Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
•••
Joelle n'a qu'une seule...
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ASSISE SUR MON MATELAS, j'observe la porte de la salle de bain s'ouvrir sans parvenir à omettre la pression dans mon abdomen. Marco est partiellement vêtu, ses cheveux mi-long sont en bataille et humides.
Il fouille la poche du pantalon beige qu'il a porté toute la journée.
— J'ai quelque chose pour toi aussi.
Peu importe ce que c'est, je refuse de lui laisser la chance d'éteindre ma déception avant que je n'aie pu dire ce que j'ai sur le cœur.
— Je t'avais demandé de te mêler de tes affaires.
L'incompréhension barre son front tandis qu'il se remet face à moi et pose maladroitement son pantalon sur le bras du fauteuil gris. Il a déjà récupéré ce qu'il cherchait, c'est enfui dans sa paume gauche.
— De quoi tu parles ?
— Tout à l'heure, sur le parking, tu m'as promis que tu attendrais que je sois prête avant de te parler de ce qui ne va pas dans ma vie.
Là, à son regard désolé et à sa tête qui se secoue imperceptiblement de gauche à droite, je sais qu'il a compris de quoi il est question. J'en suis encore plus convaincue car il a coulé un regard à son portable.
— Et toi, tu fais quoi dans mon dos !? Tu empiètes sur... sur ma confiance !
— J'avais juste besoin de comprendre certaines choses.
— Et ensuite quoi ?! m'emporté-je en me levant. Jouer au superhéros et croire que ton devoir est de me protéger contre le monde et ses brutes ?
Il range son poing gauche, celui avec le cadeau, dans sa poche.
— Les choses auraient pu mal tourner de tellement de manières différentes avec ce mec... remarque-t-il pour sa défense.
Je sens mes yeux se regorger d'eau alors que mon regard se fige sur Marco durant un moment de silence où j'essaie de ne pas lui donner raison. Mais les faits sont là. Tout à l'heure, devant Del Sol, j'ai aussi imaginé toutes les choses atroces qui auraient pu arriver, et c'est ça qui m'a fait paniquer. Même pas le fait que Marco ait pu assister à mon plantage.
— Quoi qu'il en soit, tu m'avais promis de ne pas toucher à l'un des moments les plus durs de ma vie, et tu n'as pas tenu ta promesse. Je ne vois pas comment je pourrai croire en ta parole à l'avenir.
Il secoue la tête.
— Je t'avais promis que je ne te poserai pas de questions, pas que je n'essaierai pas de me rassurer par moi-même.
Même si j'aurai préféré que ça aussi, ce soit faux, il a parfaitement raison ; les règles n'ont pas été enfreintes. Je baisse la tête pour qu'il n'aperçoive pas ma nouvelle montée de larmes.
— Je suis désolé de t'avoir blessée, confesse Marco. Mais pour le reste, je le referai encore si ça peut t'éviter ce genre de situations à l'avenir.
