Chapitre VII.

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Contre toute attente, Monsieur Davis avait informé Maître Béréthon de son projet d'emmener sa stagiaire boire un café à titre professionnel. Et le plus surprenant était que l'avocat avait accepté. Malgré un léger froncement de sourcils. Malheureusement, on ne refusait rien au client le plus important du cabinet. Donc l'espoir que le refus de Maître Béréthon la sorte de ce pétrin fut alors anéanti.


Collée le plus possible contre la portière de la limousine, Yris serrait fermement les mains afin de focaliser son stresse sur un endroit. Depuis qu'elle était montée dans la voiture, elle avait tenté de regarder tout ce qu'elle pouvait sauf Monsieur Davis. Les sièges en cuir rouges en forme de "U", le mini-bar à ses pieds, la vitre teintée derrière laquelle se trouvait le chauffeur, les cendriers de chaque côté des passagers et particulièrement le regard brûlant du client. Après 20 minutes, il devait connaitre son profil par cœur. Le silence pesant rendait la situation bien plus gênante. Où l'emmenait-il? Sortaient-ils de Paris? Elle était folle de suivre un inconnu. Particulièrement lorsque celui-ci était effrayant. Son esprit s'était transformé en autoroute où ses pensées étaient transformées en voitures roulant à toute allure. Elle adorait les salons de thé particulièrement chics mais à cet instant, elle voulait se retrouver dans un environnement où elle se sentirait détendue afin d'affronter ce Monsieur Davis. Elle avait des tas de questions à lui poser. Cette fois, elle ne devait pas se laisser intimider par cet homme... Plus que séduisant, diaboliquement à croquer. Pourquoi pensait-elle à ça?


Prise par un besoin irrésistible de le regarder, elle le fit. Il avait le coude posé sur le bord de la portière et l'index contre sa lèvre. Le regard noir et les yeux mis clos, il semblait réfléchir à la façon dont il allait la dévorer. Elle tourna brusquement la tête en rougissant et se força à regarder la route. Elle ferma les yeux un instant pour reprendre ses esprits. Elle avait l'impression d'être redevenue une petite fille. D'habitude c'était elle qui déterminait les règles du jeu. C'est ce qu'elle avait parfaitement exécuté avec Tristan la veille autour d'un verre. Elle avait alterné entre regards langoureux puis désintéressés, poses subtiles laissant apercevoir le haut de son décolleté "par maladresse" et sourires ensorcelants. Elle avait posé des questions puis l'avait écouté. Tristan avait failli y perdre la tête. Comme elle l'avait prévu, il avait insisté pour la raccompagner à la fin de la soirée. Glissant au passage que celle-ci avait été trop courte. Puis il s'était approché d'elle, la laissant sentir son souffle contre son visage. Elle s'était mise sur la pointe des pieds et lui avait déposé un chaste baiser avant de partir précipitamment vers la porte d'entrée de l'immeuble. Elle s'était retournée pour lui adresser un regard et un sourire malicieux et l'avait laissé bouche bée dans la rue. Elle avait eut à peine le temps d'enlever son manteau en arrivant dans l'appartement qu'il lui avait envoyé un sms "Hâte de te revoir...".


- Mademoiselle O.Donnell, nous sommes arrivés. L'informa de sa voix si profonde Monsieur Davis.



Elle examina l'endroit et fut soulagée. Le salon de thé était très simple et pourtant si charismatique. Le chauffeur vint lui ouvrir la portière, elle sortit de la voiture en ayant un sourire de triomphe. Elle arriverait à avoir les réponses à ses questions. L'endroit ressemblait à une brasserie, majoritairement composée de bois et de banquettes couleur vert bouteille. La serveuse leur proposa de s'installer à une banquette. Sans répondre Yris prit la place contre la vitre et enleva son manteau et sa chapka. Ensuite elle essaya d'adopter une attitude professionnelle. Elle sortit sa pochette de feuilles et un crayon noir. Monsieur Davis informa que la table semblait nous plaire en regardant Yris, un sourire amusé sur le visage. La serveuse se mit à rire de façon exagérée et en se passant la main dans les cheveux. Il lui plaisait et elle agissait comme la parfaite cruche. Yris lui envoya un regard désaprobateur et la serveuse s'éclipsa. Yris ouvrit sa pochette et attendit que Monsieur Davis s'installe. Du coup de l'oeil, elle remarqua qu'il restait debout à la fixer. Puis elle fut choquée de constater qu'au lieu de s'installer en face d'elle, il s'assit à ses côtés lui frôlant le coude au passage. Elle repoussa immédiatement le coude et ressentit une sorte de brûlure. Elle avait la chair de poule. Il la frôla une nouvelle fois lorsqu'il se débarassa de son long manteau noir. Elle repoussa une mèche de cheveux derrière l'oreille et toussa.

Diablement Vôtre. Tome I et II.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant