Chapitre 36

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QUAND BIEN MÊME CETTE CONVERSATION et une partie de sa conclusion est positive, je n'ai pas menti sur un point : j'ai besoin de ressasser pendant des heures cette histoire de lit partagé

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QUAND BIEN MÊME CETTE CONVERSATION et une partie de sa conclusion est positive, je n'ai pas menti sur un point : j'ai besoin de ressasser pendant des heures cette histoire de lit partagé. Je dois trouver dans sa version des éléments qui me pousseront à le croire les yeux fermés.

De retour chez Randall, des invités dorment sur le canapé, ça pue la sueur et le vomi à plein nez, le volume de la musique a baissé, presque plus personne ne danse et il y a plus d'espace pour circuler. Signe que la fête tire doucement sa révérence. Après avoir regardé l'heure sur mon portable, je comprends vite pourquoi. Il est déjà deux heures.

Je balaie la pièce tamisée du regard à la recherche d'Alex ou de Randall puisqu'alcoolisée, ce sont les seules que je me sens capable de reconnaitre ce soir. Mon parcours s'arrête sur une crinière locksé retenu en un chignon. Une main m'interrompt sur ma marche.

— Joelle, salut, dit le mec à la casquette à l'envers. (Il retire sa cigarette éteinte d'entre ses lèvres.) Tu aurais vu Marco ?

Teint ébène. Allure relax. Si je ne me trompe pas, c'est le meilleur pote de Marco. Je me souviens que je lui avais trouvé un côté plutôt détente devant le fastfood où je les avais méprisés malgré moi.

— On était ensemble chez Sally, l'informé-je. Doug, c'est ça ? demandé-je amicalement.

— Je savais que je n'avais pas un visage qu'on oublie, me taquine-t-il avec un clin d'œil. Ça va mieux vous deux ?

Wiggins m'avait déjà laissé savoir que Marco parlait de moi chez eux, mais le découvrir de la bouche de son meilleur ami a une saveur plus agréable.

— On peut dire ça.

— C'est un con, pas vrai ?

— Non, pas du tout, soufflé-je avec un petit sourire plissé.

— Si, parfois.

Il parait si sérieux que ça me met à l'aise.

Trois secondes plus tard, c'est à son tour de laisser un petit rire lui échapper devant ma mine incertaine et gênée car je ne trouve pas la réaction adéquate.

— Je te taquine, m'avoue-t-il en souriant. (Il me touche l'épaule en partant, et dit) : Fais attention à toi.

Comme je le sais déjà, Marco et lui ont parlé de moi. Alors pourquoi ne parait-il pas me détester après les atrocités que j'ai pu dire à son ami ? À moins que ce soit leur truc à eux, ça : ne pas se mêler des histoires des autres. Ça ne m'étonnerait pas à vrai dire.

Je m'approche de Randall. Il discute avec un mec à la peau bien mélaminé, c'est ce trait physique qui me permet de savoir que je ne passerai pour une snob puisque je sais déjà que je ne le connais pas.

— Dis, tu aurais vu les filles ?

— Dans la salle de bain.

Je le remercie et m'éclipse.

Le Pacte Des Héros | TOME 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant