rentrer à Chicago, je serai bloquée avec une clause d'un an sous le bras.
Mais en plus, j'ai vraiment envie de passer du temps avec ma mère. J'ai beau avoir vingt-deux ans en septembre mais je ne me fais toujours à l'idée de l'avoir aussi loin de moi. Je suis très bien placée pour savoir que le temps sait briser les plus belles histoires en un claquement de doigt.
Fenêtres de la chambre désormais closes, je lève mon regard vers Sally. Elle vient de finir de fumer et moi de faire le tri dans les dossiers de mon ordinateur. J'ai retrouvé un ancien script inachevé que je voulais présenter à un concours de scénario l'année dernière. Je compte bien m'y attaquer de nouveau. Un jour... Dès que j'aurai enfin commencé à écrire le script de montage des vidéos de cet été.
Je ferme mon ordinateur et le pose sur la table de chevet.
— L'appartement est calme sans la grosse voix de Randall, remarqué-je.
— Et comment.
Randall est parti en début de semaine, son secret gardé bien au chaud par moi.
Sally s'étire avant d'épousseter son jogging. Je marche jusqu'à la penderie dans laquelle elle m'a fait un peu d'espace malgré mes vaines excuses pour que ça n'arrive pas. Je retire mon haut qui empeste la nicotine et le jette dans le panier.
— Chicago ne te manque pas parfois ?
Je pivote mon corps vers Sally avec mon nouveau t-shirt.
— Non.
C'était une réponse bien sûre et prononcée bien trop vite pour quelqu'un qui jurait qu'elle finirait ses jours dans notre ville natale.
— Je n'ai pas de grande attache émotionnelle là-bas.
— Et ta famille ?
Elle me coule un regard que je ne parviens pas à déchiffrer.
— J'ai besoin de plus que ça.
À sa réplique distante s'ajoute un air nonchalant. Elle recentre son attention sur son portable.
— Tu prévois de rentrer, toi ?
— Peut-être à la fin de l'été, réponds-je. Je n'en suis pas encore sûre.
— Tu ne te plais plus ici ?
Je hausse les épaules.
— Je crois que j'ai surtout envie de changer d'air et de me retrouver d'une certaine manière.
