Chapitre 62

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Quand j'ouvris les yeux, je reconnu l'une des pièces de détention du centre d'entraînement. Murs blancs, carrelage blanc... en soit rien de particulier si ce n'était des chaînes qui me retenaient au mur par les poignets et les cheveilles. Revenir ici me semblait bien ironique puisque la dernière fois que j'étais revenue de la forêt, on nous avait finalement enfermés ici. Néanmoins, cette fois j'étais seule et c'était moi qui était attachée. Je m'assis, grimaçant, en m'attendant à ce que mon corps soit endoloris ou à avoir mal au crâne mais rien... j'étais déjà comme neuve si ce n'était du souvenir terrifant de ma compagne ensanglantée suite à mon attaque. Allait-elle bien? Surement que oui, elle allait guérir en un claquement de doigts comme d'habitude. Dire que j'étais revenue au village en clamant que je n'étais pas un monstre et voilà que j'en étais devenu un. Quel type de loup attaque sa meute? Quel type de loup arrive à attaquer un Alpha de la sorte? Certainement pas l'oméga que tous me croyaient être.

Le pelage d'ébène de ma louve effleura mon esprit, tel un chat qui demandait de l'affection. Je la repoussait au fond, furieuse de me retrouver dans une telle situation par sa faute.

- Je croyais pouvoir vivre avec toi mais je n'en peux pas supporter que tu cherches a tout attaquer. Ça ne fait qu'une journée et tu vois le mal que tu as déjà fait!

Elle ne comprenait pas, je le sentais. Étais-ce mes mots ou bien ne voyait-elle tout simplement pas en quoi ce qu'elle faisait était mal? Comment le savoir...

Un bruit de pas dans le couloir attira mon attention. Il ne s'agissait pas d'Élizabeth, c'était trop lourd. J'étais déçue mais curieuse de savoir qui venait me voir dans ma misère. Je ne fût pas surprise en voyant Bastien ouvrir la porte. Il était si crispé et tenait fermement la poigne de son arme. C'était sans compté l'odeur de la peur. Et oui, j'étais bel et bien une louve maintenant. Je soupirais.

- Que veux-tu?

- L'Alpha veut te voir, je viens t'escorter à elle.

- Je suis dangereuse Bastien, je suis mieux ici. Elle n'a qu'à se déplacer.

- Elle ne peut pas... pour le moment.

Je relevais la tête.

- Pourquoi?

Il se balança nerveusement d'un pieds à l'autre.

- Tu l'as salement amochée. Elle fait dire que ce n'est rien de grave mais Yumi... j'ignore ce que tu lui as fait exactement ni pourquoi ils ont insister pour que ce soit un humain qui vienne te chercher mais les loups te craignent. Ils n'osent même pas s'approcher du centre.

- Tu n'es pas sérieux...

- S'il-te-plaît, fais juste me suivre.

Ses yeux étaient suppliants, chose que je n'avais jamais vu chez lui. Avait-il si peur? J'avais beau reconnaître l'odeur, je n'en comprenais pas l'intensité mais elle était suffisante pour me piquer désagréablement le nez. Je hochais donc la tête, résolue. Il me fit signe de me relever, je remarquais à cet instant que quelqu'un avait eu la délicatesse de m'habiller... bien vu. Il détacha les chaînes du mur et me demanda de plaquer les bras le long de mon corps pour m'encercler de chaînes. C'était intelligent, si je décidait d'attaquer, il aurait un temps de répis pour réagir.

Il nous fit sortir de la pièce, nous étions toujours seuls. Alors que nous déambulions dans les couloirs en direction de la sortie, nous ne croisâmes pas âme qui vive. À croire que le bâtiment avait été évacué pour moi seule. Comment en étions-nous arrivés là? Je ne pouvais pas être si dangereuse non?

- Où est-elle?

- Nous avons essayés de l'amener à l'infirmerie du centre mais sa meute ne voulait pas. Alors, nous avons installé un petit camp de fortune près du centre-ville. Nous n'avons rien pour la traiter de toute façon et elle a refuser d'aller à l'hopital.

ÉlizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant