Quand Joelle se retrouve à la rue un soir d'été, elle ne s'attend pas à devoir partager un loft avec des inconnus, et à ce que ce soit le début de l'un des étés les plus mouvementés de sa vie.
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Joelle n'a qu'une seule...
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MARCO A PROPOSÉ de m'apprendre à surfer, mais j'ai poliment décliné l'invitation. J'ai préféré m'assoir pour le regarder prendre les vagues comme un pro, et avec une cool attitude qui m'a obligé à dégainer ma caméra plus d'une fois. Ma caméra est toujours levée même à présent, alors qu'il avance dans ma direction avec sa planche contre son flanc.
Ses cheveux ondulés mi- long ont perdu en volume, mais le fait qu'il les ait dégagés vers l'arrière me donnent un meilleur aperçu de sa physionomie.
Il n'a rien de particulier.
Pas d'yeux verts ou bleus, de bosse sur le nez, ni même une cicatrice, un grain de beauté en plein milieu du visage ou des taches de rousseur qui lui rajouteraient un peu d'unicité. Il ressemble à tous les mecs qu'on pourrait croiser n'importe où et n'importe quand.
C'est le visage parfait si j'oublie le fait que j'aime mieux, pour mon cerveau, ce qui est plus ou moins proche de l'atypique.
Je coupe l'enregistrement et baisse ma caméra quand il est presque à ma hauteur. Marco installe sa planche de surf sur le sable fin de la plage de Venice. Il grimpe l'escalier du poste de secours sur pilotis, lequel est déserté de tout sauveteur.
— Tu es impressionnant, le complimenté-je.
— Merci.
Je vérifie que ma prise est bien enregistrée et pose mon appareil près de moi. Je sens le regard de Marco sur moi, alors je lève le mien, curieuse.
— C'est ta passion ? demande-t-il en s'asseyant sur la marche bleu ciel à côté de moi. La photographie, je veux dire.
Son corps dégage une chaleur mêlée de fraicheur à cause de l'eau d'où il sort.
— Plutôt le cinéma, en fait. L'écriture scénaristique en particulier.
— Tu bosses dans ce domaine ?
Je repense malgré moi à la réaction de Tallulah et Sally quand elles ont appris que j'étais employé dans une boutique de surf.
— Je suis encore au stade où je croise les doigts pour que ce miracle arrive un jour, lancé-je en joignant le geste à la parole.
Marco ne me parait pas convaincu.
— Ça va le faire si tu t'en donnes les moyens.
— Pitié, non...
C'est sympa qu'il ait envie de me rassurer, mais cette sorte de loi d'attraction où il faut user de la positivité ne me convainc pas quand je connais les obstacles auxquels je fais face.
Marco fronce les sourcils.
— Tu ne crois pas en toi ?
— Je pense seulement qu'on ne peut pas toujours réussir tout ce qu'on entreprend, confessé-je. Même avec toute la bonne foi du monde.
