- P-pourquoi tu n'es jamais revenue?
- ...
Elle baissa la tête, évitant mon regard apeuré. Face à sa réaction, je me mis à douter. Voulais-je vraiment connaître la réponse? Mon imagination partait dans tous les sens, créant des scénarios plus loufoques les uns que les autres. Et si elle avait simplement profiter des événements pour me quitter? Peut-être qu'elle n'avait, au fond, aucun sentiment pour moi et que cette bataille tombait à pic... Après tout, on se connaissait pas depuis longtemps à l'époque et je n'aurais pas été surprise d'apprendre qu'elle était une coureuse de jupons. Il suffisait de la regarder pour savoir qu'elle pouvait avoir tous ceux qu'elle voulait à ses pieds. Elle était déjà magnifique à l'époque et les années n'avaient fait que l'embellir d'avantage. J'étais tellement banale à ses côtés...
- C'est compliqué...
Je déglutit péniblement, attendant la suite mais elle ne semblait pas vouloir ajouter quoi que ce soit. Comme si j'allais me contenter d'un c'est compliqué. J'aurais franchement préférer n'avoir aucune réponse que celle-ci. Je me relevais en prenant une grande inspiration pour garder mes larmes a distance. Je ne voulais pas laisser paraître la détresse que cette réplique m'avait apporté.
- Tu n'as rien de plus à me dire?
J'attendis mais elle ne dit toujours rien. Son attitude me fit serrer les dents. Si elle n'avait pas la décence de me le dire alors j'allais m'en charger à sa place.
- Je ne suis pas une petite chose fragile Élizabeth. Tu peux le dire que tu ne m'as jamais aimé. Ne prends pas la peine de mettre des gants pour quelque chose qui n'a jamais existé.
J'avais l'impression que mon coeur allait exploser tant il me faisait souffrir mais je restais aussi droite et fière qu'il m'était possible de l'être. Je préférais faire face à la colère qui montait doucement en moi qu'à la brûlure de la déception.
- Tu es sérieuse là?
Elle se leva d'un bon, ses yeux me lançaient des éclairs d'avertissement mais je n'en avais rien à faire. Sa réaction venait de jeter de l'essence sur le feu de ma frustration. J'avais à nouveau cette rage qui se propageait dans tout mon corps, faisant trembler mes membres et qui me poussait à nouveau à la provoquer en haussant le ton.
- Ça me semble évident!
- Qui crois-tu être pour juger de mes sentiments?
- Ton ex, tu te souviens pas! Attends laisses moi t'éclairer un peu. Je suis celle que tu as abandonné en pleure sur le bord de la forêt il y a cinq ans. Tu sais, celle qui t'a donner son corps et son coeur. Je suis cette fille que tu prétendais aimer mais qui a disparu de ton esprit dès que tu es enfin devenue la chef de meute.
- Yumi..
Mon nom était presque Inaudible tant sa voix était grondante mais je l'ignorais totalement. Tout comme j'ignorais les reflets dorés dans ses yeux en me rapprochant d'elle pour lui cracher mon pensées au visage.
- Je suis certaine que tu n'as jamais penser à moi ces dernières années. Je n'étais qu'une passade. Peut-être même que j'étais un défi! L'humaine qui s'est si facilement laissée séduire par un loup-garou...
- Arrête Yumi...
- J'ai tellement été naïve de croire que j'étais importante à tes yeux alors que tout ce qui t'intéresse c'est ta propre espèce. Peut-être même que je te donne trop de crédit et que tu ne penses qu'à toi-même. Au fond, tu n'es qu'une femme hypocrite, sans coeur et...
- ÇA SUFFIT!
Son cris pénétra mes tympan aussi surement que son pouvoir maintenant déployé dans toute la pièce. Je tombais au sol, prise de violents tremblements alors que mon corps subissait l'assault d'une douleur mordante. Je pris ma tête entre mes mains en hurlant de souffrance tant la pression était forte. J'avais déjà eu des migraines mais ce n'était en rien comparable. Ma tête menaçait d'exploser à tout moment. Un liquide chaud coulait de mes oreilles et de mon nez teintant mon visage et mon cou de rivières écarlates. Mes muscles se contractaient de plus en plus comme s'ils tentaient de résister à l'étreinte du pouvoir de la louve. J'avais mal partout, même mes os me donnaient l'impression qu'ils allaient rompre tout comme mon esprit qui flanchait lentement mais surement. J'avais l'impression que l'air lui-même pesait sur moi, écrasant mon corps sous une pression inhumaine.
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Élizabeth
WerewolfJe crus sombrer quand une idée me traversa l'esprit. Et si nous éliminions un risque dès maintenant? Et si nous prenions les devants pour une fois? Et si je décidais d'être courageuse et d'affronter ma peur? Peut-être cela ferait-il changer le cours...