Élizabeth

Chapitre 15

Cette nuit là, je fus bien la seule qui ne dormis pas à poings fermés. Étendue sur le dos, le fixais mon plafond en me posant mille et une questions. Quand à ma belle louve, elle était un vrai poing mort à moitié étendue sur moi, son nez dans mon cou ce qui semblait être sa position fétiche. Après quelques ébats mouvementés, nous nous étions toutes deux endormie sans même se souhaiter bonne nuit. Mon repos n'a, cependant, pas duré longtemps puisqu'il faisait encore nuit noir quand j'avais ouvert les yeux, incapable de me rendormir.

Un détail de notre discussion me revenait sans cesse en tête. Elle s'était désignée comme étant une Alpha alors que je n'avais jamais entendu parler de ce rôle dans une meute. Les dominants étaient, à ma connaissance, les plus fort de tous et j'avais toujours cru que c'était ce qu'elle était. D'ailleurs, ce terme n'avait même jamais été mentionné dans aucun de mes cours et mon père n'en avait pas non plus parler. Pourtant, il s'était toujours fait un point d'honneur de m'enseigner le plus de notions possible afin que j'ai toujours plusieurs pas d'avance sur les autres. Alors pourquoi étais-je éveillée au beau milieu de la nuit à me demander ce qu'était dont un Alpha?

Je soupirais de frustration en baissant les yeux vers cette magnifique femme qui me cachait tant de choses. Elle semblait si douce et paisible durant son sommeil, tout le contraire de son tempérament bouillant lorsqu'elle était éveillée. J'eu un frisson en me souvenant de la vague de fureur qui m'avait frapper quand elle avait aperçu mon visage quelques heures plus tôt. C'était si puissant et pourtant, quelque chose me disait qu'elle s'était retenue. Pourtant, peu importe la puissance du dominant, étant humaine je n'aurais pas du ressentir le poids de sa volonté sur mes épaules.

Et si elle était aussi forte que je le croyais, comment se faisait-il qu'elle ai quitter sa meute? Ou qu'elle ait été blessée à ce point... Aucune de mes théories ne tenaient la route ce qui me ramenais à ce simple mot; Alpha. Elle l'avait laissé échapper et s'était empressée de changer de sujet. Conciliante comme je suis et ne voulant pas donner un autre sujet à notre dispute, j'avais laisser tombé mais voilà que je n'arrivais plus à dormir. Bravo Yumi, toi et ta curiosité malsaine!

Je du remuer un peu trop dans mes réflexions puisque j'entendis des petits grondements de protestation dans le creux de mon oreille. Comment aurais-je pu retenir mon sourire en l'entendant se plaindre, son nez retroussé en une mimique adorable?

- Désolée, je ne voulais pas te réveiller.

- Hmmm... pas grave... tu dors pas?

Elle frotta son visage contre mon épaule et je caressais machinalement la peau nue de son dos sans que mon sourire ne quitte mon visage.

- Je n'arrive pas à me rendormir.

- Pourquoi?

- Eh bien, je crois que je réfléchis trop.

- C'est ça l'odeur de brûlé qui m'a réveillée.

- Elle est même pas drôle ta blague.

Répondis-je en retenant mon envie de rire. Elle était vraiment mauvaise mais venant d'elle, je trouvais que toute tentative d'humour était hilarante. Elle haussa les épaules en se redressant sur un coude pour me regarder.

- Moi, ça me fait rire.

- Tu souris même pas.

- Tu m'as réveillée.

Cette fois j'éclatais de rire sous un regard vert brillant d'affection. J'adorais cette façon qu'elle avait de m'observer comme si j'étais la huitième merveille du monde. J'étais certaine que ce regard était le parfait reflet du miens quand elle était devant moi. Comment cela aurait-il pu en être autrement? Elle déposa un baiser sur ma joue, calmant mon rire qui laissa place à cet éternel sourire niais que je n'affichais qu'en sa présence.