Chapitre 24

3.8K 239 53
                                    

Je déambulais dans la forêt depuis un long moment déjà. Le soleil se levait paresseusement, illuminant légèrement le sol herbeux. J'arrivais enfin à voir plus aisément même si ce n'était toujours pas très glorieux. Je suivais toujours le nord, usant de la mousse vertes des arbres pour m'orienter. Je n'étais pas non plus une professionnelle en survie en forêt. Je m'étais contentée de retenir le minimum de cette partie des cours. Vous savez ce que c'est, on se force à retenir par coeur les informations nécessaire à la réussite des examens mais une fois qu'ils sont derrière nous, on oublie presque tout. C'était exactement ce qui m'était arrivé, surtout avec la partie des aliments comestibles. J'étais donc semi perdue sur un territoire inconnu, affamée et j'avais vraiment besoin d'aller aux toilettes. Non, ce n'était pas très glorieux comme situation mais je ne pouvais rien faire de plus que de continuer mon chemin.

Je me pris le pied dans une racine pour une énième fois et m'étalais de tout mon long. Les aiguilles de pin qui parsemaient le sol me piquait les mains et la joue mais j'étais trop fatiguée pour pester la dessus... enfin presque. J'aurais vraiment du rester dans mon lit mais non, il a fallu que ça me tombe dessus. Et par ça je parlais d'Élizabeth. Je n'arrivais tout de même pas à décider si j'aurais préférer continuer de la croire morte ou bien si j'étais soulagée de savoir qu'elle ne l'étais pas. Sans doute que c'était un peu des deux. J'avais un réel don pour me compliquer la vie. Il avait fallu que je tombe amoureuse d'une fille d'une autre espèce. Mais au fond, étais-ce vraiment de l'amour?

Je me relevais lentement avant de reprendre ma progresser vers le village. Au fond, je ne l'avais jamais vraiment connu. Contrairement à disons Ethan que je connaissais par coeur et je ne parle pas que d'événements majeurs de sa vie. Je savait absolument tout de lui contrairement à Élizabeth. Je ne savais rien sur son enfance même. Elle avait beau être incroyablement belle, ce n'étais pas une raison valable pour tomber amoureuse. Le coup de foudre, vous me direz. Malheureusement, je n'y crois pas... ou plus... Je me souvenais avoir utiliser cette expression en parlant d'elle à l'époque mais c'était bien loin. Sans doute étais-ce tout ce que mon coeur avait trouvé pour faire taire mon cerveau. 

Je laissais échapper un soupire, chassant ces idées de ma tête. J'avais un objectif bien plus important que la réussite de ma vie amoureuse. Plus tôt le village serait mis au courant de la situation des loups et plus vite nous pourrions organiser les défenses si jamais ça tournait mal pour la meute d'Élizabeth. Il y avait, bien entendu, une chance pour que nous soyons pris entre deux feux mais j'espérais que nous n'aurions pas ce désagrément. Nous n'arriverions jamais à combattre sur deux fronts et si cet autre Alpha était aussi fort qu'elle, je ne donnais pas cher de notre peau. Ce combat n'impliquerait pas que les chasseurs mais aussi des gens non entraînés et des enfants... dont John. J'aurais bien aimer être optimiste et me persuader que tout irait pour le mieux mais ce n'est pas ainsi qu'on arrive à survivre dans ce genre de situation. Il fallait prévoir et anticiper. Dans ce cas ci, les hypothèse étaient pratiquement infinies surtout que je manquait d'informations. Informations que seule une personne détenait mais aussi bien essayer de faire parler un rocher. Au moins, on peut imaginer qu'il nous réponds.

En relevant les yeux, j'aperçus finalement le bout du tunnel. Une percée de lumière au loin qui marquait les limites de la forêt. Sans hésitations, j'utilisais mon énergie restante pour courir vers ce qui me semblait être la fin de mon calvaire. J'arrivais déjà à voir les clôtures entourant le complexe d'entraînement quand on me tira brutalement vers l'arrière. Je tombais durement sur le dos, le souffle coupé.

- Pas si vite petite chose.

Je rouvris mes yeux que j'avais fermé sur le choc mais ce que je vit me frappa plus durement que ma chute. Un homme d'un certain âge était accroupi à mes côtés et j'avais beau ne pas le connaître, la couleur de ses cheveux n'aurait trompé personne sur son identité. Il me détaillais de ses yeux bleu électrique, un sourire carnassier étirait ses traits marqué à vie par de nombreux combats. Une boule de panique me noua l'estomac et j'eu envie de vomir quand son halène de viande pourrie m'atteignit en plein visage.

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant