Chapitre 7

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Je passais les jours suivants dans un état second. La vie continuait autour de moi mais je n'avais plus l'impression d'en faire partie. Je mangeais peu, je ne dormais pas et je n'avais aucune motivation pour quoi que ce soit. Dire que je m'inquiétais aurait été un euphémisme, je paniquais intérieurement. Que je ne puisse en parler avec personne n'arrangeait pas les choses. Ma famille s'en faisait pour moi mais quand ils me demandaient ce qui m'arrivait, je me contentais de hausser les épaules avant de retourner dans ma chambre.

Je tenais ma promesse et restais loin de la forêt, je n'allais même plus dans la cours arrière et je refusais même que John y mette les pieds. La terreur dans les yeux d'Élizabeth avait aussi prit place dans mon coeur. Si une personne tel qu'elle avait peur de quelque chose à ce point, alors je me devais d'être prudente. Une partie de moi espérait... non s'accrochait à cette promesse. Pourquoi? Parce que si je tenais la mienne alors il y avait peut-être plus de chance qu'elle tienne la sienne et qu'elle me revienne.

J'entourais mes jambes de mes bras comme pour me réconforter. Assise dans mon lit, je regardais par la fenêtre. D'ici je pouvais voir mon jardin que ma mère entretenais pour moi vu mon refus de m'en approcher. Je lui en était reconnaissante en un sens. Elle n'insistait pas pour connaître la raison de mon état et se contentait de faire mes corvées habituelle. Mon père m'en voulait de ne pas me forcer lors des entraînements. Je n'arrivais plus à toucher de cible, la concentration me manquait mais je n'y pouvais rien... le coeur n'y était pas.

Je n'avais qu'une envie, c'était qu'elle me serre dans ses bras et efface mes inquiétudes de son doux sourire. Elle me manquait alors que je la connaissais si peu. Je touchais mes lèvres du bout du doigts, me remémorant la chaleur de son souffle, la douceur de ses baisers et l'impression de sécurité que m'apportaient son contact. Et si elle ne revenait jamais? Non... elle va revenir, elle me l'a promis.

J'essuyais une nouvelle larme du revers de la main, presque surprise d'en avoir encore. Une partie de moi était frustrée d'être aussi faible. M'attacher si rapidement à une inconnue, un loup-garou qui plus est... ce n'était pas comme si j'arrivais à imaginer une fin heureuse à tout ça.

Quelqu'un ouvrit doucement ma porte, me faisant lever les yeux pour tomber sur mon petit frère. Comme toujours ses cheveux partaient dans tous les sens, je lui fit signe d'approcher. Sans un mot, il grimpa dans mon lit le dos contre mes jambes repliées. Je tentais de mettre un peu d'ordre dans sa tignasse mais fini par abandonner et me contentais de lui caresser les cheveux affectueusement.

- Pourquoi Mimi veux plus aller jouer dehors?

- C'est compliqué mon chéri...

- Pourquoi?

- Parce que...

- Parce que quoi?

Je gloussais devant son insistance. Il avait commencer à demander pourquoi à tout ce qu'on lui disais ces derniers jours. Mes parents n'en pouvaient plus mais moi, j'aimait bien qu'il pose des questions. Il montrait un intérêt et je pouvais lui expliquer plein de nouvelles choses. Cependant, cette fois-ci faisait exception. Je ne pouvait pas le lui expliquer les raisons de ma réclusion sans lui faire peur et je m'en voulais de le lui cacher.

- On ne peut pas y aller pour le moment. Tu dois me faire confiance...

Il croisa mon regard, le visage sérieux. Je savais ce qu'il faisait, il cherchait à savoir s'il devait vraiment me faire confiance. J'ai toujours ignorer comme il faisait cela mais parfois quand je ne voulait pas lui avouer quelque chose, il se contentait de me regarder dans les yeux. Par la suite, il décidait s'il devait laisser tomber ou non.

Il hocha la tête, l'air triste. Je le serrais plus fort contre moi mais j'avais le sentiment que c'était plus pour me consoler moi-même. 

- Pourquoi tu pleures Mimi?

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant