Diablement Vôtre. Tome I et II.

Chapitre XXI.

- Maman! Maman!

   Yris se réveilla en sursaut. Lorsqu'on devient mère, nos instincts se réveillent. On ne dort plus que sur une oreille. Donc, même si elle était épuisée et encore endormie, elle se leva et enfila un peignoir.  Encore un cauchemar. Sauf que désormais, elle avait toujours une petite pointe d'appréhension. Et si ce n'était pas un cauchemar? S'il y avait plutôt un danger?

- J'arrive!

   Elle souffla et alluma la lumière du couloir. Les yeux mis-clos, en se tenant aux murs, elle ordonnait à ses jambes d'aller le plus rapidement possible. Elle ouvrit brusquement la porte de la chambre de Lestan. Il était assis dans le lit, en pleurs et les cheveux trempés par la sueur.

- Amour, je suis là. Déclara t-elle de sa voix la plus douce.

  Elle s'assit au bord du lit et le ramena contre son torse. Elle se mit à le bercer doucement en lui caressant les cheveux. C'était donc un cauchemar. Il en faisait souvent depuis quelques mois. D'un côté, c'était une réaction normale avec tout ce qui arrivait de force dans sa vie. Il n'avait pas cinq ans et pourtant il venait d'apprendre qu'il avait des pouvoirs ou encore que son père était un roi. Ce qui faisait de lui le Prince des ténèbres. Et tout ça, il ne pouvait en parler qu'à ses parents et à Marius. Et dire qu'ils ne lui avaient pas encore avoué qu'en fait son père était le diable lui-même. Il ne s'en remettrait pas! Elle donnerait tout pour qu'il ait une vie normale mais c'était impossible. Ils étaient entraînés tous les deux dans cette tornade et même s'ils se débattaient, ce qui les entourait était bien plus puissant qu'eux. Lestan serra le dos du peignoir de sa mère. A cause des sanglots, il avait des difficultés à retrouver son calme.

- Chut... Je suis là. Tu as fait un cauchemar.

- Il y avait des Messieurs, ils me prenaient et étaient méchants avec toi.

   Elle lui embrassa le front.

- Ce n'était pas réel. Je suis avec toi et je le serai toujours. 

   Il leva la tête vers sa maman. Ce qu'elle lut dans ses yeux lui fendit le cœur. Il était apeuré. Elle se força à lui sourire tendrement. 

- Je ne suis pas un grand, je ne pourrai pas te protéger. Murmura t-il.

   Elle lui caressa la joue.

- C'est moi qui te protège. Tu n'as pas à t'inquiéter pour cela. En plus, nous avons des gardes du corps, Lucian, Marius... 

   Le petit sourit. Elle était soulagé de voir qu'il se calmait.

- Et puis avec la cérémonie, plus personne ne s'approchera de toi. 

   Elle espérait de tout son cœur que ce soit vrai. Il acquiesça de la tête et lui enlaça le cou.

- Crois-tu qu'un jour je serai aussi fort que papa?

- Bien plus fort! Mais ça, il faut d'abord que tu grandisses. D'ailleurs, tout à l'heure il va venir te chercher pour ta première leçon.

- Je vais être sage et apprendre par cœur pour pouvoir toujours te protéger.

   Elle lui embrassa fortement la joue.

- Qu'est-ce que je t'aime...

- Je t'aime jusqu'aux étoiles. Répondit-il en se nichant dans le cou de sa mère.

   Pendant plusieurs secondes, ils se serrèrent fermement afin de reprendre des forces. Dès qu'elle sentit qu'il allait mieux, le temps rappela sa présence. Ils devaient profiter des heures de sommeil qu'ils leur restaient.