Elizabeth s'éloigna de quelques pas et me fit un clin d'oeil qui me rendit perplexe. Sur le coup, je cru qu'elle allait se transformer. Je l'imaginais difficilement déchirer la peau et la graisse avec des dents humaines. Je savais qu'elle ne changeait de forme qu'en cas d'extrème necessité mais manger me semblait assurément une raison valable.
Et bien, c'était faux. Sous mon regard ébahis, je vis ses ongles se changer en griffes et sa machoire se briser pour se réaligner, laissant place à une rangée de crocs mortels. Ses yeux avaient prit leurs teinte bestiale et l'odeur qu'elle dégageait embaumait le sucré de l'espièglerie. J'aurais bien voulu la décevoir en affichant un air peu impressionné mais... elle m'avait soufflé. Jusqu'où allait son contrôle? Elle était bien exceptionnelle ma compagne.
Elle se mit a genou devant le corps et sans plus de cérémonie, déchira le ventre de ses griffes avant d'y plonger le visage. Une forte odeur que je ne pu identifier attaqua mon nouvel odorat et me prit à la gorge. Je tentais de ne rien laisser paraître de mon malaise soudain mais un hocquet terrible me causa un haut-le-coeur qui ne passa pas inaperçu. Un réflexe purement humain m'amena à l'arbre le plus proche pour vomir. N'ayant rien dans l'estomac, je n'éjectais que de la bile brûlante. J'avais déjà sentis l'odeur de la viande crue encore chaude et je n'avais jamais apprécié mais là... c'était tout simplement horrible! Je régurgitais une nouvelle fois comme un petit louveteau au coeur sensible. Quelle honte. Ma louve vint effleurer ma conscience, me poussant à me retourner vers le repas dont elle avait tant envie. Je ne la comprenais pas, le buissons de baies me semblaient une bien meilleure alternative que la viande, finalement.
Certains loups me regardaient la tête penchée sur le côté en signe d'incompréhension alors que d'autre embaumais la compatie. Phoebe me rejoignit et, malgré mes rétisences, me força d'un coup de pattes à regarder ce spectacle dont je ne voulais rien voir. Élizabeth semblait se débattre avec quelque chose dans le ventre de la bête. Elle mordait et tirait jusqu'à en sortir l'estomac. Je compris alors d'ou venait l'horrible odeur et j'en fu soulagée. Un deuxième loup aida notre Alpha à éloigner l'organe peu attrayant mais au combien nourrissant pour les plus âgés et je pu enfin sentir à nouveau la bonne odeur fesandée du cerf. Je soupirais de soulagement. J'avais encore paniqué pour un rien. Peut-être la pression de la nouveauté. J'avais peur d'être un loup manqué et de me faire rejetée par la meute comme les chasseurs m'avait rejetés au début. Je n'oublierais pas de si tôt les chuchotements lorsque j'avais finalement rejoint la brigade d'expédition suite à mes examins. Je n'étais pas grande, ni musclée et pas particulièrement habile en combat rapproché. Bref, une femme parmis une bande d'homme qui se croyaient tous meilleurs que les autres. Serais-ce la même chose ici?
Élizabeth commença à manger alors que nous attendions gentillement nos tours, gardant l'estomac pour les plus faibles de la meute afin de bien les nourrir. J'ignorais quand le miens viendrait car je n'avais pas encore de place dans le groupe mais je savais être patiente et puis... je n'étais pas si certaine que j'avais envie de manger de la viande crue. Mon esprit humain peinait à concevoir que je n'allais pas simplement me rendre malade. Je ne pouvais m'empêcher de penser aux aliments dont je trouvais l'odeur attrayante mais dont le goût me rebutait ou les textures en bouche étaient horrible. Comme tout le monde, j'étais déjà tombé sur un nerfs dans du poulet et j'étais du genre à repousser mon assiette et ne plus avoir envie de manger de la journée.
Une fois sustentée, Élizabeth se releva, le haut du corps ensanglanté et revint à mes côtés. Elle me fit signe que c'était mon tour, démontrant ainsi qu'en tant que sa compagne, j'avais un status équivalent au siens. Je ne me sentais pas vraiment digne de ce titre et me retint de passer ma queue entre mes pattes en avançant vers la carcasse. Je n'étais pas la seule à avoir faim, ce n'était donc pas le temps de faire un crise existentielle devant un bout de viande.
Le corps était encore toute chaud et contrairement à ce à quoi je m'attendais, la viande étaient extrèmement tendre ou bien c'était grâce à mes crocs que j'arrivais à déchiqueter les flancs aussi aisément. Elle était parfaite et goûtait bien plus fort maintenant que j'étais une louve. J'avais toujours bien aimé quand mon père nous en ramenait quand un troupeau se rapprochait suffisamment du village pour qu'on n'enfreigne pas le traité en les tuant mais là c'était juste divin. Chaque mordée était meilleure que la précédente et je m'en délectait. Mon estomac cessait de gargouiller et je sentais mon corps se renforcer. Humaine, je me considérais comme une vraie goinfre et je me mis à croire que cette forme ne changerait rien à mon status durement acquis.
J'étais si concentrée sur mon repas que je ne remarquais pas qu'un des loups s'était rapproché. Ce fut seulement une fois que je sentis qu'on mordait la carcasse que je réagis ou plutôt qu'elle réagit. Ma conscience retourna se terrer derrière celle de ma louve alors qu'elle attaquait le loup brun. Il n'eu pas le temps de réagir qu'elle lui sauta dessus, l'agrippant par la nuque pour le jeter au loin. Croyant qu'elle voulait seulement protéger notre repas, je ne réagit pas mais quand elle continua de s'avancer vers lui alors qu'il titubait pour se relever, je compris que quelque chose clochait. Je ne sentais pas sa douceur, seulement une envie de tuer encore plus grande que quand elle avait attaqué Élizabeth. Elle se sentait forte et allait en profiter. Je tentais de reprendre ma place mais sans aucun succès, je n'arrivait pas à toucher sa conscience.
Elle gronda et attaqua. En une fraction de seconde, je compris que ce serait la seule. Elle était plus rapide, plus forte et visait directement le cou. Je voulu lui crier de fuir mais le couinement qui sortit de ma gueule fût car Élizabeth venait de réagir. Je sentis ses crocs s'enfoncer au niveau de ma cuisse, déchirant le muscle pour me tirer loin de ma proie. D'un coup de gueule, elle m'envoya balader contre un arbre. Malgré le choc, ce ne fût pas suffisant pour faire reculer ma louve. Elle tenta une nouvelle attaque... par sa rapidité, elle déjoua l'Alpha et changea de proie, s'attaquant de nouveau à ma compagne. Elle sauta sur son dos et la mordit au niveau des épaules, manquant de peu sa nuque. Elle se débatit dans tous les sens alors que son sang coulait le long de ma gorge. Nous n'allions pas la lâcher aussi facilement et les autres le comprirent. Plusieurs d'entre eux se jetèrent sur nous en nous mordait, nous griffant jusqu'à ce qu'un ordre les fasse reculer. À ce moment, Élizabeth se détendit me permettant d'enfoncer d'avantage mes crocs qui perçaient maintenant les os. J'étais perdue. Perdue en moi mais aussi dans ma louve. Je sentais son besoin de tuer les autres loups, c'était viséral comme si elle était née pour celà. Alors que je me sentais doucement disparaître, je sentis une intense chaleur alors que des images de moments passés avec Élizabeth me revenait en mémoire. Des moments simples et sans artifices comme quand j'avais cuisiner des soupes pour la meute ou quand je lui avais appris à jouer à roche papier ciseau. Les sensations d'Éli quand je me serrais contre elle avant de m'endormir. Je compris, qu'elle venait de m'ouvrir son esprit et qu'il s'agissait là de son dernier espoir pour me ramener.
Je me sentis lentement émerger comme si je me réveillais d'un cauchemar aussi dense que la nuit. Ma louve retourna se terrer, étrangement calmée alors que je tombais du dos de l'Alpha. Sans mon accord, mon corps choisit de reprendre sa forme humaine. Rebrisant mes os et ma chair mais bien moins douloureusement que plus tôt. La douleur était supportable et ne dura que quelques secondes avant que je sente à nouveau le vent sur ma peau nue. Je restais allongée, le souffle court alors que la meute me fixait avec apréhension. Que c'était-il donc passé? Pourquoi avais-je attaqué ainsi? Un flot de larmes coulait le long de mes joues sans qu'un seul sanglot ne s'échappe de mes lèvres. Les Dieux soient loués, je n'avais tué personne. C'est ainsi que je me rassurais avant de voir Élizabeth allongée sur le côté, la fourrure maculée de sang. J'entendis un hurlement mais avant que je ne puisse bouger, on me porta un coup à la tête et ce fut le noir total.
***
Oui je sais, ça fait longtemps mais je suis de retour avec tout plein de chapitres pour vous!
Vous m'avez manqué et j'espère que ce chapitre vous a fait plaisir 🥰 vivement le prochain pour savoir ce qu'il s'est passé avec Yumi et surtout... comment va Élizabeth!!
xxx
-Anna-
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Élizabeth
Hombres LoboJe crus sombrer quand une idée me traversa l'esprit. Et si nous éliminions un risque dès maintenant? Et si nous prenions les devants pour une fois? Et si je décidais d'être courageuse et d'affronter ma peur? Peut-être cela ferait-il changer le cours...