Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
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Joelle n'a qu'une seule...
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QUELQUES JOURS PLUS TARD
J'allume ma camera et filme Alex. Devant moi, elle dribble au milieu du trottoir alors que l'on marche jusqu'à l'appartement, escortée par le coucher de soleil. Après mon après-midi de boulot à la boutique, je l'ai rejoint à Venice Beach pour ses entrainements quotidien. Les autres vaquent à leurs tâches professionnelles depuis la matinée.
Sur le long chemin de pavé encadré par des palmiers et la plage, Alex joue entre les deux ou trois piétons qu'on rencontre, et commente elle-même son match avec un entrain qui continue de me fait sourire même quand certains joggers font naitre ma gêne en la regardant de travers.
Sans cesser de commenter, Alex opère un tour de 180 degrés et dès qu'elle est face à la caméra, dribble, saute et s'exclame en shootant sur moi :
— Et elle marque !
J'ai subitement fermé fort les yeux et croisé mes mains devant mon visage en couinant d'appréhension.
Je l'entends soudain rire et rouvre les yeux. Rien ne m'a touché car elle a toujours son ballon dans les mains. Je souffle devant cette feinte réussie. Alex porte sa balle contre son flanc et attend que j'arrive à sa hauteur pour remarcher.
— Je suis KO, remarque-t-elle en soupirant.
— Tu t'es donnée plus que les autres fois sur le terrain.
Elle acquiesce.
J'enregistre ma prise et range mon appareil dans ma besace.
— Je compte m'inscrire à la draft de l'année prochaine. C'est une chance qui n'arrive qu'une fois dans sa vie alors je donne tout àpartir de maintenant.
Toutes les révélations dans sa phrase sont nouvelles pour moi. Pire : je ne comprends qu'un quart. Alex le saisit.
— La draft c'est la clé d'entrée pour la NBA, m'éclaire-t-elle sans tarder.
Tout est un peu plus clair ; j'opine du chef.
— C'est ton plus grand rêve ?
Quand je lui pose la question, j'ai déjà plus ou moins un début de réponse. Le mot basket est le b.a. -ba de son vocabulaire et de ses journées.
— Ouais, je veux jouer en ligue professionnelle.
Nous grimpons les marches d'escaliers en bois qui mènent au porche du loft.
Alex farfouille son gros sac de sport en diagonale sur son dos. Tallulah, allée en rendez-vous pro, lui a passé ses clés puisque Sally et elles rentreront à la même heure. Randall, quant à lui, a prévu de rentrer plus tard de son job dans une agence de communication.
Elle sort les clés et les enfonce dans le battant, avant d'enchainer directement :
— Tu veux voir les compétitions que j'ai faites après ma douche ?
