Chapitre 25

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Un instructeur m'avait rapidement amené à l'infirmerie du centre. Je devais avoir l'air vraiment horrible pour qu'il ait pâlis en me voyant. Ou alors, peut-être qu'il avait cru voir un fantôme étant donné que j'arrivais de nulle part après une disparition de près de deux jours. 

Je m'étais assise par moi-même sur le petit lit blanc que je souillais rapidement avec mes mains tachées de sang. L'infirmière n'allait sans doute pas tarder mais j'étais particulièrement nerveuse. Je sentais que quelque chose clochait avec moi. Je ne sentais presque plus ma cheville qui était pourtant foulée un peu plus tôt. J'avais beau me dire que c'était, sans doute, moins pire que ce que j'avais cru, une telle douleur ne pouvait pas disparaître aussi sec. Il y avait aussi mon bras qui continuait d'émettre de drôles de sons mais ce n'était pas le plus étrange. 

La morsure ne me faisait plus le moindre mal et j'étais persuadée qu'elle ne saignait plus. Elle restait tout de même très moche mais je n'avais plus l'impression que j'allais me vider de mon sang. Décidément, il n'y avait rien de normal là dedans.

De plus, je songeais à l'instructeur qui m'avait laissé seule. C'était vraiment stupide de sa part. La plupart des gens réagissent très mal après avoir été infectés. Ils développent une sorte de rage. Ils attaquent les gens sans avoir conscience de quoi que ce soit. J'aurais du être enfermée ou bien mise sous surveillance. Loin de moi l'idée de me plaindre mais je trouvais qu'il avait fait preuve de négligence.

Je sursautais en entendant la porte s'ouvrir, laissant place à Johanna. L'infirmière était accompagnée par deux gardes armés qui se postèrent devant la porte. Je les aurais bien saluer mais j'avais l'impression que ça n'allait pas le faire. 

- Oh yumi chérie...

Je me retournais vers la brunette qui me regardait avec pitié et lui fit un sourire contrits.

- Ouais... je sais. On dirait que tu n'auras plus à me soigner maintenant.

Elle soupira face à ma tentative d'humour raté. Je n'ai jamais été douée pour les blagues et devenir un loup n'allait surement pas m'aider. Elle prit de longs gants dans une armoire ainsi qu'une pince et désigna ma blessure.

- Tu permets que je regarde où tu en es.

- Ça ne fait qu'une heure ou deux mais fais-toi plaisir.

Une petite voix me disait que j'aurais du refuser et qu'une guérison anormale n'aiderait pas mon cas mais je voulais une avis externe. J'en avais même besoin même si ça me rendait moins crédible auprès des anciens.

- Quelqu'un a prévenu le commandant?

Elle hocha simplement la tête en se penchant vers moi, les sourcils froncés. Je détournais la tête, lui laissant le champ libre pour voir l'étendue des dégâts. 

- Est-ce que tu as mal?

- Au début si mais plus maintenant.

- Tu n'as pas besoin de faire ta dure a cuire Yumi.

- Je sais mais je suis sérieuse. 

Elle soupira comme si elle ne me croyait pas. En même temps elle à l'habitude de traiter avec des hommes à l'ego surdimensionné qui prétendaient toujours n'avoir jamais mal. Moi j'arrivais avec mon petit mètre soixante, une plaie béante à l'épaule en faisant comme si de rien n'était. Je ne me serais pas cru non plus.

Elle ajusta sa prise sur la pince et gratta le fond de ma plaie, s'attendant sans doute à voir beaucoup de sang. Heureusement ou malheureusement, il ne se passa rien. Pour tout dire, je ne sentais absolument rien comme si mon épaule avait été anesthésiée. J'imitais sans le vouloir son froncement de sourcils alors qu'elle reproduisait le même geste.

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant