Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
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Joelle n'a qu'une seule...
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ALLONS DROIT AU BUT DÈS MAINTENANT : je n'ai pas toujours une véritable bonne amie. Ça a commencé bien avant mon accident de la route, mais au collège. Avec Sally, on avait une règle fondamentale : pas de relations amoureuses entre les membres d'une famille. Sally était ma famille. Ses frères aussi en théorie.
Cette règle je l'ai accepté en grimaçant de dégout pour lui faire croire que ça ne m'avait jamais traversé l'esprit. Et quand elle m'a demandé de m'imaginer sortir avec un de ses frères en grimaçant elle aussi, j'ai grigné doublement. Pourtant, à cette époque, je craquais déjà pour Landon, son grand-frère d'un an. Et plus tard quand j'étais en terminale, on avait déjà échangé un baiser.
C'était une erreur que je n'ai pas récidivé avant d'avoir vingt-ans. Sally, qui avait réussi à me « pardonner » pour l'erreur du lycée, a appris ma récidive en nous surprenant chez lui tard la nuit. Moi dormant presque, et lui jouant aux jeux vidéo dans le salon.
Son frère et moi avons menti en disant qu'on était juste amis. À ce jour, je ne sais pas si elle a avalé ça. Mais une chose est certaine, elle s'est transformée en buffle humain ce soir-là, encore plus quand j'ai clamé, je m'en rappelle encore, : « de toutes façons, j'en ai marre de faire semblant que notre amitié a encore un sens, elle est terminée depuis longtemps de mon côté. »
Je m'étais déjà éloignée d'elle à cause de ce nouveau trouble neurovisuel et le deuil qu'on partageait.
Mais là, c'était vraiment la fin de mon amitié avec elle.
Je rentre dans le salon et découvre Iris, Sally et Tallulah. Depuis que mon amie d'enfance a cette longue frange – qui lui va étonnement à ravir ! -, c'est impossible que je la confonde à la texane.
— Salut.
Iris m'adresse un étirement des lèvres poli, et Tallulah un simple hochement de tête. Elles se recentrent aussitôt sur leurs conversations, que je n'essaie pas de déchiffrer, et leurs grignotages. En fond, Friends, la série préféré de Sally, joue.
Je pose mon sac sur le bras du canapé et observe le rangement que fait Sally.
— Où est-ce que tu as trouvé tout ça ?
La table basse est truffée de masques de visages encore fermés, de vernis à ongles, de clips en tout genre pour les cheveux et d'en-cas. En bref, une soirée filles dans sa splendeur.
— Je me suis servie dans les produits de beauté que tu as ramené de San Diego, m'apprend Sally, accroupie, en arrangeant la table. Tu disais que ça devait servir à un truc du genre, c'est le moment d'en faire bon usage !
Elle se lève et les paumes plantées sur sa taille, elle clame :
— Tu as le temps de prendre ta douche.
Je regarde par-dessus mon épaule pour zyeuter l'appart'.
