Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
•••
Joelle n'a qu'une seule...
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ASSISE À CALIFOURCHON sur la planche de surf, avec les épaules arrosées de rayons de soleil et les jambes baignés dans la mer, Marco tape une fois sur la bordure gauche de mon surfboard sans me quitter des yeux.
— Ne pose surtout pas tes mains sur les rails, autrement...
— La planche risque de pivoter sur le côté, complété-je sans pouvoir m'empêcher de sourire finement devant sa mine de maitre de primaire qui attend que ses élèves répètent la leçon.
Il pointe son index en disant :
— C'est exact.
Ça fait dix mille fois qu'il me répète la même phrase, depuis le temps il aurait dû être assuré qu'elle est bien stockée dans mon cerveau.
— Prête ?
J'émets de grands doutes quant à mes nouvelles compétences pas encore testée. La force musculaire de mes jambes ne m'inspire pas confiance malgré toutes mes après-midis de vélo.
— Oui, réponds-je tout de même.
Marco s'écarte de la planche et je commence à pagayer. C'est sacrément difficile avec le torrent et les vagues qui déferlent sur mon corps.
Le seul point rassurant est que je débute par les mousses. En langage de surf, ce sont les vagues que l'on retrouve sur les bords des plages, les vagues pitoyables. Elles sont les plus prisées par les surfeurs débutants, mais Marco m'a rassuré quant au fait qu'elles étaient aussi intéressantes que les grandes.
— Prépare-toi à en prendre une bientôt !
Son conseil me procure de l'adrénaline. Une bonne adrénaline. Je m'impatiente de sentir la sensation que ça procure de planer sur l'eau.
Je change de sens pour être face à la plage.
Le temps que j'utilise mes bras pour me pousser vers le haut et que je me lève avec les jambes tremblants l'hésitation, la vague m'a déjàpropulsé en avant. Je retombe dans l'eau, les flots me ramenant jusqu'à Marco.
— Ce n'est rien, il y en a d'autres, me rassure mon prof du jour.
J'opine du chef, monte sur la planche et Marco m'aide à me remettre dos à lui. Les essaies sont nombreux et se concluent tous par des échecs, la seule fois où je réussi à me lever c'est lorsque la vague a totalement disparu. Marco note ma mine qui gagne progressivement en reddition.
— Tu y es presque, m'encourage Marco en poussant ma planche.
Je crawl sans les pieds dans cette étendue océanique avec une dernière bribe de motivation. Cette fois, je le sens bien et je suis plus confiante qu'au départ. Surfer n'est pas aussi terrifiant que ça en a l'air. Je sens que je peux tout déchirer.
— Tu vas trop loin, Joelle !
J'incline ma tête en arrière et réalise qu'il dit vrai, en effet. Je cesse de ramer. Lorsqu'au loin j'aperçois une vague intéressante, je me remets face au sable et reproduis les mêmes étapes que j'ai répété en boucle lors des entrainements. L'appui de mes pieds vibrent toujours un peu, mais j'y suis...
