Chapitre 45

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- Tu as tout vu...

Bastien avait chuchoter ces mots sans oser me regarder. Ses yeux étaient fixés sur le sol, vide de toute expression. Il avait revécu les événements au même moment que je les voyais dans sa tête, exactement comme la dernière fois avec Élizabeth. Je pris une grande inspiration, chassant l'odeur horrible du sang et de la décomposition qui semblait vouloir s'installer dans mon esprit. Ces souvenirs ne m'appartenaient pas et pourtant, je savais qu'ils resteraient dans ma mémoire comme si j'avais été à la place de Bastien. 

Il secoua la tête comme pour chasser lui-même ce souvenir horrible avant de reporter son attention sur moi. Son regard était à présent aussi vide d'émotion que ce dont on pouvait attendre d'un soldat comme lui. Il avait sécher ses larmes, ne laissant rien paraître de ce qui venait de se produire.

- Allons-y. Nous n'avons pas toute la journée.

Je déglutis difficilement et me relevais en croisant momentanément le regard curieux d'Élizabeth. Je la rassurais d'un bref hochement de tête et elle remit son masque de neutralité. Encore une fois, je fut impressionnée par sa capacités à cacher ses émotions aussi aisément. Si seulement j'étais capable de faire comme elle... Je fis néanmoins de mon mieux et suivit le commandant.

Comme je le croyais, il nous menait vers la tour de l'horloge. En fait ce n'était pas tant une tour qu'un petit bâtiment ressemblant à une église mais avec une horloge au lieu d'un clocher. Je ne savais pas pourquoi nous l'appelions ainsi mais ça n'avait pas vraiment d'importance. C'était là où se rassemblait le conseil du village et juste à l'idée de me présenter devant eux mes mains étaient moites. Je n'avais jamais rencontré la plupart d'entre eux. Je savais qui ils étaient et en avait croiser certains dans le passé mais je n'avais jamais attiré leur attention. Quelle ironie que je ne les rencontre que maintenant que je ne faisais plus partie des leurs.

- Comment crois-tu que nous serons accueillis?

Bastien se racla la gorge et je sentis son malaise, ce n'était pas bon.

- Je n'en sais rien. Ils sont au courant de votre arrivé mais la plupart d'entre eux ne semblaient pas très enchantés...

- Pas très enchanté... génial.

Il nous arrêta devant les quelques marches qui menaient à la lourde porte d'entré.

- Il faut seulement arriver à les convaincre que votre meute n'y est pour rien et que vous voulez seulement nous aider.

Élizabeth émit un rire sec.

- Seulement les convaincre, tu dis. Permet moi d'être septique. 

- Éli... il faut bien essayer.

Elle se sentait menacée, c'était évident et cette situation était très peu avantageuse pour nous. Nous étions en territoire ennemi et nous apprêtions à entrer dans un bâtiment où ils nous serait pratiquement impossible de nous échappé si la conversation tournait mal. 

- Tu les as chercher durant des années. Peut-être qu'avec l'aide des humains, nous arriverons à quelque chose. Ça vaut le coup d'essayer non?

Elle soupira et serra les dents, non elle n'aimait vraiment pas tout ceci.

- Je n'ai pas le choix.

Une réponse qui était incompréhensible aux yeux de Bastien qui devait se demander pourquoi nous n'avions pas le choix de les aider. Pour moi, néanmoins, tout était bien claire. L'autre Alpha avait fait tué Joshua et notre dernier oméga avait peu de chances de s'en sortir ce qui menaçait l'équilibre de la meute. Il m'avait attaqué et aurait pu me tuer si son but n'avait pas été de me transformer de force. Mon étrange métabolisme semblait prévenir cette transformation mais ça ne changeait pas ce qu'il m'avait fait. Pour couronner le tout, il m'attaquait une nouvelle fois directement en prenant ma famille. Il n'était pas stupide, il savait qu'en faisant ça, il n'agissait pas que contre moi mais surtout contre ma compagne. L'atteindre elle était difficile alors que moi... j'étais une cible facile.

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant