Chapitre 11

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Je regardait avec horreur ses membres se briser dans des angles inhumains. Le visage d'Éli était déformé par la douleur, elle serrait durement les crocs en émettant des sons qui me torturait. Je savais que les transformations étaient douloureuses mais je n'aurait jamais imaginer que c'était à ce point là. Passer de la théorie à la pratique, dans ce cas-ci, me retournait l'estomac et, avouons-le, me terrorisait.

Je sais ce que vous vous dites; elle ne lui fera pas de mal. N'y pensez même pas parce que je sais moi que leur part humaine disparaît durant les premières minutes sous leur forme animale. Nous avions beau être proches, elle ne me reconnaîtrait pas et son instinct allait la pousser à m'attaquer. Je n'avais pas d'armes... aucun moyen de défense. J'allais mourir dans ma propre chambre sous les crocs de celle que j'aimais.

C'était ce que je croyais fermement jusqu'à ce qu'au travers du voile de la peur, je remarque que quelque chose clochait. Ses os se brisaient mais il ne changeaient pas de forme ce qui aurait du être immédiat. Non, au lieu de celà, ils se réparaient pour mieux se fracturer à nouveau. C'était comme si elle combattait sa mutation. Impossible... 

Et pourtant, plus les minutes avançaient et moins elle tremblait. J'observait la scène, totalement fascinée. Étais-ce du à son besoin de contrôle ou bien à une puissance supérieur à la norme? Peu importe, le résultat était le même; elle rejeta sa transformation.

Tranquillement, je la vit se détendre en respirant de plus en plus lourdement jusqu'à lâcher un énorme soupire en s'asseyant sur le matelas. Elle tourna vers moi son magnifique regard émeraude allégeant mes épaules de la panique des dernières minutes. Je ne vais pas mourir!

Elle détourna les yeux en baissant la tête. Le silence était à couper au couteau. J'étais toujours repliée sur moi-même, dos contre le mur et je la fixait sans bouger. Mon corps était si crispé que j'allais sans aucune doute en garder des courbatures mais je n'arrivais pas à me détendre. Malgré que je voyais bien qu'elle s'était contrôler, mon esprit, lui, ne voulait pas lâcher le morceau. Durant un moment, j'avais été certaine de mourir et cette pensée ne me quittait pas aussi facilement que j'aurais voulu.

Elle finit par se lever avec des mouvements d'une lenteur extrème et s'approcha de moi mais jamais elle ne croisa mon regard pourtant insistant. Pour une fois, le fait qu'elle soit nue n'attirait pas plus que ça mon attention. Tu regarde quand même la... ouais.

Elle s'assit à mes côtés sans un mot, juste assez près pour que je sente sa chaleur mais sans me toucher. Nous restâmes ainsi de longues minutes sans bouger et toujours dans le même silence. Il me semblait moins pesant depuis qu'elle s'était rapprochée mais sans plus. Le bruit d'une porte qu'on ferme me fit sursauter. Ça venait du rez-de-chaussé, avec tout celà j'en avais oublier l'heure et la journée!

Je me relevait d'un bond, animée par une vague de panique totalement différente. Je regardais dans tous les sens, cherchant désespérément ma montre que je repérais sur mon bureau. Après m'entre jetée dessus avec la force du désespoir, je me détendis. Il n'était que midi! Je n'avais donc pas manquer mon test de combat avec mon père. Si j'avais eu la malheur de ne pas m'y être présentée, il m'aurait sans doute tuer. 

Je me laissais tomber sur le chaise en soupirant, c'était trop pour moi tout ça et Élizabeth qui me regardait avec inquiétude... quelle matinée!

- J'ai cru avoir manquer un rendez-vous important.

- Et ce n'est pas le cas?

- Non, il n'est que dans deux heure...

Je lui fit un faible sourire auquel elle ne répondit pas. Son nez était tout plissé et elle détourna le regard vers la fenêtre. Je pris quelques vêtements dans l'armoire et enfilait un jeans et une camisole sans qu'elle ne dise quoi que ce soit. Elle me jetais des regards en coin par moment mais sans plus. Je ne pu m'empêcher de regarder sa peau immaculée briller sous les rayons du soleil. Je voulais la toucher mais une voix dans ma tête me rappelait la terreur que j'avais ressentis un peu plus tôt. Je pris donc quelques vêtements trop grands pour moi, parce que oui elle est bien plus grande et plus musclé que moi et je les lui tendis.

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant