Chapitre 54

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Je fus étrangement surprise en voyant une infirmière au poste d'accueil. Avec tout ce qui était arrivé, je m'attendais à ce qu'il n'y ait personne mais certains avaient vraiment plus leur travail a coeur de d'autres. Celle-ci était brune et âgée, ses rides trahissant une vie ennuyante et sans aucun rebondissement. Avait-elle seulement connaissance de ce qui se passait à l'extérieur de cet hôpital?

- Bonjour, nous venons voir Ethan Lelièvre.

- Votre nom.

Je tapais du pied en serrant la mâchoire.

- Yumi Duhaume.

Elle me jeta un air condescendant, ignorant mon regard furieux.

- Et?

- Je suis sa meilleure amie.

- Compte tenu des événements récents, seuls les membres de la famille sont acceptés. Désolée mademoiselle Dehaume, vous et vos amis devez quitter.

- Écoutez-moi espèce de sale viei...

C'est à ce moment qu'Élizabeth me coupa la parole en contournant le comptoir. Évangéline, c'était le prénom inscrit sur son badge, la détailla avec dégoût jusqu'à ce que la vision d'une lueur bestiale lui fasse perdre toutes ses couleurs. Elle tomba sur sa chaise en tremblant de tous ses membres.

- Bonne fille. Maintenant, tout ce que je veux entendre sortir de votre bouche est l'endroit où il se trouve.

- Mais mais je ne peux pas...

Elle déglutit bruyamment, le regard ancré dans celui d'Élizabeth. J'eus le temps de compter jusqu'à trois avant qu'elle n'acquiesce et se retourne vers son registre, le front luisant de peur.

- Chambre 43.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Pauvre Evangéline qui venait sans doute de se soulager dans sa couche d'incontinence.

- Avions-nous vraiment besoin du numéro? Tu n'aurais pas pu le trouver?

Demandai-je une fois à distance respectable de l'entré.

- Oui. Ça sent tellement mauvais ici que je n'arriverais pas a renifler le chemin de la sortie même si j'essayais. C'est quoi cette odeur?

- Désinfectant.

- Pfft et quoi, vos malades en boivent trois fois par jour pour guérir?

Je gloussais, n'arrivant pas à garder mon sérieux devant son indignation.

- Quoi?

- Ça ne s'ingère pas. C'est un produit pour nettoyer les instruments pour ne pas contaminer le malade.

Elle soupira d'agacement, le nez plissé de dégoût.

- Il y a des plantes pour ça. Pas surprenant que les humains ne sentent pas plus loin que le bout de leur nez. C'est quoi déjà cet endroit?

- Un hôpital.

- Je ne mets plus jamais les pieds dans un hôpital... quel idée...

La perte d'un de ses sens la prenait visiblement au dépourvu et la rendait de bien mauvais poil. J'avais beau savoir que mon rôle était de la calmer, me retenir de rire prenait vraiment toute ma concentration. Elle ne m'avait jamais semblé aussi humaine qu'en cet instant. C'était soulageant de voir que même elle n'arrivait pas toujours à rester de marbre.

- C'est à gauche.

J'arrêtais de marcher devant la chambre d'Ethan, l'estomac en vrac. Élizabeth dût voir mon état de stress puisque sa frustration cessa de titiller mes sens pour être remplacé par une douce vague de compassion. Elle posa une main sur mon épaule, attirant mon attention.

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant