Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
•••
Joelle n'a qu'une seule...
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POUR LA MILLIÈME FOIS, Landon me matte très clairement. Encore un peu, et il se mord la lèvre dans quelques secondes. On dirait que de ce côté, rien n'a bougé : sa perversité est restée au même stade abject.
— On pourrait se faire un câlin de retrouvaille, non ? Ou, le passé n'est pas encore derrière nous ?
Je souffle un rire à la fois nerveux et amusé.
— Je suis bien passée à autre chose, ne t'en fais pas, réponds-je.
— Alors tu ne trouveras aucun mal, renchérit-il en ouvrant ses bras pour m'accueillir.
Contrairement à Sally, Landon a le teint vraiment très matte car ils n'ont pas la même mère. La sienne est sri-lankaise.
Après l'avoir longuement observé et noté mentalement quelques caractéristiques, je lâche :
— Non, ça ira.
Aussitôt dit, aussitôt je fais volteface et chemine en direction des escaliers. Je le sens accélérer derrière moi.
— La petite Jojo est toujours aussi pudique et coincée ?
Pas le moins du monde offensée, je réplique d'une voix mélodieuse sans me retourner :
— Non, la petite Jojo n'est juste plus intéressée par les gars qui ne pense qu'avec leur troisième bras.
Il ricane.
Lorsqu'il intervient de nouveau, il est déjà à ma hauteur, nous sommes sur le porche :
— Et le type, là, Marco, c'est ton petit-ami ?
Bien sûr, j'ignore sa question. Il n'a pas besoin de connaitre ma vie privée. Cependant, je me mets quand même face à lui. Puisque nous sommes déjà à quelques pas de la porte et du désastre, je pense qu'il est préférable d'aborder un sujet qu'il va forcément trouver plus important.
— J'ai l'intention de dire aujourd'hui à Sally pour nous deux, dis-je doucement. Dans les draps.
Landon me dévisage, perplexe, comme s'il essayait de déchiffrer quelque chose. Il finit par secouer fermement la tête.
— Je crois que c'est une très mauvaise idée.
C'est à moi désormais d'afficher une mine sceptique. D'aussi loin que je m'en souvienne, il souhaitait que Sally sache pour nous deux.
— Pourquoi ?
— Ça fait des années qu'on garde le secret, ce serait idiot de le trahir maintenant.
— Je suis en train de renouer avec Sally, je veux que les bases soient solides cette fois.
Landon arque un sourcil.
— Même si elle te déteste ?
— Elle l'a déjà fait, et elle l'a surmonté, répliqué-je.
— Cette fois, elle va te haïr pour de bon de l'avoir pris pour une demeurée sous son propre toit.
