Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
•••
Joelle n'a qu'une seule...
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HARPER CAPTE MA MINE NIAISE. Je le réalise quand je pose enfin les yeux sur son regard insistant qui ne m'a pas lâché depuis que Marco a quitté la pièce. Je me pince les lèvres pour avoir l'air cordial.
Elle se lève du lit.
— Tu es amoureuse de Marco ?
Je n'ai pas l'intention de lui révéler ce que je pense de lui, mais sa curiosité me prend tout de même de court.
— Je vais attendre en bas.
Je m'en vais qu'elle enchaine :
— Il t'a raconté comment j'ai gâché notre relation ? me demande-t-elle avant de répondre elle-même : Je l'ai trompé.
Elle a prononcé sa dernière confession en se pointant pile devant moi pour me bloquer abruptement le passage sur les escaliers.
— Tu en es fière ?
La blonde continue d'une voix posée en ignorant ma question :
— Et même avec ça, il continue de me faire compter dans sa vie. Pas plus tard que cette semaine il me le prouvait encore.
— C'est super...
Je vais sur la gauche pour la surpasser mais elle me rebloque la route.
— Si je te dis ça, c'est pour que tu saches que Marco met toujours tout le monde sur un piédestal à son propre détriment, me confie-t-elle.
Si ce qu'elle dit est vrai, c'est vraiment tordu. Encore plus si c'est sur ce trait de la personnalité de Marco qu'elle compte pour pouvoir se remettre avec lui.
— Donc, de toi à moi, ne te sens pas spéciale parce qu'il t'a sorti un ou deux mots attentionnés... c'est sa manière de se garantir qu'on ne fuira pas.
Là-dessus, elle s'assure d'avoir bien ancré ses paroles en moi en intensifiant son regard, puis elle me laisse en plomb.
Je la regarde disparaitre. Le masque tombe finalement. Voici enfin la vraie ex-copine de Marco. Harper. La fille qui l'aime tellement qu'elle est prête à me faire descendre de mon petit nuage de n'importe quelle manière que ce soit.
Je descends le premier étage sans savoir où aller d'autres. Heureusement qu'une silhouette que je reconnais sans souci quitte un transat avec un verre vide dans la main. Quand il m'aperçoit, Wiggins change de trajectoire et s'avance. Nous nous retrouvons net dans l'entrebâillement des baies vitrées ouvertes.
— Je ne savais pas que tu étais là.
— Ça fait seulement une dizaine de minutes. (Il opine du chef.)
— Tu viens ? J'allais me servir un autre verre.
Je tourne ma tête vers les escaliers par pur instinct avant de suivre Wiggins sous la véranda. Il se sert un cocktail et m'en propose mais je choisis poliment de ne prendre que de l'eau.
