Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
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Joelle n'a qu'une seule...
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QUELQUES JOURS PLUS TARD
Entre les artistes de rues et la population, Santa Monica Pier est animé ce soir. Nous déambulons sur la longue promenade. Moi, avec mon beignet que je n'ai pas encore fini de déguster ; et Marco, les mains dans les poches car il a terminé le sien en deux bouchées.
Nous prenons notre temps pour discuter et découvrir davantage sur l'un et sur l'autre. Les voyages que l'on a faits par exemple.
L'un des seuls voyages qu'il a faits, sans compter Los Angeles, étaient à New-York. Et il a encore réitéré ses propos : qu'il visiterait cette ville encore et encore pour ses hivers, et ce, au détriment de Chicago. Je sais que même s'il le pense, il le dit surtout pour m'embêter.
Comparée à lui, entre l'Inde et les quelques villes des États-Unis que j'ai visité quand j'ai fait mon road trip avec Will, je suis plus ou moins considérée comme une nomade. Je ne tarde pas à lui raconter quelques anecdotes de ce road trip avec des étoiles pleins les yeux.
Je soupire, apaisée, en relâchant les épaules.
— C'étaient vraiment les meilleures vacances de ma vie, lancé-je.
Marco m'effleure simplement du regard.
— Vous vous ressemblez sur bien des facettes d'ailleurs. Will et toi, précisé-je. Sur une en particulier.
— Ouais ?
— Vous prenez un malin plaisir à vous payer ma tête.
Il souffle un faible rire qui n'a rien de chaleureux. Je dirai même qu'il est forcé et nonchalant. Il ralentit quand nous approchons du stand de lancer d'anneaux. Il n'y a presque ou pas de file.
— Ça fait au total... (Il réfléchit.) Quatre soirs qu'on traine ensemble. Sans compter les soirs où on s'est croisé par hasard.
— Hm-hm, approuvé-je en prenant le dernier croc de mon doughnut.
— Tu fais ça avec tout le monde, n'est-ce pas ?
— Quoi, sortir ?
Je ne sais pas trop où il veut en venir alors je me cale sur cette seule réponse et attend en le fixant avec intérêt.
— Ouais, sortir comme ça.
— Ça peut m'arriver, oui...
Je suis perdue mais ça n'a pas l'air de déranger Marco, puisqu'il me tourne le dos pour s'adresser au vendeur de lancer d'anneaux afin de payer une partie. Quand il a ses trois anneaux dans la main, il recadre son attention sur moi.
D'un timbre décontracté, il lance :
— Ce soir, c'est un rencard, OK ? me demande-t-il en ré-glissant son portefeuille dans sa poche.
Mon estomac se noue et cœur tambourine dans ma poitrine. Pourquoi ressent-il le besoin de le dire tout d'un coup ? Heureusement qu'il ne peut pas entendre l'effet qu'une question aussi simple a créé en moi.
