Élizabeth

Chapitre 21

Nous marchions dans la forêt depuis des heures. Je commençait à avoir mal au pieds à force de suivre la meute entre les arbres. J'avais beau courir souvent et être en bonne forme physique, je n'avais pas l'habitude de ce genre de terrain. Il fallait sans cesse passer par dessus des rochers et éviter des racines qui menaçait de me faire tomber à chaque pas. Élizabeth n'était pas restée longtemps à mes côtés, elle menait sa meute en restant en tête. J'aurais pu râler et dire qu'ils allaient trop vite ou que j'étais épuiser mais mon ego m'en empêchais. Et puis, ils auraient pu courir ce qui aurait été bien plus rapide pour eux mais ils me donnaient une mince chance de les suivre en gardant ma dignité. Il n'aurait pas été question de monter sur le dos de l'un d'entre eux ou de me faire porter par l'Alpha. La dernière chose que je voulais était ses mains sur moi.

Elle ne m'avait pas demander de laisser mes armes, à ma grande surprise. J'aurais cru qu'elle aurait voulu garder toute trace d'argent le plus loin possible de sa peau sensible mais elle n'avait rien dit à ce sujet. Savoir que je n'étais pas totalement à la merci des loups me rassurait légèrement même s'il était ridicule de penser que je pourrais survivre s'ils décidaient de m'attaquer. Et puis, je n'étais pas stupide. Même si je devais me battre seule à seule contre Élizabeth, je n'avais aucune mais alors aucune chance de gagner. Ce qu'elle m'avait montrer un peu plus tôt n'était qu'une fraction de son pouvoir. Sa volonté était d'une force étouffante. Si son corps égalait son mental alors elle aurait tout aussi bien pu tuer tout mon groupe sans même s'essouffler.

Malgré ma réticence à garder mes distances avec elle, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander ce qui lui était arrivé. Visiblement, elle avait battu son père mais comment? Il était plus fort qu'elle à l'époque mais elle avait survécu... Dans quel état ce combat l'avait-il laissé? Et par dessus tout, pourquoi ne m'avait-elle pas fait savoir qu'elle était toujours en vie?

Je soufflais en passant par dessus une autre branche, exaspéré et surtout épuisée par ma journée.

- Tu ralentis, Yumi.

Je relevais la tête vers celle qui m'attendais quelques mètre plus loin. Son regard d'une neutralité agaçante m'analysait de haut en bas. Je m'arrêtais, les poings sur les hanches pour la fusiller du regard.

- Désolée d'être une simple humaine! Je te signale que tout le monde n'est pas capable de marcher toute une journée dans ce genre de condition.

- De quelles conditions parles-tu? Je trouve notre rythme plutôt raisonnable mais si tout ce que tu trouves à faire c'est te plaindre, je peux aussi te traîner sur mon épaule!

- Je t'emmerde.

- Pas plus que moi. Maintenant cesse de faire l'enfant et bouge toi un peu. On a pas toute la journée.

J'eu envie de crier tant elle m'agassait mais je me contentais de lui faire un doigt d'honneur en bouillonnant de l'intérieur. Elle même sembla perdre son sang froid en voyant mon geste. Ses yeux prirent une teinte jaune menaçante. En un clignement d'yeux, son visage n'était qu'à quelques centimètres du miens. Je ne pu retenir un hoquet de surprise et je tentais de me reculer mais elle aggripa des épaules, le serrant comme dans un étaux.

- Je ne suporterai pas ce genre d'affront, encore moins de ta part.

- Lâche moi.

Elle ressera d'avantage sa prise, me faisant grimacer de douleur. Je me mordis la lèvre pour retenir un cri.

- Non.

Elle relâcha, néanmoins la pression à mon grand soulagement. Ses yeux avaient aussi repris leurs teinte normale mais j'y voyais toujours énormément de colère. Bravo Yumi... tout ce que tu trouves à faire c'est la provoquer. J'avais beau savoir que c'était la pire des idées, je ne pouvais pas m'en empêcher. Il m'était inconcevable de la laisser gagner.