Chapitre 49

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Je sortis de cet étrange rêve, secouée par la voix d'Élizabeth. Nous étions toujours dans cette cellule mais quelque chose n'allait pas. J'étais carrément collée au sol. Ma curiosité me fit baisser les yeux. Je n'aurais jamais dû regarder. Six cadavres démembrés et du sang séché partout, voilà ce que je vis. Je retint de justesse un haut le coeur. Ajoutons à ça l'odeur de la chair qui commençait à se décomposer... Qu'était-il arrivé?

Élizabeth.

Elle attendait à l'embrasure de la porte, recouverte seulement par une couche de sang coagulée. Ses cheveux avaient trempé dans le sang et tout ce qui restait de son étrange forme était l'ombre de ses crocs entre ses lèvres. Avais-je rêver? Non, mon imagination avait beau être fertile, je ne me croyais pas capable d'inventer une telle vision.

- Aller on se lève... mieux vaut ne pas rester mijoter ici.

- Mais... tu les as... ils sont tous...

Elle soupira en me tendant la main.

- On va en parler plus tard ma belle. La balle n'a pas disparu et c'est très désagréable.

J'hésitais à prendre sa main.

- S'il-te-plaît, fais moi confiance.

- Comment le pourrais-je? 

Ma réponse lui fit du mal. Je pouvais le sentir comme si sa douleur était la mienne mais elle ne laissa rien paraître. Comme toujours, elle faisait preuve de beaucoup plus de force que moi.

- Ce n'est pas le moment de discuter. Je t'en pris, prends ma main.

Elle en avait besoin alors je le fit, naturellement... sans même y penser. 

- Bien, sortons d'ici.

- Mais les chasseurs...

- Ne viendront pas nous embêter.

Étaient-ils donc tous morts?

- Yumi, la balle...

- La balle... Oh merde, oui la balle!

Ça me revenait, elle en avait prit une en argent avant que nous soyons enfermées. Sa transformation n'avait rien changé et elle se promenait encore en elle. Qui sait ou elle était rendue. Je me levais d'un bond, ignorant le son horrible de mes vêtements se détachant du sang froid et coagulé.

- Allons à l'infirmerie. Je vais vite te retirer ça.

- Oh bon sens, il était temps que tu bouges...

Je retint une réplique mal venue mais elle avait raison. Elle t'a même retirer tes chaînes alors bouges ton cul.

- Et notre ami Benji?

- Il se pisse surement dessus à l'heure qu'il est. On se chargera de lui après avoir rejoint la meute.

- J'espère qu'ils vont bien...

- Je l'espère aussi pour ce village.

Ça voulait tout dire. Je croisais les doigts en la menant dans la bonne direction. Si jamais ne serais-ce qu'un de ses loups était mort, j'allais vite baigner de nouveau dans le sang et je ne pourrais rien faire pour épargner leurs vies.

- C'est par ici.

En tournant le coin, nous arrivèrent nez à nez avec deux chasseurs. Élizabeth ne ralentit même pas et leur frappa la tête contre le mur. Ils tombèrent au sol avant même de l'avoir vu.

- Ils sont morts?!

- Je ne crois pas.

Avait-elle toujours fait preuve d'autant de détachement? Sans doute que oui mais je n'y avait jamais vraiment porter attention.

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant