Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
•••
Joelle n'a qu'une seule...
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RANDALL.
Il est accoudé contre les balustrades et observe les vagues danser et s'échouer sur le sable. Par reflexe, mes doigts glissent encore sur ma bouche comme pour effacer toute trace du passage de Landon.
— Tu es là depuis quand ? le questionne Landon.
— Quelques minutes...
Le demi-frère de Sally prononce une suite de mots incompréhensible, avant de bafouiller ouvertement :
— N'en parle pas à Iris, mec, je t'en prie.
— Rien vu, rien entendu, réplique un Randall nonchalant.
Landon parait rassuré, mais pas moi. Je n'aime pas le fait que Randall m'ait vu dans cette posture. Je crois même que ça me toucherait si ça le décevait.
Avant de s'en aller, Landon me coule un coup d'œil inondé de regrets, et quitte le porche.
Quand il rentre dans l'appart où il passe son séjour, Randall vient vers la largeur de sa balustrade, je fais de même. On est plus qu'à un mètre l'un de l'autre.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
Les mains mollement posées sur la rambarde, je triture ma bague antistress et à l'instant où j'expire, je déballe absolument tout. De mes cachoteries à Sally à la folie de cette nuit.
Randall m'écoute sans jamais m'interrompre, ou même me donner l'impression d'être la pire amie sur terre. Rien que pour ça, alors qu'il a sûrement ses propres problèmes qu'il doit ressasser, c'est lui le meilleur ami sur terre à cet instant.
Quand ma longue litanie s'essouffle enfin, j'appréhende le silence de Randall en le fixant à peine dans les yeux.
— Sois honnête avec Sally, vous le méritez toutes les deux.
Mes épaules se détendent aussi légèrement que le poids d'une plume. J'opine du chef et, tout de suite convaincu, ses pensées le saisissent encore et son regard m'échappe. Je le parcoure.
— Qu'est-ce qui te garde éveillé à cette heure ?
— Ma famille...
Au ton qu'il a employé, je sais qu'il n'a pas terminé sa phrase alors je patiente.
— Cette journée de merde...
Les deux sujets m'intriguent, mais inconsciemment, j'ai déjà fait mon choix.
— Tu ne m'as jamais parlé de ta famille.
— Il n'y a rien à dire de négatif à part que la vie de cinq personnes dont la mienne repose sur moi depuis cette nuit, m'apprend-t-il.
Même sans avoir une idée de ce qu'il insinue, mon estomac se tord d'inquiétude.
