Chapitre 77

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Je m'éveillais allongée sur le béton, le corps en sueur et le cœur en panique. Mon regard trouva rapidement Élizabeth dont la main serrait possessivement la mienne. Elle poussa un soupir de soulagement avant de se pincer l'arête du nez.

- Je croyais que tu allais y rester...

- Je vais bien, répondis-je en lui souriant doucement.

J'étais fatiguée, épuisée et mon corps refusait pour le moment de m'obéir mais je savais que c'était passager. Il n'y avait là aucune raison de paniquer. En revanche, mon esprit chercha immédiatement ma louve. Son absence durant ma vision m'avait particulièrement ébranlée. Je m'étais sentie terriblement seule. Quelle ironie. Elle vint tout de suite à ma rencontre et je fermais les yeux de soulagement en visualisant mes doigts brosser son pelage rassurant.

- Tu es certaine de bien aller? Tu sens fort le loup.

- Oui, je voulais juste m'assurer qu'elle était toujours là.

Elle haussa un sourcil mais je m'empressais de balayer sa curiosité en lui disant que je lui expliquerais plus tard.

- Alors, tu as vu quoi?

- Ça pour voir des trucs, j'ai vraiment des tas de choses à te raconter. Ça a duré longtemps?

Elle fit une grimace incertaine ce qui me fit porter d'avantage d'attention sur ce qui nous entourait; le silence. Que faisait Roan? Avait-il lui aussi perdu conscience? Si non pourquoi ne disait-il rien? Je posais toutes ces questions à Élizabeth, aggravant son malaise.

- Je crois que tu devrais prendre encore un instant avant de te relever.

- Pourquoi ça?

Bien entendu, vous me connaissez et vous savez que je n'écoute jamais les conseils. Pourtant, cette fois j'aurais dû le faire. Je me redressais légèrement et cherchais l'Alpha du regard.

- OH PUTAIN DE MERDE, Criais-je en me relevant d'un bon.

Aucune fatigue n'aurait pu me retenir de fuir cette chose qui était enchaînée au mur.

- La vache... Il est mort? Non, j'entends sa respiration... mais pourquoi il n'est pas mort?

- Je ne sais pas trop, Me répondit-elle en se rapprochant de la chose. Ça faisait un moment que tu fouillais ses souvenirs quand ses yeux se sont révulsés et qu'il à commencer à... s'assécher.

Un râle perça le silence qui suivit son explication. C'était Roan. Le chair de poule me recouvrit une nouvelle fois. Comment faisais-je pour ne pas défaillir à la suite de toute cette angoisse. Je me rapprochais lentement de lui. Sa peau était grisâtre et épousait ses os à la perfection, ses cheveux étaient tous tombés tout comme ses sourcils. Ses yeux étaient perdus dans deux cavernes ténébreuses et sa bouche dont les lèvres s'étaient recroquevillées s'entrouvraient sur des dents pourries. Son visage était tordu en une horrible grimace.

- Je n'ai pas fais ça, Clamais-je en secouant énergiquement la tête.

- Je le sais. Si tu en étais la cause, Bastien et moi-même serions dans le même état.

Je n'y avais même pas songé mais elle avait entièrement raison. Quant à moi, j'avais poussé cette affirmation dans un état de déni profond. Ce n'était pas moi car je ne voulais pas que ce soit le cas. Point à la ligne. C'était une réaction tout à fait adulte et mature!

- Aurais-tu vu quelque chose dans ta vision qui pourrait avoir causé ça?

Un nouveau râle me fit sursauter. Il devait souffrir le martyre et je n'étais pas suffisamment sans cœur pour rester indifférente contrairement à Élizabeth qui l'observait avec de l'intérêt et peut-être une touche d'amusement?

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant