Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
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Joelle n'a qu'une seule...
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CHAQUE FOIS QUE JE ME REGARDE dans le miroir de la salle de bain cet après-midi, j'ai l'impression de briser une règle fondamentale, mais Dieu que ça fait un bien fou ! Mon regard se pose sur mes vêtements qui ne sont pas les miens, mais ceux que Marco m'a prêtés, car je n'ai pas emporté assez de tenues pour ce séjour inattendu. Je lisse le haut large qu'il m'a donné, qui me va un peu grand.
— J'ignorais que tu étais fan de One Piece, remarqué-je.
— Pas que, remarque-t-il avec les yeux qui brillent d'amusement. J'étais aussi un vrai con à l'époque où je me suis dégoté ce t-shirt.
— Je veux l'anecdote !
Je fixe mon regard sur le miroir carré et attrape ma brosse pour ramener mes cheveux en un chignon bas et soigné. Les brins rebelles se glissent entre mes doigts, mais je les dompte rapidement.
— Le grand-frère d'un ancien pote m'avait raconté que ce haut que tu portes faisait partie d'une édition limitée à un seul exemplaire et qu'il valait des milliers de dollars. Son prix d'ami est tombé à cent dollars.
— La suite va me plaire, lancé-je, goguenarde.
Avec un dernier coup de brosse, j'ajuste quelques mèches pour obtenir le look parfait. Je pivote ensuite dos au robinet pour pouvoir avoir Marco sur mon champ de vision. Il est appuyé contre l'encadrement de la porte.
— Je les ai volés à mes grands-parents.
Je reste bouche bée devant Marco, incapable de croire ce que je viens d'entendre.
— Tu as vraiment volé cent dollars à tes grands-parents pour acheter ce t-shirt ?
— Attention, Joon, tu parles de mon t-shirt préféré, me sermonne-t-il. Et oui, j'avais douze ans à l'époque et je voulais ce t-shirt plus que tout au monde, raconte-il, les yeux brillants de joie. Bref, pour la faire courte : mes grands-parents ont découvert ce que j'avais fait et m'ont puni. Un mois sans télévision et internet.
Je jette un coup d'œil au t-shirt en question, un simple t-shirt noir avec un dessin qui semble avoir été usé au fil du temps. Le graphisme au centre du vêtements a perdu plusieurs particules.
— C'est vraiment une édition limitée ?
— Non, il m'a berné.
Je ne peux m'empêcher de me moquer devant son attachement à ce t-shirt et surtout à la grimace qu'il affiche.
Nous sortons finalement de la salle de bain et nous dirigeons vers le rez-de-chaussée, où je commence à enfiler mes chaussures.
— Tu es certaine que tu ne veux pas que je t'accompagne ?
— Oui, j'ai envie de pédaler.
Je me rends au lieu de rendez-vous convenu avec Alex : le terrain de basket. Sans prendre la peine d'accrocher mon vélo à un arceau, je pédale jusqu'à un banc où des sacs et des bouteilles traînent à côté. Je descends de ma bicyclette, la pose contre le banc et avant de m'y assoir moi-même. Alex m'aperçoit tout de suite, alors je lève ma main et l'agite pour la saluer.
