Épilogue

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Ookami avait repris un rythme normal, si on considère normal une cohabitation entre des humains et des loups-garous. Ce n'était pas simple tous les jours, des conflits éclataient mais tout le monde faisait des efforts. Nous travaillions ensemble pour rebâtir le village. Notre force et notre endurance étaient largement appréciés et récompensés par des vêtements ainsi que des fruits, des légumes et des herbes aromatiques qui ne pouvaient pousser sous nos feuillus. Nous partagions parfois nos prises de chasse ou encore de pêche et profitions tous ensemble d'un moment convivial au coin du feu.

Je passais beaucoup de temps avec mon frère mais sa santé ne s'améliorait pas. Il restait muet et son regard avait perdu toute sa gaieté. Élizabeth avait raison, il sentait bien le loup mais ne montrait aucun symptôme même après plusieurs semaines. La pleine lune était à nos portes et nous nous préparions à toutes les éventualités. Deux cellules avaient été grandement améliorées pour nous accueillir. Je craignais cette nuit mais elle était inévitable et je devais faire confiance en nos rénovations pour me garder loin de tout le monde. Ma mère allait bien mieux et n'avait gardé comme séquelle que des cauchemars occasionnels. Elle s'occupait bien de John et le gardait toujours près d'elle. Mieux vaut tard que jamais.

Bastien fût choisi comme chef du village ce qui était, à mon avis, une très bonne chose. Lui, Éli, et quelques autres humains de confiance nous rencontrions au moins une fois par semaine afin de discuter des relations entre nos deux espèces. La paix, la vraie et non un traité, était pour la première fois envisageable.

Les loups qui avaient été rameutés pour la guerre avait eu le choix de rester ou bien de rentrer chez eux. Certains avaient quitté mais la plupart joignirent la meute de façon permanente.

Entre toutes ces responsabilités, je préparais mon départ à venir. Élizabeth avait fini par l'accepter à une seule condition; je devais amener Clara avec moi. Je m'y étais farouchement opposé, considérant qu'elle avait besoin de son aide mais elle avait balayé tous mes arguments. Celle-ci avait bien prit la nouvelle et m'avait même avoué qu'elle trépignait d'impatience à l'idée de prendre la route. Je ne le lui dis pas mais j'étais soulagée de ne pas faire seule ce voyage. En me fiant à ma vision, je savais que nous devions nous rendre dans les zones enneigées du Nord-Est. C'était un début mais les conditions s'annonçaient difficiles parce que non la neige ne m'émerveillait pas le moins du monde.

***

Mes doigts glissèrent sur la paroi moussue. Je me rattrapais de justesse un peu, plus bas, le cœur battant et les membres tremblotants. Pas question de regarder en bas mais je doutais de plus en plus que j'allais arriver au sommet. Je levais les yeux vers Élizabeth qui me regardait en souriant. Elle ne se tenait qu'avec une main et un pied en laissant ses autres membres pendre dans le vide afin d'arriver à me voir.

- Allez Yumi, tu peux aller plus haut!

Je soufflais bruyamment, la respiration hachée. L'alpha avait commencé mon entraînement dès les premiers jours de retour au calme et malgré mon amélioration notable dans le contrôle de ma transformation, mes capacités physiques laissaient à désirer. Je me sentais constamment épuisée alors qu'elle me poussait toujours plus loin ou haut, dans le cas présent. Je n'aimais pas du tout l'escalade.

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant