Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
•••
Joelle n'a qu'une seule...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
NOS ASSIETTES DÉSORMAIS VIDES, le ton des conversations ne sont données que par les deux amies. Moi, je me contente d'écouter sans dire un mot. Je crois qu'il me faudra beaucoup de temps, et une conversation intime avec Sally pour laisser aller une bonne fois pour toute ma gêne.
Je me lève et commence à débarrasser, aidée par Tallulah.
— J'ai reçu un message d'une amie, elle vient d'arriver d'Hawaï avec des potes à elle. On est invités à un barbecue chez elle ce weekend.
— Où est-ce ?
— Dans sa maison de vacances à Venice Beach.
— Je passe mon tour, tu sais que je n'aime pas trop les fêtes.
— Allez... la supplie Sally en prenant une voix d'enfant.
Au second refus de Tallulah, mon hôte saisit la taille de son amie et la câline par derrière en continuant de l'amadouer.
Je me demande depuis combien de temps elles se connaissent. Probablement un peu après qu'on a cessé de se côtoyer. Si mon hypothèse est bien juste, leur deux ans d'amitiés semblent être déjà très solide.
J'ouvre le robinet et commence à rincer les plats, en essayant le plus possible de ne pas prêter attention à leurs conversations.
— Et pour une après-midi au musée offerte, c'est toujours non ?
— Je vais y réfléchir très sérieusement.
— Yes !!
Leur proximité fait s'élever en moi un sentiment étrange : le regret d'avoir perdu cette amitié.
— Et toi, Joelle ?
Surprise d'être désormais le centre de l'attention dans cette cuisine, il me faut un certain temps pour dissiper ma latence.
— Moi... moi je dois aller travailler.
— Ah, dommage... énonce Sally en retroussant ses lèvres. Tu travailles où, d'ailleurs ? m'interroge-t-elle sans pouvoir dissimuler sa soudaine curiosité.
— Chez Surf Club, une boutique de surf à deux pas d'ici.
— Ow, lance simplement Sally.
C'était quoi ce « ow » et l'expression sur son visage ?Comme si ma réplique n'était pas ce à quoi elle s'attendait.
Bien que ça m'offense, je ne relève pas. Je ne veux pas l'être doublement en entendant ses explications. Surtout que je crois avoir déjà ma petite idée.
— Sally m'a dit que tu avais fait des études de cinématographie, intervient maintenant Tallulah.
À son air, je sais qu'elle ne comprend pas trop ma condition de préposée aux ventes.
